Chapitre 2

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Je suis votre pire cauchemar. Je suis celle qui dépense votre salaire mensuel en une journée, je suis celle qui couche avec vos copains, meilleurs amis, ennemis, frères et père. Je suis celle qui n'a peur de rien et surtout de personne. Je suis celle qui a un corps de rêve, mais qui se trouve grosse pour envier les obèses. Je suis celle qui obtient en un claquement de doigt le sac à main de votre rêve. Je suis celle qui a une peau parfaite, qui habite dans un hôtel particulier, qui conduit la voiture que votre géniteur désire le plus avant votre santé à vous et à votre famille. Je suis la pétasse du XVIe, la briseuse de cœur, la pute de service, la droguée par excellence, l'enfant gâtée, la fille jamais contente, celle qui obtient tout, la psychopathe de tout Paris. Et je ne me plains pas. J'aime ce que les gens pensent de moi. Je contrôle leurs émotions et leurs sentiments. Ils ont tous peur de moi, satisfont tous mes petits caprices de jeune adolescente. J'ai mis beaucoup de temps pour créer cette réputation et avec beaucoup de mal, croyez-moi ! Tout a commencé quand j'ai déménagé dans la capitale de l'amour, de la mode et de la pâtisserie. Je voulais créer un nouveau départ, une nouvelle moi. J'ai donc jeté toute ma garde-robe vintage et monotone pour les remplacer par des habits chers et voyants. Je commençai à coucher avec n'importe qui et surtout n'importe où, j'eus plusieurs dealers et surtout de bonnes notes (c'est sûr que coucher avec vos professeurs donne beaucoup d'avantages) Je dois surtout ma réputation à mon avortement, ça a fait scandale ! Tout le monde en a parlé, tout le monde se demandait qui était le père, tout le monde doutait de tout le monde, j'avais mis Paris dans le conflit.

Puis, j'ai rencontré mon contraire, une bolosse sans amis, une intello de service, la première de la classe, la coincée par excellence, la mal-aimée. Personne ne l'appréciait, c'était une honte d'être avec elle. Ses habits étaient démodés, moches, sales. Personne ne l'aimait et tout le monde se moquait d'elle, moi y compris. Après mon addiction à la drogue suite à mon avortement, elle est venue me voir, elle ne m'a pas jugée, et m'a aidé à stopper cette merde. Elle m'a soutenue, elle dormait chez moi presque tous les soirs, et bizarrement, j'ai trouvé cette fille adorable. En guise de remerciement, je lui ai donné une nouvelle garde-robe, une nouvelle coupe, un nouveau comportement, je lui ai initié l'art de porter des talons et de se maquiller. J'ai découvert derrière ses petits boutons et son appareil dentaire, une fille sublime, un ange tombé du ciel. Depuis, on ne s'est jamais quittées, on surmontait les critiques et les erreurs ensemble. C'était comme ma sœur. Je lui ai fait découvrir l'amour et elle m'a fait découvrir la vie (d'une façon sobre). Suite à ma déception amoureuse, elle a tout fait pour me consoler, elle m'a empêché de sortir, de revoir les gens qui me voulaient du mal, de trainer dans les boites, mais elle n'a pas réussi. Au bout de 5 mois, elle se contentait de m'accompagner, de surveiller ce que je prenais et de me raccompagner chez moi pour me tirer les cheveux. Bien sûr, elle continuait à m'avertir, à s'occuper de moi comme une meilleure amie le ferait, mais elle commençait à désespérer petit à petit. Elle ne savait plus quoi faire et je m'excusais tous les soirs pour mon comportement. Si seulement cet enculé n'était pas rentré dans ma vie, si seulement il m'avait baisée et disparu à tout jamais, rien de cela ne serait arrivé. Et je le hais pour ça.

Je l'ai rencontré en soirée, je le connaissais de nom, connu pour être un véritable salaud avec les filles, il était devenu mon défi. Sauf que ça n'a pas duré qu'une nuit. On s'est revu, on a recouché ensemble, il me racontait ses anecdotes sur les filles, et je lui racontais les miens. On était devenus complices, amis, mais j'étais surtout amoureuse de lui. C'était la première fois que ça m'arrivait. Ça me faisait peur, je ne savais pas quoi faire. Je ne l'ai même pas dit à Marie. Je ne l'ai dit à personne. Je souffrais en silence. Mais c'était si bien, de dormir dans ses bras, de rigoler avec lui, de passer jours et nuits ensemble. C'était le béat absolu, j'étais enfin heureuse, j'avais enfin une amie stable et quelqu'un à qui aimer. J'étais stable et clean (enfin presque). Mais il a détruit ma vie, il m'a brisé le cœur ce jour-là, et je me suis promis de ne plus jamais, jamais, tomber amoureuse de quelqu'un. Cette sensation fait si mal, tu as l'impression que toutes tes molécules vont exploser un à un. Tu ne manges plus, tu ne dors plus, tu as des visions d'horreurs, tu retombes, tu bois, tu te drogues, tu souris plus, tu deviens dépressive. J'ai passé trop de mois à souffrir, je ne mérite pas ça. J'étais éteinte, je ne sortais presque plus. Les rumeurs sur moi augmentaient, apparemment, j'ai déménagé en Suisse, ou j'ai fait une overdose, ou je suis dans un hôpital psychiatrique. Et cela lui faisait rire, il racontait partout qu'il avait gagné son pari, qu'il avait réussi à prouver que j'avais un cœur. Mais, je vais mieux, cette période de ma vie est finie, effacée de ma mémoire. Je suis de retour, je suis prête à me venger, je suis enfin prête à me battre contre lui.

Mon nom est Alexandra, et je vais détruire durant ce voyage l'homme qui a eu les couilles de me blesser, je vais détruire Romain Carter



Mon nom est Alexandra, et je vais détruire durant ce voyage l'homme qui a eu les couilles de me blesser, je vais détruire Romain Carter

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