Episode 2

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Précédemment

Je lève les yeux vers le ciel, d'un bleu parfait, cherchant désespérément à apaiser mon cœur tourmenté. Depuis l'annonce de mon père, les insomnies sont devenus mes meilleurs amis. M'accrochant aux minimes espoirs d'une mauvaise blague en ce mois d'avril, j'avais espéré toute la semaine suivante que mon père nous avoue sa farce mais cela n'est jamais arrivé. Au delà de la peine que je ressens pour ma mère, je suis convaincu que l'arrivée de cette femme dans nos vies provoquera de grands changements mais j'ignore s'ils seront bons ou mauvais pour nous.

Au fond, je sais que mon père veut épouser cette femme dans le seul but d'avoir un fils, "un héritier", qu'aucune de ses deux précédentes épouses n'a pût lui donner jusque là. Même s'il ne le dit pas si ouvertement, je sais que nous, ces filles, ne lui suffisons pas. Il a toujours voulu avoir un garçon parmi ses enfants. Un héritier, celui qui portera fièrement l'honneur de la famille. J'imagine qu'il veut aussi de ce fils pour qu'il puisse perpétuer le nom de notre lignée même après son mariage et le décès de papa.

Je comprend son point de vue mais je ne peux m'empêcher d'avoir mal car ni moi, ni même l'une de mes sœurs ne pouvons un jour être celles sur qui se portent tous ses rêves et ses espoirs. J'en ai été souvent frustrée...

... : Raïma! Si je te t'attrape, je te jure que je vais te faire ta fête. entendis-je soudainement.

**

Cette voix me tira de mes pensées et en me retournant, je découvre Fatim, ma meilleure amie, qui se dirige vers moi après avoir garé sa moto noire flambant neuve non loin de la seconde entrée de l'université. Elle est rayonnante, comme à son habitude, malgré son air furieux qui me fait légèrement peur.

. Photographie: Fatim .

Nous sommes amies depuis 8 années déjà et nous nous sommes rencontrées lorsque nous étions encore au lycée

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Nous sommes amies depuis 8 années déjà et nous nous sommes rencontrées lorsque nous étions encore au lycée. Je l'aime énormément et je me sens vraiment bien avec elle, malgré son petit coté imprévisible. A 16 ans seulement, elle décida de mettre un terme à ses études, n'attendant même pas d'obtenir son BAC, et aujourd'hui, du haut de ses 21 ans, elle affirme se sentir beaucoup mieux ainsi. Visiblement, Fatim préfère croquer la vie à pleines dents plutôt que passer ses journées dans une salle de classe et étudier pendant des heures.

A sa place, je n'aurai certainement jamais fait ce choix, mes études représentant ma seule possibilité d'être enfin libre. Mais après tout, qui suis-je pour la juger ? Je ne peux que lui donner mon point de vue. A elle de prendre ses propres décisions, comme elle l'a toujours fait.

Fatim ne vivant qu'avec sa mère, une personne très aimable et ouverte d'esprit qui la juge assez grande pour se forger sa propre expérience de la vie , elle ne connaît plus vraiment le sens du mot restriction. Ce libre arbitre se lit même dans son style vestimentaire qui est assez dérangeant pour certains, la population malienne étant à majorité musulmane et conservatrice.

Mariée de force à un vieillard, j'ai dû m'enfuir pour survivre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant