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Par la fenêtre de ma cellule, je regarde la pluie tomber dehors. Entendre le clapotis de l'eau ruisselante sur le rebord de ma fenêtre à barreaux est bien la seule chose agréable qui s'est passée aujourd'hui, au Laboratoire. Etant orpheline, des hommes sont venus me chercher, il y a quelques années, me promettant une meilleure vie, me jurant que la guerre serait oubliée. Car oui, la troisième guerre mondiale fait ravage dans le monde, laissant seulement désolation et tristesse.

Ici, nous sommes divisés en trois catégories. La première, celle des OGM, les organismes génétiquement modifiés, est particulièrement difficile, surtout pour les opérations, d'après Angelle, une de mes amies qui vient justement de cette catégorie. La seconde est celle des cyborgs, je fais partie de cette catégorie. Ce sont les personnes que les Scientifiques transforment peu à peu en robot.

Les catégories sont choisis par le directeur du Laboratoire, que l'on peut aussi appelez « Centre de Recherche ». Enfin, par un intermédiaire, il ne viendrait pas en personne.
Quand je suis arrivée, l'employé m'a longuement observé, un sourire mesquin sur les lèvres -en tout cas j'en avais l'impressions-, et il m'a poussé sur un Scientifique.

-Cyborg, a t-il décrété.

Et puis il y a la dernière catégorie. Elle nous est inconnue. Aucun cobaye -c'est comme ça qu'on nous appellent- n'est au courant de ce qui s'y trame, c'est d'ailleurs assez frustrant. Certains disent que ce sont des mutants dangereux, des expériences ratées. Que c'est pour ça que nous ne les croisons jamais, et qu'ils n'ont pas leurs prisons dans le Couloir à Cellules, comme les deux première catégories.

Le Couloir à Cellules, comme son nom l'indique, est un très long couloir blanc. Entièrement blanc. Les murs, le carrelage, et les portes des cellules... le moins qu'on puisse dire, c'est que l'originalité n'est pas la plus grande qualité de l'architecte qui a créé ce bâtiment.
Quand je suis arrivée, j'ai cru que je ne pourrais jamais me repérer. J'ai finis par y arriver, étant donné que je passe chaque jour dans ces couloirs paraissant interminables. Le seul moyen de s'y retrouver, c'est de lire les petits panneaux accrochés aux portes avec les numéros des cellules inscrit dessus. Et encore, il faut avoir de bons yeux pour les décrypter à cause de la petitesse des chiffres écrient sur les pancartes.

Au Laboratoire, toute notre vie qui s'est écoulée avant notre arrivé est effacée, même si parfois nous n'avons pas vécu grand chose. Nous n'avons plus de prénom, juste un nom de code, lui aussi choisit par le directeur. Ce nom de code est un numéro, et il détermine dans quelle cellule nous dormons. Si on s'appelle «12», notre cellule sera la douzième. Pour le reste, personne ne vient nous effacer la mémoire, mais je ne crains que personne ne soit la non plus pour nous entendre en parler. Peut être nous laisse t-ils nos souvenir pour qu'on les regrette, ils en seraient tout à fait capable vu leur sadisme. Notre passé est remplacé par une multitude d'examens médicaux et d'opérations difficiles.

Les cellules sont de petites pièces grises avec seulement un lit à l'intérieur. Elles sont individuelles. Parfois, il y a une fenêtre, j'ai d'ailleurs la chance d'en bénéficier. A l'intérieur des salles, il fait très sombre. Et le manque de teinte sur les murs n'arrangent rien. Bien qu'on soit seul à l'intérieur, on peut facilement entendre ce qui se passe dans les cellules voisines, les parois séparant les pièces n'atténuant pas du tout le bruit. Encore un mot à toucher à l'architecte, qui ne semble pas bien connaître le principe d'isolation.

Des bruit de remuements ainsi que des gémissements provenant d'une cellule un peu plus loin me sortent de mes pensées. C'est Angelle, je reconnaîtrai sa voix entre mille. Elle est dans une cellule un peu plus loin. Les scientifiques ont du finir de lui implanter des gènes de renard. Cette fois-ci, ils voulaient tester si ces animaux étaient plus résistant à la rage que les humains. Si c'est le cas, ils comptent implanter leurs aux personnes qui ce sont fait mordre et qui l'ont attrapés. Une histoire dans ce genre, il me semble. Le but est de trouver un remède. Ils font beaucoup d'expériences de ce genre sur les OGM, ils cherchent à améliorer la vie des gens mais nous, personne ne cherche à nous aider.
Ils ne vont pas tarder à injecter la rage à Angelle. Si ça ne marche pas, elle mourra. Mais les chercheurs s'en fichent. Ils feront tout pour la science.

Ça fait maintenant dix ans que ça dure. Dix ans que la guerre a éclatée, que le gouvernement vend des orphelins aux scientifiques pour qu'ils subissent d'horribles opérations où ils laisseront sûrement leur peau. Dix ans que des enfants de tout âges sont emmenés ici, et doivent apprendre cette phrase : « Je suis né pour être cobaye, pour servir la science ».

Et seulement peu de personnes sont au courant. Des hauts gradés, des importants. Le gouvernement a caché l'existence du Laboratoire, surement pour des raison éthique. Comment réagirai un peuple en apprenant que des enfants sont maltraités par des scientifiques ? Mais personne ne se pose la question sur ses disparition d'enfants subites et irrémédiables. Personne ne viendra nous aider. Moi, ça fait seulement trois ans que je suis là.

Et je regrette la guerre.

Cyborg.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant