Chapitre 4

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La proviseur demanda à la prof d'anglais de lui laisser la place, celle-ci accepta en observant la mine contrariée de sa patronne. La proviseur s'installa, elle avait les yeux embués de larmes, mais qu'est-ce qu'il se passait merde ?!

- Vous savez, ça fait 20 ans que j'exerce ce métier et jamais je n'ai eu à faire ça, avant de vous dire ce qu'il se passe je tiens à vous expliquer une chose : La vie est un don précieux, vous ne vous rendez pas compte de la chance que vous avez de vous réveiller tout les matins, une personne n'a pas eu la chance de vivre sa vie jusqu'au bout comme elle l'aurait souhaité... Dit la proviseur la gorge nouée.

- ... Madame le proviseur, est-ce qu'il y a quelque chose de grave ? L'interrompit la prof d'anglais qui commençait à se douter de quelque chose.

- Oui madame, je vais en venir aux faits, votre camarade Pauline, a été retrouvée morte ce matin il y a moins de deux heures... Disait-elle en retenant un sanglot.

Mes larmes coulaient sur mon visage, ce n'était pas possible, pas Pauline, pas elle ! Putain pourquoi elle ? Elle ne pouvait pas partir comme ça ! Thaïs pleurait ainsi que beaucoup de personnes dans la classe. Nous étions une petite classe très soudée, et la perte de notre camarade... De ma meilleure amie était un choc pour tous. Même la prof qui n'appréciait pas Pauline avait pleuré. Le policier se mit au centre de la classe avant de prendre la parole.

- Bien nous sommes désolés, mais nous allons devoir interroger les plus proches amis de la victime Lucas et Thaïs, vous étiez ses plus proches amis dans cette classe, prenez vos affaires nous allons aller dans une salle ! Nous ordonnait-il.

Thaïs et moi rangions nos affaires, je tenais à peine debout, j'avais perdu ma meilleure amie d'enfance, je marchais vers la porte.

- Je ne me sens pas très bien... Disais-je avant de tomber au sol.

Je distinguais des voix, des affolements, puis rien le néant... Mon putain de rêve était prémonitoire, ça voulait donc dire que Nathan allait être soupçonné... En y repensant, Nathan était absent aujourd'hui, il était si mystérieux tout portait à croire que c'était lui, pourtant moi j'étais sûr de son innocence. Pourquoi aurait-il assassiné une fille qu'il connaissait à peine ? Je me réveillais péniblement à l'infirmerie dans un lit inconfortable. L'infirmier que je connaissais très bien vu qu'il est le cousin de ma mère, se tenait à côté de moi.

- Tu vas mieux Lucas ? Me demanda t'il en se rapprochant.

- Oui Marc, ça va j'ai juste perdu connaissance sous le choc. Disais-je toujours abasourdi par cette nouvelle.

- Oui, si tu as besoin d'en parler je suis là... Je suis désolé, mais il faut que tu te rendes en salle 114 pour parler avec les policiers, ils vont certainement te poser plein de questions à propos de Pauline. Me dit Marc pour me prévenir que j'allais passer un moment désagréable.

- Je n'arrive pas y croire, ma meilleure amie est morte, on ne sait même pas dans quelles circonstances. Sanglotais-je toujours sous le choc.

- Les policiers trouveront. Tu devrais y aller, avant mange une barre de céréale et prends en une autre avec toi, au cas où tu ne te sentirais pas bien. Dit Marc en me tendant deux barres de céréales.

- D'accord merci Marc. Me levais-je en direction de la sortie.

Je pris les deux barres de céréales, et en mangeais une, je me dirigeais vers la salle 114 beaucoup de personnes me regardaient avec pitié. Ces regards m'agaçaient, pour certains je n'étais rien et voilà qu'aujourd'hui je suis un pauvre garçon. J'en avais rien à faire de leur pitié... J'avais les larmes aux yeux rien qu'au fait de penser qu'hier je riais avec elle et que plus jamais, je n'aurais ne serait-ce qu'un seul fou rire en classe avec mon amie de toujours... Je n'avais même pas eu le temps de lui dire au revoir. J'entrais dans la salle, la policière me regarda avec pitié, elle était présente lorsque je m'étais évanoui.

- Je t'en prie assieds toi mon grand, je tiens à te dire que je suis sincèrement désolée et que nous allons trouver le responsable. Me disait-elle en posant sa main sur mon épaule tremblante.

- Le responsable ? Demandais-je en écarquillant les yeux.

- On a eu le rapport du médecin légiste, ton amie a été assassinée. Je ne peux pas entrer dans les détails, mais elle a été étranglée.

Mon rêve prémonitoire était véridique, mais je comptais garder ça pour moi, elle allait me prendre pour un fou si je lui disais.

- Oh mon dieu ! Qui a bien pu faire ça ! Eclatais-je en sanglots.

- Ne t'en fais pas nous trouverons le coupable. Je vais te poser des questions à propos de toi et de Pauline. Tout d'abord depuis combien de temps étiez vous amis ? Me demandait t'elle toujours d'un ton doux et maternel.

- Je la connais depuis l'âge de 3 ans, on était inséparables. Répondais-je en continuant de sangloter.

- Est-ce qu'elle avait des ennemis, des ennuis avec une personne ? Demandait-elle en prenant des notes.

- Pas à ma connaissance. Pauline était une fille sans histoire. Racontais-je incapable de croire que mon amie s'est faite assassiner.

Elle a continué à me poser ce genre de question pendant une heure, j'essayais de ne plus pleurer mais c'était dur. Je sortais de la salle d'interrogatoire et voyais Louis assis sur le sol en pleurs, je ne l'avais jamais vu comme ça, et j'avais mal pour lui. Je n'osais pas aller lui parler, il valait mieux le laisser seul quelques instants. Ma journée de cours avait été catastrophique et se terminait par le cours de philo, le prof n'en avait rien a faire qu'une de ses élèves soit morte.

- Bon le fait que votre camarade soit morte, est une bien triste nouvelle je l'admets, mais nous allons travailler comme si c'était une heure normale. Lucas, je vous prie d'arrêter de pleurer ou je vous renvoie du cours ! Je sais que c'est dur, mais nous sommes ici pour travailler pour l'examen et non se morfondre donc si c'est pour pleurnicher je vais vous virer de mon cours. Disait-il avec son air méprisant.

- Ne vous donnez pas cette peine je m'en vais... Vous n'êtes qu'un enfoiré ! Disais-je en fermant ma trousse.

Je rangeais mes affaires et sortais de la classe devant tout le monde, le prof marmonna dans ses dents, j'en avais rien à faire. Je sortais de ce lycée en escaladant le petit muret, j'étais épuisé et anéanti... Je remarquais un groupe de fumeur et demandais une cigarette, l'un d'eux m'en donna une, je m'éloignais en commençant à fumer mais c'était vraiment dégueulasse donc je la jetais en toussant, j'avais l'impression d'asphyxier. Je montais dans mon bus, et mettais mes écouteurs, la chanson préférée de Pauline démarrait, je lâchais mon téléphone et fondais en larmes dans le bus.

Un amour à toute épreuve : LucasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant