Chapitre 2: Des chevaux, des hommes et des loups

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Le lendemain, comme convenu, les parents de Lily l'emmenèrent faire une balade à cheval espérant améliorer leurs relations. Malgré la joie intérieure qu'éprouvait la petite, celle-ci ne disait rien. Son père non plus ne disait rien. C'est sa mère qui rompit le silence.

-J'ai amené de quoi nous rassasier. On s'arrête ? Les chevaux pourront également reprendre des forces.


-Oui excellente idée ma chère ! La faim commence à nous tirailler le ventre ! N'est-ce pas Lily ?


-...


-Tu ne vas pas rester muette toute la journée ? Si ?

Les chevaux sortirent du sentier serpentant entre les arbres et s'arrêtèrent dans une clairière bercée par la douce lumière du soleil de printemps. Une légère brise faisait ondoyer les cheveux de Lily ainsi que l'herbe verte où les chevaux commençaient à paitre. La maman de Lily étalait une nappe bordeaux avec un liserai blanc tandis que son père détachait les panier accrochés à la selle des chevaux. Le déjeuné se fit dans un silence pesant mais ce n'est que à la fin du repas que notre héroïne le brisa :

-Je peux aller faire pipi ?


-Oui bien sûr mais ne t'éloigne pas trop d'accord ?, prévint la mère.


-Oui oui !

Lily s'écarta donc de la clairière pour s'enfoncer un peu plus profondément dans les bosquets. En fait, elle n'avait pas du tout envie d'aller aux toilettes...tout ce qu'elle avait en tête depuis le début c'était d'échapper aux remarques désobligeantes de ses parents : le fait qu'elle ne voulait pas parler ou qu'elle aurait mis du temps pour aller faire ses petites affaires ou encore échapper à l'hypocrisie de ces derniers. Au fond d'elle, elle savait qu'il ne l'aimait pas, tout ça parce qu'elle ne se pliait pas au modèle de « bon-enfant-de-bonne-famille-qui-écoute-ses-parents-et-qui-devient-une-bourgeoise-de-première-classe » qu'ils avaient tant espéré. Si elle disparaissait, ils s'en ficherait et continueraient leur petite vie avec leurs petites manière de « prout-prout »...


De leur côtés, ses parents s'impatientaient.

-Mais qu'est-ce qu'elle fabrique ? Elle met beaucoup trop de temps !, s'impatienta la mère.


-Non, coupa le père. C'est autre chose. Elle ne connait que trop bien la forêt. Elle a rusé en utilisant sa soit disant « envie de faire pipi » et nous a encore une fois fait une fugue. Petite peste. Tu nous a bien berner...Bon eh bien ce n'est pas si grave...réfléchissons : elle est partit et ça serait trop long de la chercher...ça nous fait un bon prétexte ! On évite les remarques de nos amis sur la possibilité qu'on aurait « abandonner » notre fille et en même temps on s'en débarrasse ! Plus de gamine insolente, plus de fugues, plus de problèmes ! C'est super non ?


-Oui je n'avais pas penser à cela ! Mais si elle revient ?


-Elle ne reviendra pas. Dans cette forêt elle a beau avoir des « amis » il y a aussi la nuit et ses attributs...


-Vous avez raison laissons la à son triste sort ! Elle l'a bien mérité après tout, assena la marâtre. Ce sont nous les victimes dans cette histoire pas cette petite peste insolente et sans gêne indigne de ses parents...Rentrons.

Sur ces paroles emplies de cruauté sans pareille de la bouche de parents envers leur enfant, ils quittèrent la forêt en parlant de choses et autre et riant à gorge déployée.


En rentrant, les domestiques ne virent pas leur petite protégée sur le dos de la jument blanche et marron. Une vague d'inquiétude les envahirent à les broyer de l'intérieur, réduisant leur cœur à l'état de bouillie. Marie en fut la plus touchée.

Lily ou la petite fille aux loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant