Hunger Games: Les chasseurs maudits du District 12 [En Pause]

Chapitre 7

Je me réveille avec  une sensation étrange. Étrange mais agréable. C'est comme si le Capitole avait inventé une sorte de matelas chauffant et très confortable.

J'ouvre les yeux.

Je ne suis pas affalée sur un matelas. Je suis étalée sur Gale; ma tête sur son torse, ses bras autour de moi.

J'ai dû trop bouger, j'entends sa respiration s'accélérer. Non, je sens son cœur battre plus fort.  Que faire? Si je bouge, il va voir que je suis réveillée, et la situation sera forcément gênante. Si je fais semblant de dormir, je...

"Catnip, t'es réveillée?

Il a choisit à ma place. C'est une question totalement stupide qu'il me pose. Il sait que je suis réveillée.
 Je pousse un grognement et me décale sur un bord du lit. Mais ça sert à rien, il ne m'a pas lâchée.

-Attends, tu rougis?

-Quoi? Qu'est-ce qu'il t'arrive? Non, j'ai chaud c'est tout." 

Il ne répond rien. Mais je le vois en train de se retenir de rire. Je me redresse et lui balance un oreiller au visage. Il m'en renvoie un autre. J'en m'empresse de lui  lancer une série de coussins. Il en attrape un dans chaque main et se met à me poursuivre dans la chambre. Je ne le laisse pas m'attraper et me jette sur le lit.  Sauf que je l'ai sous-estimé. Il bondit et s'écrase sur moi avant que je n'ai eu le temps de bouger.

"Tu vas le regretter Hawthorne"

Puis il se passe quelque chose d'incroyable. Il se met à rire. Or Gale ne rit pas souvent, seulement lorsqu'il avec sa famille. Et c'est plutôt  ironique de le voir rire ici. C'est comme si on était en sécurité, et que rien ne pouvait nous arriver. Alors qu'on ne peut pas échapper à ce qui va nous attendre.  La voix d'Effie me coupe de mes pensées.

"Oh mon Dieu! Mais qu'est ce qu'il s'est passé ici? Elle regarde les dégâts de notre bataille d'un air désemparé ou désespéré.   Gale?  Tu devrais être dans ta ....  Elle reprend, mais sa voix se baisse au fur et à mesure, comme si ça la dérangeait d'être là,  Oh, j'ai compris, Haymitch avait raison, je euh,   je suis désolée.  Elle s'arrête puis reprend comme si de rien n'était. Dépêchez-vous, on vous attend."

Et elle repart en faisant claquer ses tallons vertigineux sur le sol.

"T'es encore plus rouge que tout à l'heure"

Je cherche quelque chose à lui répondre, mais rien ne vient.
Au lieu de ça, je lui lance un regard qui se veut menaçant, mais qui n'a aucun effet sur Gale.

On est ensuite allés manger, sous le regard amusé d'Haymitch. Aucun de nous n'a parlé pendant le repas.  Puis au moment du dessert,  Effie s'est chargée de nous expliquer comment cette journée allait se dérouler. Apparemment, c'est le début des entraînements. 

C'est Haymitch qui nous a accompagnés jusqu'à l'ascenseur pour nous donner quelques conseils:

"N'allez pas aux stands de tirs, ne montrer pas quelles sont vos réelles capacités. Si vous montrez ce que vous avez dans le ventre maintenant, vous pouvez vous assurer que vous serez les premiers morts une fois dans l'arène. Les carrières n'aiment pas être menacés"

La porte de l'ascenseur se ferme, mais juste avant il rajoute;

"Et aussi, évitez de vous sauter dessus quand les autres auront le dos tourné."

Je m'attendais à une réplique de Gale, mais rien ne vient. C'est étrange. Habituellement, je suis celle des deux qui réagit le moins bien à ce genre de remarques.

Quelques instants plus tard, les portes s'ouvrent à nouveau, mais cette fois, elle donnent sur une sorte de hangar immense avec plusieurs éléments de part et d'autres des murs. Il y en a pour tous les goûts, des épées, de la peinture, des poids, des plantes et un stand de tir à l'arc.

Plusieurs tributs sont déjà réunit au centre de la pièce.  Une fois que nous les avons rejoint, une femme commence à prendre la parole, mais je ne prête pas grande attention à ce qu'elle raconte. A la place, j'observe nos concurrents. Certains ne feront pas long feux, ils n'ont pas la bonne étincelle dans les yeux. Ces yeux là semblent perdus, voir déjà morts. Mais ça n'est pas le cas du grand blond qui nous fixe depuis tout à l'heure. Il semblerait que ça soit le même que lors du défilé de char.

La femme continue son discours et lui continue de nous fixer.  De quel droit se permet-il ça? Peut-être qu'il veut montrer qu'il est le meilleur. Peut-être que je ne devrais pas lui rendre son regard. Peut-être qu'il va me prendre pour sa prochaine cible. Mais il est hors de question que je renonce. Il sourit d'un air méprisant puis part rejoindre ses camarades qui se sont déjà éloignés de là.

Gale ne pose pas de question, il me pousse juste de l'autre côté de la pièce.  On arrive rapidement au stand de peinture.  Je le regarde d'un sans trop comprendre, pourquoi aller là? Aucun de nous deux n'a la patience de réaliser une œuvre d'art. Ni le tallent d'ailleurs. Il hausse les épaules et me tend son bras pour que je le recouvre de mélanges verts et marrons.

Il ne parle pas. Même pas pour se moquer de son bras que j'ai transformé en champ de bataille. Tout le long de la journée, il a observé, majoritairement en silence les autres tributs. Comme s'il cherchait quelque chose. Comme s'il traquait un cerf.

Et ça a été comme ça toute la durée des entraînements. On s'occupe sans trop bavarder, on observe les ennemis, on évite soigneusement les activités inintéressantes. Et on attend que le temps passe pour pouvoir quitter cette salle bien trop remplie pour nous.