Chapitre IV: Allô Ici La Terre

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Il fait 17 heures passées de quelques minutes, la promenade intellectuelle est enfin finie. Plus place au rêve, la réalité est là, à affronter. Antara viens juste d'arriver chez elle. A peine rentrée, elle tombe sur maman Aicha. Sa respiration s'arrête, elle ouvre grandement ses yeux, incapable d'avancer ni de reculer, elle reste comme une statuette devant sa mère en pensant à sa réaction.
-Tu dois être fatiguée ?
Antara respire profondément, son corps se relâche.
-Oui yaye boy. Mais ça ira
-Viens je te donne ton repas
-Non c'est pas la peine j'ai pas tellement faim.
-Vas t'alonger alors.
Elle se dirige vers sa chambre qu'elle partage avec ses deux petites soeurs jumelles Aya et Asy âgées de 10 ans. A sa rentrée, elle voit un tel désordre dans la pièce. Les jumelles ont invité trois amies à elles qui habitent dans le quartier. La musique allumée fait vibrer la chambre. Quand le chat n'est pas là, les souris dansent; c'est parce que le vieux est à la boutique que la musique ose résonner.
-Salut les filles, on fait la fête ici.
-Salut. Répond le groupe
-Tu veux qu'on diminue le volume. Dit Asy
-Non laisses comme ça
Couchée sur lit, elle se laisse emporter par ces paroles divines que dit Viviane Chidid:
Docteur dama love ba dof xawma loukoy fatie, wowo mba meune gua ci dara.
Corps présent , pensées absentes, esprit vaquant. Elle pense et repense à cette journée paradisiaque qu'elle a passée en compagnie de cet estivant. Elle souriait depuis son arrivée sans s'en apercevoir. Touchant et retouchant les parties sur lesquelles Maurice avait fait promener ses douces mains, elle se revoit à la même endroit, revivant ces delices. Le reste du monde s'est effondré, les bruits que font les filles ne la perturbent pas, elle chantonnent, tapent les mains, dansent ;Antara reste inerte à ces tonnerres qui tombent de partout.
Aya, celle avec qui elle a beaucoup plus d'affinités, la remarqué. Elle s'approche tout doucement de son oreillette et chuchote
-Allô Ici La Terre, j'aimerai parler à ma grande soeur adorée absente depuis son arrivée.
Avec un sourire, elle ouvre les yeux, regarde Aye puis se retourne.
-Méchante.! Partages avec moi
-Quuuuoi ?
-Allez dis-moi. T'as rencontré ton prince charmant ? Comment est-ce qu'il est, beau comme Edward Calen ?
Les invitées s'apprêtent à rentrer.
-Aya nous partons
-Déjà. Elle se retourne vers sa soeur adorée. Tu ne vas pas t'en sortir comme ça.!
-Madame me menace ?
-En tout je t'ai prevenu
-On verra bien Mises détective. Puis s'adresse aux invitées. Attendez au moins le dîner.
-Na ress ak diam(Bon appétit)
Et tout le groupe sortit emportant un grand brouhaha.
Le muezzin fait l'appel à la prière du magreb. Tous les membres de la maison sortirent des coins et recoins et formèrent des rangs. Le vieux dirige la prière et fait son sermon. Puis se retourne vers sa famille.
-J'ai trois nouvelles à vous annoncer. La première je ne suis plus Imam de la mosquée j'ai tellement de choses à régler, ce n'est plus possible de les cumuler la maison avec vos nombreuses disputes, la boutique aussi je prends de l'âge. La deuxième j'ai trop confiance en mon neveu Imam, je vais lui donner la gestion de la boutique,il faut le responsabiliser avant tout ici. Du coup je pense lui donner la main de Antara dimanche.
-Quoi et mes études ?
-Tu sais très bien que je n'apprécie pas l'ecole française.
-T'as pas le droit
Sa mère juste à côté s'en mêle
-Tu la fermes quand je parle.
-Son père reprend. Une seule et unique décision est à prendre dans cette concession et ca vien de moi. Wasalam
Et se lève pour entrer dans la chambre de la deuxième femme à qui c'est son rôle.
Antara reste sur place pendant un moment sans pouvoir faire bouger ses membres. Elle s'empressa de rejoindre la maison de Chacha. Arrivée à la porte, elle tombe sur sa confidente.
-Chacha aide-moi, j'ai besoin de toi s'il te plaît aide moi. Elle tremble, apeurée, chaude, troublée. Les mains sur le coeur comme pour l'empêcher de sortir. Elle est perdue.
-Qu'y a-t-il ? Racontes. C'est Ton père ? Ta mère ? Dis-moi
-Papa veut me marier à Imam.
-Il est fou. Tu n'en veut pas.! Dis-le lui.
-J'ai essayé. Et rien. Je suis anéantie Chacha
-Allons-nous assoir sous l'arbre qui se trouve -bas. On trouvera une solution. Ne t'inquiètes surtout pas. Elle lui sèche les larmes et l'épaule.
-Ce que je te conseille ne va certainement pas te plaire mais rompt avec ton toubab. Ici c'est la terre, pas de fiction juste la réalité pure et dure.
-Je l'aime
-C'est clair. Mais il le faut sinon tes parents te renieront à jamais. Tout en lui tenant les mains
Long silence
-Je vais tenter
-Fais-le. Oubli-le, ne le revoit plus jamais.
-Si j' y j'arrive tant mieux, au cas échéant tant pis.
-Tu vas y arriver ma grande. T'es une championne et la mienne je dis bien. Essaie de bien dormir.
C'est ainsi que les deux amies mettent fin à leur conversation vue qu'il commence à faire tard. Chacune rentre chez elle.
A la maison
L'ambiance est la même, chacune des deux épouses de son côté, entourée de ses bouts de bois. La deuxième est en train de préparer le dîner. Même s'il faut impérativement que dans une grande maison des clans se forment, les enfants se mêlent des disputes pour soutenir sa partie et c'est normal vue que la plupart sont utilisés comme des pions.
Le vieux se mit tout d'un coup à la porte de la chambre en secouant le rideau
-Aissatou...Aissatou. Avec une voix dure
Mère Aicha se lève à l'encontre du dictateur en courant.-Name nidiaye (Oui tonton).! Arrivée, elle s' accroupie
-C'est à propos de ta fille, parle avec elle parce que ma décision est déjà prise. C'est tout. Et repart laissant le rideau refaire obstacle aux curieux.
Maman Aicha se relève, à peine retournée c'est là qu'entre Antara.
-Viens me voir. Pars directement dans la chambre avec de grands pas.
Antara la suit sans dire mot et sans traîner.
Alors que la troisième femme du vieux, Fatou est assise dans la cours sur une natte, entourée de ses enfants, elle ne peut s'empêcher de participer sur la nouvelle fraîche "mariage entre Imam et Antara"
-Elle est certainement enceinte
-Telle mère, telle fille . S'exclame la deuxième Khady qui passait juste.

Dans la chambre

-Ne me mets surtout pas en mauvais terme avec ton père. Obéit.
-... Elle s'assoit sur le lit. Sa forteresse diminue, elle se sent faible. Yaye boy(Maman cherie)... Et commence subitement à pleurer
-As-tu perdu ta virginité ? Soubhanalah. Tu as péché, pire n'as tu pas vu mes ennemies juste à côté...
-Astifoulah. Non non c'est pas ça.
-Alhamdoulilah alors. C'est quoi alors le problème. Je vois tu as peur et c'est normal. Mais tu resteras dans la maison jusqu'à ce que Imam trouve une maison juste pour vous deux et vos adorables enfants comme ça j'aurai une homonyme, ton père aussi. Il me l'a promis...
-C'est justement lui le problème, Imam.
-IL ne peut pas être le problème à moins que t'en ai vu un autre
-Oui. J'ai rencontré quelqu' un. Faisant des grimaces de "je ne suis pas carrément à l'aise dans mes propos"
-Y'a pas de mal à cela. Qu'il soit un croyant musulman
-Un silence. Les yeux fixés sur le tapis afin de trouver les mots adequats pour cette dure affirmation à faire dans l' immédiat.
-N'est-ce ce pas il l'est ?
-La question à poser est de savoir qui est-ce. Primo je sais que tu vas me tuer mais (Avec un ton pitoyant) c'est un Français, un toubab blanc. Secundo la croyance viendra après il va juste se convertir.
-Alahou akbar. Quoi ? Suis-je en train de rêver ? Pinces moi pour que je me réveille. C'est une blague n'est-ce pas ?
-Malheureusement c'est la vérité que je t'ai dite
Mama Aicha prit l'éventail, tellement elle avait chaud.
-T'es la seule qui puisse me comprendre. Je sais que je peux compter sur toi. Elle s'agenouille devant sa mère et pose sa tête sur les genoux de sa mère tout pleurant profondément, ses yeux sont enflés et tellement rouges,ses larmes coulent comme un jet d'eau...
Maman Aicha la regarde avec une certaine haine genre Pourquoi me fais-tu ce coup ? Mais son coeur de mère la soulage. Elle donne l'air de retenir sa colère et de contrôler sa nervosité, elle penche ensuite sa tête vers le plafond et se remet à Dieu.

A nous la prochaine partie sur la même fréquence amour.fm.
N'oubliez surtout pas les étoiles; elles encouragent.
Dija Rassoul ©

Décision ArdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant