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Claudia - 2015


J'avais réussi à l'éviter. L'inconnu du métro. Ça va sûrement vous sembler stupide, mais j'étais très stressée à l'idée de le revoir. La dernière fois, j'étais passée pour une idiote. Je n'avais pas beaucoup d'expérience avec les mecs, j'étais même très nulle dans ce qu'on appelle 'les jeux de séduction'. J'avais eu quelques copains mais je n'avais jamais eu à faire quoi que ce soit pour qu'un garçon me remarque. Cela va sembler narcissique mais c'est la vérité.


Et ce garçon m'intriguait. J'aurais aimé qu'il me regarde de la même façon que je le regardais. Mais, malheureusement, il passait ses trajets sur son téléphone. Alors quand il avait remarqué ma présence, j'étais resté muette. Rajoutant à ça le fait qu'il m'avait vu prendre une photo de lui. Il ne devait pas avoir une bonne image de moi. Alors je m'étais trouvé des excuses pour prendre le métro une heure plus tard, tous les jours depuis une semaine.


Mais je me sentais vraiment stupide. Qui faisait ça ? N'importe quelle fille normale aurait oublié ce petit incident. Moi, je me le repassais en boucle. Mais aujourd'hui, j'avais décidé d'agir comme une fille normale. Je passais une main dans mes cheveux en montant dans le métro. Je pouvais le faire. Je marchais en direction de mon siège habituel. Je me demandais comment ma place était toujours libre. Il était là. Il portait une casquette, ce qui m'empêchait de voir ses yeux. Je m'assis face à lui et fis comme si de rien n'était.


- "Je pensais que tu n'allais plus jamais revenir"


Je relevais la tête. Il me regardait avec un petit sourire en coin collé sur les lèvres. Je restais quelques instants sans rien dire. Mais je ne pouvais pas encore passer pour une idiote. Alors je pris une grande inspiration et lui fis un petit sourire.


- "Je suis seulement sortie plus tard du travail."


Mensonge. Mes yeux croisèrent les siens. J'avais l'impression qu'il pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert. J'avais l'impression qu'il savait que je mentais. Il me fixait et ça me déstabilisait. Je me raclais la gorge.


- "Je suis désolée pour la dernière fois. Pour la photo." Rajoutais-je."C'était seulement pour une copine, pour.. pour lui montrer comment sont les garçons ici. Et je, ouais c'est sûrement les excuses les plus bidons que tu n'aies jamais entendu. Je suis désolée de t'avoir pris en photo, en plus j'ai pas dû être discrète. Et là, il faudrait sûrement que je m'arrête de parler, ça devient gênant."


Je pris ma tête entre mes mains. Pourquoi je n'arrivais pas à agir normalement ? Je devais sûrement être la fille la plus bizarre et gênante qu'il n'ait jamais rencontré. Je relevais la tête quand j'entendis son rire. Il avait un sourire magnifique. Comment pouvait-il être aussi mignon ?


- "T'inquiète, j'ai l'habitude."


Je lui fis un petit sourire. Attendez, quoi ? Il a l'habitude d'être pris en photo par des inconnues dans le métro ? C'est bizarre ça, non ?


- "C'est quoi ton prénom ? me demanda-t-il

- Claudia."


Il se leva et me fit un clin d'œil. Je crois que je vais faire une crise d'asthme.


- "C'est mon arrêt. On se voit demain Claudia."


Je n'eus même pas le temps de réagir, de lui dire au revoir ou même de lui demander son prénom. Aucun mec ne m'avait jamais fait cet effet. Surtout un mec que je ne connaissais pas. Je suis sûre que ça venait de ses yeux. Il avait un regard qui me déstabilisait. Et je me sentais conne de me mettre dans cet état pour un parfait inconnu. Je sortis mon portable qui avait vibré quelques secondes plus tôt.


Melissa : Alors, il t'a dit quoi ton crush ?

Moi : Mon quoi ?

Melissa : Ton crush. Le mec du métro, le mec que tu kiffes là !


Je levais les yeux au ciel et appuyais sur le bouton pour l'appeler, maintenant que j'étais à nouveau dans la rue. Dès qu'elle décrocha, je lui fis remarquer que je n'étais pas du tout en kiffe sur lui. Et elle éclata de rire, me disant de tout lui raconter. Je souris et commençais à lui décrire la scène de tout à l'heure. Les moments qu'on passait toutes les deux me manquaient. Ma meilleure amie me manquait.



Retrouve-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant