Chapitre 26

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Une semaine s'était écoulée depuis le suicide de Jordan, j'étais toujours en état de choc, je m'était rendu à son enterrement. Il pleuvait ce jour-là, il n'y avait pas beaucoup de personnes, Nathan n'avait même pas daigné venir , pourtant il était en partie responsable de cet accident... Enfin, ses faits et gestes m'importaient, j'allais partir dans quelques semaines.

- Tu veux que je vienne te rechercher ce soir ? Me proposait ma mère en prenant ses clefs de voiture.

- Non ça va aller, merci maman à ce soir. Refusais-je en terminant mon petit-déjeuner.

Je sortais de chez moi et me rendais à mon arrêt de bus... Depuis la mort de Jordan, je n'étais pas retourné en cours, j'avais vraiment du mal à accepter tout ce qu'il se passait autour de moi. Il fallait que je fasse un effort, je savais que j'allais devoir revoir Nathan, mais il fallait que je l'ignore tout simplement. J'entrais dans le bus, il n'y avait plus de places disponibles, sauf à côté de Nathan, quelle coïncidence... Je m'avançais vers lui et lui demandais si je pouvais m'asseoir, il m'adressa un léger sourire et me laissa m'installer.

- Je suis content de... Disait-il avant que je ne le coupe.

- Je n'ai pas envie de te parler... Le coupais-je d'un ton sec en tournant la tête.

Il tournait la tête déçu et remit ses écouteurs, au fond moi aussi je me sentais triste... Jamais je n'avais pensé qu'on aller en arriver là un jour... Je mis mes écouteurs et me perdais dans ma musique, le bus s'arrêta et je m'empressais de descendre et d'éviter Nathan... Louis venais me voir et me salua comme tout les matins.

- Salut !

- J'ai envie de parler à personne aujourd'hui désolé... Disais-je en continuant de marcher avec mes écouteurs.

Je partais m'isoler au fond de la cours sur un banc avec ma musique, heureusement que la musique existait car sans elle je ne savais pas comment survivre à ces moments lourds moments de tristesse. Thaïs venait me voir, je n'entendais même pas ce qu'elle me disait, le son était au max, il était tellement fort qu'en enlevant mes écouteurs elle pouvait entendre la musique.

- In the end de Linkin Park, toi tu déprimes... Me disait-elle en posant sa main sur mon épaule.

- Bien joué Sherlock... Répondais-je en baissant les yeux.

- Sherlock vient te dire que ça va faire cinq minutes que ça a sonné, et que le prof de philo va t'incendier déjà qu'il ne t'aime pas.

- Eh merde ! Répondais-je en me levant.

Nous nous hâtions de rentrer en salle de philo, le prof me regardait d'un air sadique...

- Monsieur Lucas... Ce n'est pas votre premier retard, vous êtes collé quatre heures le samedi matin. Peut-être que ça vous apprendra la ponctualité.

Je ne répondait pas, je ne voulait pas entrer dans son jeu et lui donner raison. Son air provocateur m'avait donné plus d'une fois l'envie de lui envoyer mon poing dans la figure. Je m'installais avec Thaïs au fond de la classe, Nathan me regardait d'un air abattu, j'ignorais son regard. Après deux heures très très longue, je m'apprêtais à sortir de la salle mais le prof m'interpella.

- Monsieur Lucas, vous êtes prié de rester ici ! M'ordonnait-il.

- D'accord... Acceptais-je à contrecoeur.

Une fois tout les élèves sortis, le prof ferma la porte et s'installa à son bureau.

- Je me demande bien ce que vous faîtes ici, vous avez beaucoup d'absences, vos notes en philo sont catastrophiques. Enfin je pense avoir ma petite idée sur la cause de vos problèmes : votre homosexualité. Vous savez, être homo est un nid à emmerde, les gamins comme vous, se disent maintenant homo pour se donner une personnalité. Enfin, si vous continuez comme ça, vous n'aurez jamais votre bac ! Me disait-il en redressant ses lunettes.

- Pour commencer vous êtes un connard homophobe pour un prof de philo, vous n'êtes pas très ouvert d'esprit vive le professionnalisme ! Ensuite, ce ne sont pas mes compétences en philo qui sont nulles, mais l'acharnement d'un professeur contre son élève et ne me dîtes pas que ce n'est pas vrai, votre collègue à examiné mes travaux et vos commentaires et elle aussi dit que c'est de l'acharnement, vous ne m'appréciez pas et vous faîtes passer vos nerfs sur moi. Et pour terminer ce développement, ma vie privée ne vous regarde pas et je vous emmerde ! Lui répondais-je clairement.

- Sortez jeune effronté ! Disait-il en haussant le ton.

Je m'exécutais et sortais de la salle en vitesse, le reste de ma journée se passa tranquillement, j'avais même eu 20 en sport. Il était 17 h 30, je sortais de la salle de sport, je comptais me rendre vers mon arrêt de bus mais Nathan m'attendais.

- Il faut qu'on parle ! Me disait-il en m'attrapant le bras.

- Fou moi la paix ou je t'en fou une ! Le menaçais-je en continuant d'avancer.

Je marchais rapidement, et tentais de l'éviter, il continue à me suivre.

- Putain, dégage Nathan ! Lui ordonnais-je en me retournant vers lui.

- J'en ai marre, je dois te dire ce que j'ai sur le cœur ! J'en ai marre de pleurer tout les soirs en regardant nos photos, j'en ai marre de ce froid entre nous ! J'ai fait quelque chose d'ignoble, mais je veux réparer mon erreur et retrouver le garçon que j'aime et qui ai fond de lui m'aimes encore ! Je veux retrouver mon Lucas, celui qui a tout chamboulé dans ma vie. Dis moi si je me trompe, mais toi et moi c'est bien plus qu'une amourette... S'expliquait-il les larmes aux yeux.

- Tu as fini ton cirque ? Tu as tout faux, je te déteste et là, ma seule envie c'est de te foutre mon poing dans la gueule afin que tu me foutes la paix ! Lui disais-je les larmes aux yeux.

- Tu dis ça pour refouler tes sentiments !

Je le giflais et traversais la route en courant sans regarder aux alentours, je l'entendais hurler mon prénom, me retournais !

- Lucas attention ! Hurlait Nathan en courant vers moi.

Un choc, assez violent. J'étais au sol, ma vue était assez floue, je ne savais même pas que je venais de me faire renverser par une voiture. J'entendais des voix, des appels, des sanglots, puis plus rien.

Un amour à toute épreuve : LucasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant