Chapitre III: Pietro

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  Pietro arriva en retard à la soirée avec sa femme et ses enfants. Il était souvent en retard et n'avait pas la même notion du temps que les autres personnes. Il se gara dans la propriété et pénétra dans la maison au bras de sa femme. Il fut accueilli par les majordomes qui lui proposèrent une collation, il refusa et se dirigea directement vers son père qui avait l'air de bien s'amuser. Pietro lui n'aimait pas les fêtes ni le monde, il chuchota à l'oreille de son père qu'il était temps de commencer la réunion. Juanito reprit tout d'un coup son air sérieux, se leva et se dirigea à l'étage accompagné de son fils, deux autres hommes les suivirent. Pietro et les autres entrèrent dans le bureau du chef de la famille. Juanito se posa sur le fauteuil derrière un élégant bureau fait au bois d'ébénisterie, un luxe de détails superfétatoires. Pietro resta à coté de son père debout, tandis que les deux hommes s'assirent sur des sièges en face de Juanito. Le premier à avoir pris place était Adrian, la lumière de la pièce illuminait ses épais cheveux blonds qu'il plaquait en arrière aérant son visage ridé. Le second homme était Antonio, plus jeune qu'Adrian, mais plus vieux que Pietro, ses yeux noirs semblables aux nuits les plus sombres fixaient sans bouger le parquet de la pièce. Pietro lui ressemblait à son père, les mêmes nez légèrement busqués, les mêmes longues fossettes lorsqu'il souriait et enfin le même regard ténébreux. Il avait beaucoup de charisme, c'était cela qui avait séduit sa femme, il y avait plusieurs années maintenant. Juanito semblait complètement oublier les inquiétudes qu'il avait sur Antonio et se mit à faire quelques blagues avec lui. Pietro lui n'oublia pas.

  La réunion pouvait à présent commençais, Pietro savait que son père avait organisé cette soirée pour pouvoir tous les réunir sans attirer l'attention de l'État, il savait que sa maison était surveillée depuis quelque temps comme toutes les maisons des grands narcotrafiquants, mais sans les preuves, il ne pouvait pas arrêter Juanito, ni sa famille. Un homme toqua puis entra dans la pièce, il prit lui aussi place, c'était l'ami d'enfance de Juanito, son ancien associé, il se chargeait aujourd'hui de l'exportation de la marchandise vers les Etats-Unis. Un silence de quelques minutes s'installa avant que Juanito commençât à prendre la parole :

"- Je tiens à vous remercier d'avoir répondu à mon invitation, avant de commencer avez-vous des questions ou des points à me faire part ? Le silence régna toujours, très bien, je vois qu'il n'y a pas de questions, alors commençons. Tout d'abord, cette année, nous avons fait un bénéfice de 33 millions de pesos, ensuite Pietro, je suis fière des hommes que tu as engagés pour vendre la came, aucun n'a rompu la loi d'omerta. Maintenant venons à la raison pour laquelle je vous ai réunis ici, après la Colombie, le Brésil et les Etats-Unis, nous allons nous attaquer à un nouveau marché : l'Asie ! Dit Juanito avec enthousiasme, les membres présent restèrent bouche baie

- L'Asie ? Demanda Adrian

- Il y a peu de jours, un Japonais a réussit à entrer en contact avec la maison Delarco, j'étais étonné de cet exploit. Ce monsieur voulait d'abord travailler avec toi Adrian, mais après ses recherches, il comprit que la source de cocaïne que tu revendais au Brésil venait d'ici. Dans un premier temps, nous lui enverrons qu'un seul conteneur, pour le Japon, ensuite si son travail me plait, je lui en enverrai plus pour le reste de l'Asie. Le nom Delarco sera bientôt reconnu dans le monde entier, volant ainsi la vedette au Italien et à leur héroïne. Expliqua-t-il les yeux pleins d'étoiles. Adrian pour cette affaire, j'ai besoin de toi, tu comprends, je ne peux pas exporter la came d'ici en ce moment, il faut d'abord qu'elle passe par le Mexique pour rejoindre l'Océan pacifique, et je sais combien tu as d'amis au Mexique, je te fais confiance, tu recevras naturellement, un grand pourcentage.

-J'accepte avec joie, répondis le brésilien.

- Enfin toi Pietro, je t'ai pris un billet d'avion pour la France, tu vas rejoindre ton frère Pablo et me le ramener ici, j'ai besoin de lui. Termina le Don.

- D'accord padre.  

Pablo était l'aîné de la famille, il partit en France 8 ans auparavant. De là-bas, il revendait la production à des grands de la cité, personnes de ces cités n'avait vu le visage de Pablo, jamais il n'avait était démasqué par les C.R.S français. Pablo prenait contact avec des trafiquants de toute l'Europe mise à part l'Italie, l'Espagne et en Russie qui avaient leurs propres commerces. Pablo n'avait certes pas le monopole du narcotrafic en France ni en Europe, mais il avait réussi à se faire un nom. La réunion continua durant plusieurs minutes, mais Pietro était plongé dans ces pensées. Il ne voulait pas quitter sa femme ni ses enfants, mais il ne pouvait pas dire non à son père qu'il craignait. De plus revoir Pablo après toutes ces années était une chose impensable, il avait oublié jusqu'au trait de son visage. Il se souvenait que Pablo ressemblait à leur défunte mère, mais rien de plus, ah si, il se souvenait des crises de colère incontrôlable qui lui prenaient, surement dû aux fortes doses de crack qu'ils prenaient de manière régulière. Pietro n'avait pas peur de son frère, enfin, c'était ce qu'il essayait de se convaincre.

- Bon alors c'est clair ? Finit par dire après une heure et demi de réunion Juanito. Il se leva. "

Les hommes quittèrent la salle pour rejoindre la fête. Pietro rejoignit sa femme qui discutait avec d'autres femmes présentes à la soirée, elle se retourna et lui lâcha un magnifique sourire. La femme de Pietro n'était pas au courant des agissements de son mari, elle pensait qu'il travaillait dans l'immobilier de luxe avec son père. L'immobilier de luxe était la couverture de la famille Delarco. Lorsque les gens voyaient le regard que Pietro posait sur sa femme, ils pouvaient lire l'amour inconditionnel qu'il lui portait. Elle était la mère de ces enfants, il ne pouvait pas la tromper. Alors qu'il se tenait près de sa femme, un homme lui tapota l'épaule, lorsqu'il se retourna, il avait reconnu Santos Luis Carlos, un riche homme politique qui était venu lui dire bonsoir. Santos connaissait la vraie affaire de la famille, il était grassement payé pour cacher la véritable identité des Delarco et leurs actions, ils discutèrent de tout et de rien quelques minutes avant qu'il ne s'en aille :

"- Qui est ce chéri ? Demanda la femme

- Oh, personne d'important Adriana, aller viens rentrons à la maison, je suis fatigué, répondit Pietro."

Elle le regarda avec admiration, l'embrassa puis appela ses enfants pour regagner leur domicile. Cette famille parfaite attisait la jalousie de nombreuses personnes présentent dans la villa, mais personnes ne pouvaient briser cette famille, enfin, c'était ce que pensait Pietro.

DELARCOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant