Le Chat. [YoonMin.]

Chapitre deux.

Je me réveille difficilement, ce putain de soleil me brûlant les rétines. Je prends machinalement mon téléphone et regarde les notifications : 24 messages des cinq personnes qui me servent d'amis. Tout ça pour me demander si j'ai envie de sortir ce soir. Je vais réfléchir, ça dépend ma journée. 93 notifications de multiples réseaux sociaux et 4 messages de... Pourquoi il me parle lui ? C'est qui ça ? Oh c'est mon 'père', il me dit ce que m'a déjà dit l'autre hier, bizarre qu'il me parle celui-là, d'habitude on ne se parle jamais et surtout pas par message.

Je me lève sans aucune envies, prends des vêtements quelconques, avec un caleçon et pars me doucher. Quelques heures plus tard je suis prêt, j'ai sûrement un peu de retard mais je n'en ai rien à faire.

Je descends de chez moi et pars à pied, le lycée est à deux rues d'ici, j'arrive devant le portail et vois une affiche sur celui-ci, elle est là depuis longtemps ?

"Ouverture du portail : 07h45.
Fermeture du portail : 08h10.
Début des cours à 08h00."

Je soupire fortement en me rendant compte que depuis le début, j'arrive en retard le matin. Mais au fond, ce n'est pas comme si je m'en préoccupais.

Je vais faire comme d'habitude, je sonne et ils m'ouvrent, ayant l'habitude de l'heure à laquelle j'arrive ici.

Je pars en direction de ma classe, au détours d'un couloir me menant à celle-ci, un gamin me fonce dedans, il fait assez noir, donc je ne vois pas sa gueule, il est tombé en arrière et a percuté assez violemment son derrière sur le sol froid. Je m'énerve rapidement, je déteste me faire bousculer, je laisse un soupire hargneux sortir.

Il s'excuse et se relève rapidement, il s'incline poliment, avant qu'il ne parte je l'attrape par la veste et le plaque contre le mur, il semble confus de mon geste, je ne peux pas ne laisser partir comme ça.

Il a l'air d'avoir peur, je le détaille un peu plus, les sourcils froncés, énervé. Il ne me regarde pas dans les yeux, je le colle de plus en plus contre le mur jusqu'à ce que je croise son regard, ce qui est finalement mon but. Soudainement je me calme, comme abasourdi. Ce n'est pas possible...

Je souris, faiblement, pour la première fois depuis des années, mon cœur se réchauffe, j'en suis sûr que c'est lui, il me regarde bizarrement, une lueur de peur dans ses yeux. J'arrête immédiatement mon geste presque amical et fronce les sourcils, une sorte de colère m'envahissant soudainement.

"Lâche moi, s'il te plaît..." Je ressers ma poigne au niveau de son col, ma rage revenant peu à peu.

"Tu ne te souviens pas ?" Lui répondis-je durement. Il me regarde, il essaie de comprendre mais n'a pas l'air d'y arriver. Je fini simplement par le lâcher.

Il se redresse en s'excusant, comme si c'était de sa faute puis il rentre en classe. J'imagine que c'est lui le nouveau, super, putain.

Je rentre à mon tour, le directeur est là et me dit que c'est le gars dont je dois 'm'occuper'. Il a pas 8 ans, ça va, calmez-vous.

Je pars m'asseoir au fond de la classe, toujours aussi énervé. Il ne se souvient vraiment pas ?
Moi, je l'ai reconnu directement. Je fronce les sourcils et regarde par la fenêtre qui se trouve à ma gauche tout en faisant tressauter ma jambe.

Maintenant je commence à douter, est-ce que c'est vraiment lui ? Il m'aurait reconnu, non ? Ou alors pas du tout, il m'a juste oublié. Quel con je suis, croire à quelque chose d'aussi bête pendant plusieurs années.

Le cours avance, je n'écoute rien du cours, trop occupé à penser.

Mais alors que mon esprit se perd un peu plus, la voix du professeur résonne dans la salle, interrogeant une personne.

"Park. Venez au tableau s'il vous plaît."

Mon voisin de classe se lève alors. Je relève la tête pour le regarder. C'est bien lui, j'en suis sûr maintenant.