Chapitre 14

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Je mettais fin prématurément à ce baiser, tout le lycée nous regardait, je me sentais observé et j'angoissais de la réaction des autres. La sonnerie retentissait et je me précipitais sans un mot vers la salle de littérature, dans ma classe, toutes les filles nous regardaient. Il décidait donc de me tenir la main, les filles esquissaient un sourire, elles trouvaient ça trop mignon. Je lâchais sa main et suivais le cours, une fois terminé, je sortais en premier, cette journée était affreuse, pourquoi avait-il fait ça ? Je n'étais pas prêt à m'assumer devant tout le lycée... Je sortais du bâtiment et m'isolais dans un coin tranquille de la cour, je mettais ma musique qui était toujours mon seul moyen de m'évader... Un groupe de trois garçons que je connaissais bien car je ne pouvais pas les supporter s'approchaient de moi, il se mettaient à rire et à me pointer du doigt.

- Hé les mecs regardez ! C'est le pédé du lycée, au fond ça se voit à sa gueule. Riait-il en me regardant.

Je serrais les poings, je levais la tête avant de le foudroyer du regard et de lui dire :

- Casse toi Arthur !

- Il a peur la fillette ? Disait-il en se rapprochant de moi.

- Hé abruti ! Si tu l'approches je t'en fou une t'as compris ! Intervenait Nathan.

- Une quoi pédé ? Répondait Arthur sur un ton provocateur.

Nathan lui envoya son poing dans la figure, Arthur se relevait les larmes aux yeux et décidait de partir avec son groupe. Une fois seuls, il me regardait, je me mettais à sangloter, en plus d'avoir perdu ma mère, j'allais maintenant me faire harceler par les cas sociaux du lycée.

- Tu pleures ? Me demandait Nathan inquiet.

- Oui crétin ! Tout ce qu'il vient de se passer ce matin c'est de ta faute ! Tu ne m'as même pas demandé si j'étais prêt à m'assumer ! Lui reprochais-je en colère contre lui.

- Tu n'es pas obligé de t'énerver comme ça ! Me répondait-il piqué par ma réflexion.

- Si parce que tu m'énerves ! Tu n'as pensé qu'à toi sur ce coup là ! Je n'aurais jamais du te rencontrer, rien de tout ça ne serait arrivé ! Sanglotais-je avant d'écarquiller les yeux en me rendant compte de ce que je venais de lui dire.

Son visage affichait de la tristesse et du dégoût. Il avait les larmes aux yeux, il se reculait avant de reprendre son sac à dos et de me tourner le dos.

- Nathan ... Je suis désolé, je ne voulais pas dire ça... Reste s'il te plaît ! Sanglotais-je.

Il ne prit même pas le temps de m'écouter, il partait en me laissant seul. J'avais perdu ma mère, les gens du lycée se moquaient de moi et je venais de perdre Nathan. Je l'aimais pourtant, mais je venais de lui dire des choses horribles, je n'étais qu'un abruti.. La sonnerie retentit, j'arrivais en retard en philo, je me moquais de ce que le prof allait me dire, je restais seul avec moi-même dans mes pensées. Nathan était à l'autre bout de la salle, il ne m'avait pas lancé un seul regard durant les deux heures. Je fis copie blanche lors de mon examen, je ne savais pas quoi écrire, je ne savais pas quoi faire, j'étais littéralement vide.

- Lucas, votre copie est blanche, vous vous moquez du monde ou quoi ? J'en étais sûr ! Vous ne travaillez absolument pas chez vous, c'est sympa j'en aurais des choses à dire au conseil de classe, pour la peine vous avez un zéro coefficient 2 et je vous rajoute deux heures de colle pour ne pas avoir travaillé. Me disait-il devant toute la classe.

Moi : D'accord. Répondais-je las de tout ceci.

- Allez sortez jeune effronté ! M'ordonnait-il.

Je sortais, je n'en avais rien à foutre de ce pauvre type, j'espérais simplement ne plus jamais le revoir.

Je sortais du lycée ma journée était enfin terminée, je montais dans mon bus et croisais Nathan. Il plaça son sac à dos sur la place disponible, j'avais bien compris qu'il ne voulait pas que je m'installe ici... Je décidais donc de m'installer un peu plus loin seul. Je ne pris même pas la peine de mettre mes écouteurs, j'avais regardé Nathan tout le long du trajet. Une fois descendu du bus, je marchais vers mon appartement, une fois de plus seul. Une fois rentré, j'allumais mon ordinateur, je remarquais que Nathan m'avait supprimé de ses amis, il souhaitait définitivement me rayer de sa vie, à la vue de cette notification, j'éclatais en sanglots. Je repensais à Maxime qui était mort d'une maladie, qui était parti de façon injuste, je repensais à Pauline qui a été assassinée par Jade, je repensais à mon père, qui partait loin de nous car il n'avait aucune affection pour nous. J'avais pris ma décision. Je mangeais des pâtes en écoutant de la musique, je rangeais l'appartement en prenant soin de laisser un mot sur la table. Une fois la nuit tombée et les rues désertes, j'ouvrais ma fenêtre, minuit sonnait. Il était temps, je me mettais à la fenêtre et sanglotais silencieusement, avant de quitter ce monde, je regardais une dernière fois les étoiles.

Un amour à toute épreuve : LucasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant