Chapitre 3

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Les personnes présentent au voyage arrivaient petit à petit et mon stress diminuait un peu. Au moins, on était nombreux et je ne serais pas obligée de le supporter tout le long du voyage. Malgré tout, mon ventre me faisait toujours horriblement mal et l'angoisse de prendre l'avion prenait le dessus. De personnalité plutôt aventureuse, j'étais néanmoins terrifiée par ces engins, c'était venu comme ça, d'un coup, à mes quinze ans. Peu de personne était au courant de ma phobie, j'avais une réputation de "fille-qui-n'a-peur-de-rien" à tenir. Mais bien sûr, Romain était au parfum et ne tarderait pas à me le faire rappeler. Quelle idée avais-je eu de me confier à lui...

Tout le petit groupe rigolait bien et était de bonne humeur, je ne les comprenais pas, si ça se trouve, ils vivaient leurs derniers instants. Personne ne se préoccupait de moi et c'était tant mieux. J'observais cette foule, on aurait dit de petits adolescents qui entrait dans la puberté. Ils ne savaient pas se tenir et c'était assez embarrassant.

La colère montait en moi à "son apparition" et mon humeur se dégradait encore plus. Mon cerveau voulait faire un meurtre, mon cœur battait encore plus qu'à mon arrivée, mais cette fois-ci, c'était à cause de la rage et de la haine. Cette salope, cette connasse, cette voleuse de cœur, cette fouteuse de merde, cette poubelle à sperme...cette trainée était là. Elle serait donc, elle aussi, au Maroc avec nous, avec lui, avec moi. Elle était ridicule avec son chapeau en paille Zadig & Voltaire, son débardeur en strass doré, son short noir ou on pouvait voir son cul ainsi que ses talons où même Lady Gaga aurait eu du mal à marcher avec. On aurait dit que Paris Hilton lui avait vomit dessus. Elle se croyait où ? En boîte ou dans une grosse soirée à l'aéroport? Des étrangers se retournaient pour voir la boule à facette et des adolescents se moquaient d'elle, au moins ils avaient du gout, eux. Comment pouvait-elle sortir sans avoir honte ?

Elle embrassait Romain sans gêne. Non, elle lui bouffait la bouche plutôt. Mais c'était quoi cette chose ? Elle avait été élevé par qui ? Par des animaux ? La richesse ne donnait pas une bonne éducation à tous apparemment.

Marie tentait de me calmer et c'était fou comme un petit frottement de bras de sa part réussissait à m'apaiser.

Une fois tout le monde arrivé, on partait pour le Maroc et ses généreux degrés que nous avions tous mérités. Il s'était déroulé une année assez épouvantable pour à peu près tout le monde. Ce voyage était donc notre nouveau départ d'une nouvelle année, qui j'espère, serait une année sympathique et pleine de bonheur. Nos valises à la main, on prenait tous la direction de la salle d'embarquement, il ne restait plus beaucoup de temps avant que l'avion ne décolle et personne ne voulait louper ces trois longues heures d'attentes dans un appareil qui pourrait se cracher à n'importe quel moment.

Il restait qu'un petit quart d'heure avant que les enregistrements commencent, et mon ventre me faisait toujours atrocement mal, mais un mal de cœur accompagnait ce moment d'anxiété. Je trouvais qu'il faisait extrêmement chaud dans cet aéroport, je transpirais et respirais bruyamment. Même avec mes "amis" j'étais encore capable de faire des crises d'angoisses. Je m'éclipsais discrètement vers les toilettes qui, à mon étonnement, étaient désertes. Je n'allais surement pas me plaindre. Mon cœur me jouait des tours et je commençais à avoir des vertiges. Bien cramponné à l'évier, je faisais fonctionner le robinet, de l'eau froide serait toujours la bienvenue. Mais un haut le cœur me prenait et j'étais obligé de me déplacer rapidement vers une cabine. La tête contre la cuvette, je faisais des bruits suspects mais rien ne sortait. La tête me tournait, j'avais peur également et je ne voulais en aucun cas m'évanouir, surtout pas maintenant.

Je sortais de ma culotte un sachet de poudre blanche que j'avais illégalement amené avec moi. Je devais absolument me ressaisir. Je fermais la cuvette des toilettes et posais délicatement un petit tas de cocaïne. Avec ma carte de crédit gold, je faisais un trait à peu près égal et sortait un billet de 100 euros de mon portefeuille. Une fois le billet roulé, j'aspirais d'une traite la petite ligne et j'attendais que l'effet se propage dans mon corps. Je rangeais mon petit sachet magique dans mon soutien-gorge cette fois-ci. J'entendais une personne rentrer dans les toilettes et m'appeler. Je pouvais reconnaitre parmi toutes, la voix de ma meilleure amie. Elle trouvait ma cabine sans grand mal, et me demandait d'ouvrir la porte. Je m'exécutais et je voyais son visage inquiet passer à l'embêtement.

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