Chapitre 13

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Je tombais sur son répondeur, je lui laissais un message vocal en lui demandant de me rappeler au plus vite car j'avais un problème. J'étais donc contraint de passer la nuit dehors.

– Tu ferais mieux de rentrer chez toi Nathan, je ne veux pas que tu attrapes froid à cause de moi, il commence à faire frais. Lui disais-je à contrecoeur.

- Il en est hors de question, je ne te laisserai pas seul ce soir, tu as vécu quelque chose d'affreux. Je reste avec toi. Me disait-il alors que nous marchions sans savoir où aller.

La pluie commençait à tomber, il ne manquait plus que ça. Je n'avais vraiment pas de chance, nous continuions à marcher dans les rues sombres sous la pluie, le seul point positif et qui me permettait de garder le moral était la présence de Nathan. Même si tout mes piliers s'étaient écroulés, je pouvais en rebâtir de nouvelles bases. Nous nous abritions sous un arrêt de bus, la pluie était forte et glaciale, nous étions trempés de la tête aux pieds, l'air frais me fouettait le visage, Nathan aussi avait froid, il grelottait mais il essayaitde ne pas le montrer. Nous étions très peu vêtus, dans la hâte je suis resté en t-shirt, Nathan lui avait un pull, mes lèvres devenaientbleues et je ne me sentais pas bien. Je décide de m'asseoir, de toute façon nous n'avions nulle part où aller... Je sentais une source de chaleur inconnue, Nathan venait de me donner son gilet pour que je puisse me réchauffer, il était tellement adorable. Je l'embrassais, une voiture s'approchait et s'arrêta à côté de nous, une femme descendit je reconnaissais cette silhouette svelte, c'est Christelle.

- Qui aurait crû que je vous trouverez dehors à une heure pareille pendant ma patrouille... Que faites vous ici les garçons ? Nous demandait-elle en venant s'abriter avec nous sous l'arrêt de bus.

- J'ai été viré de chez moi car je suis gay, ma mère n'a pas accepté ma relation avec Nathan, voilà pourquoi on est ici... J'ai tenté de t'appeler, mais vu que tu conduisais, tu n'as pas pu répondre. Lui expliquais-je en grelotant.

- Montez, j'ai un endroit pour vous ! Nous disait-elle en nous ouvrant la portière.

Nous montions dans la voiture, la température était bien plus agréable, je me sentais mieux et je parvenais à me réchauffer. Je posais ma tête sur l'épaule de Nathan et songeais au désastre qui venait de se produire. Il y a quelques heures j'étais un garçon aimé par sa mère, et maintenant je ne suis plus rien pour elle, à ses yeux j'étais le garçon ingrat, qui n'avait aucune reconnaissance. Mes larmes coulaient sur mes joues, je ressentais des picotements dus au changement de température et au froid. Nous arrivions dans un appartement, ce n'était pas celui que j'avais occupé durant l'enquête, il y avait des effets personnels, étions nous chez elle ? Christelle nous préparait deux chocolats chauds, une fois à table, elle nous regardait d'un air bienveillant.

- Si vous souhaitez vivre ici, il n'y aucun problème, cet appartement était à mon fils, mais il n'en a plus l'utilité. Nous disait-elle en prenant sa tasse de café dans les mains.

J'observais l'expression de son visage, elle avait l'air de se retenir de pleurer, il avait du se passer quelque chose avec son fils... Je me concentrais sur mon chocolat, il était trois heures du matin, la journée au lycée allait être insupportable, aussi bien pour moi que pour Nathan.

- Oui, je te remercie Christelle, Nathan lui peut retourner chez lui, c'est juste qu'il ne voulait pas me laisser seul. Merci pour tout ! La remerciais-je.

- Lucas, on devrait peut-être aller dormir, le réveil risque de faire mal tout à l'heure pour les cours... Disait Nathan en baillant.

- Vas-y je te rejoins. Disais-je en terminant mon chocolat chaud.

Nathan salua Christelle et se dirigeais vers la chambre, cette soirée l'avait épuisé.

- Tu sais Lucas, tu me fais tellement penser à mon petit garçon, à mon Clément. Me disait-elle émue en regardant l'appartement.

- C'est indiscret, mais pourquoi est-ce qu'il est parti ? Demandais-je intrigué.

- Tu ne vas pas le croire, mais il y a trois ans alors qu'il avait 22 ans je me suis disputée avec car il était gay, j'avais du mal à l'accepter, je ne suis pas homophobe loin de là... J'avais peur pour lui, peur du regard que les gens auront sur lui... A la suite de cette dispute, il est parti en vélo de la maison pour revenir ici, nous étions tous les deux en colère, je l'ai laissé partir en pensant que dans quelques jours les esprits allaient s'apaiser, il est parti alors qu'il pleuvait. Il n'est jamais rentré... Il a croisé la route d'un homme ivre mort, la pluie étant torrentielle, il n'avait pas vu Clément et roulait beaucoup trop vite, il l'a percuté, et il s'est enfui. Nous avons su retrouver le chauffard et il a été puni, mais mon petit ange lui n'a pas survécu... Quand je pense qu'on a même pas pu s'expliquer... Je me suis promise ce jour-là que j'aiderai mon prochain et quand tu m'as expliqué ta situation, je me suis dit qu'il devait être tellement fier de moi. M'expliquait-elle les larmes aux yeux.

- Mon dieu! Je suis sincèrement navré Christelle, je n'aurais jamais du te demander... M'excusais-je triste pour elle.

- C'est bon j'ai fait mon deuil, ta mère regrettera vite son geste, il faut lui laisser le temps de se faire à l'idée...

- Je ne sais pas si je lui pardonnerai ses paroles, elle a été tellement horrible... Répondais-je le coeur serré.

- D'ailleurs, voilà une photo de mon Clément. Me disait-elle en me tendant une photographie.

J'observais la photo, j'étais frappé par le ressemblance entre moi et lui. Il me ressemblait énormément au niveau des traits du visage.

- Il est temps que tu ailles dormir, demain je serais là à 8 heures, je vous emmènerai au lycée. Bonne nuit Lucas. Disait-elle en sortant de l'appartement.

Une fois la porte verrouillée, je rejoignais Nathan au lit, il dormait à poing fermé. Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit. Le lendemain au lycée, nous rejoignions nos amis au lycée. J'expliquais le désastre à mes amis qui étaient choqués, ils n'en revenaient pas.

- Et du coup, vous allez aussi assumer ici ? Nous demandait Louis.

Nathan me regardait, s'approchait de moi puis m'embrassait devant tout le monde, sans même me demander mon avis. Je voyais déjà certains regards méprisants, il avait commis une grave erreur.

Un amour à toute épreuve : LucasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant