Lady.

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Robb.

Vent gris gambadait devant moi à la recherche de sa prochaine proie, le museau plongé dans la terre poussiéreuse.
J'avais interdit à Bran de sortir sans gardes, même ce fidèle Hodor ne devait pas être son seul compagnon pour n'importe quel trajet, mes inquiétudes avaient accru pendant la nuit, et encore plus suite à la mésaventure avec Lyria à l'aube.

Peut-être aurais-je dû la faire prisonnière comme Osha, mais je sentais en moi une profonde impuissance, elle pouvait être sauvageonne, Lady, héritière du trône, peu m'importait, je ne pouvais pas faire entrave à sa liberté si admirable, elle faisait route seule à la recherche de je-ne-sais quoi pour aller je-ne-sais où et j'étais intimidé à l'idée de la questionner.

J'aurais pu la faire raccourcir pour m'avoir menacé mais ce côté imprévisible m'attirait fortement.


«- J'aimerais te connaître plus... » pensai-je à voix haute.


Seules les bourrasques de vent me répondirent dans leur son mélodieux, au dessus de moi le soleil peinait à traverser les feuillages épais et la lumière naturelle était si faible qu'il me fut impossible d'en déduire à quel moment de la journée je me trouvais.


«- Elle en aura de la chance la demoiselle à qui vous vous adresserez » surgit une douce voix chaleureuse, me glaçant le sang malgré tout.


Elle se tenait là, épiant les oiseaux construisant leurs vies tranquillement dans les branchages, se délectait de jolies fleurs qu'elle trouvait sur son chemin.

Elle marchait silencieusement à mes côtés, bercée par le souffle de la nature dans ses cheveux virevoltant au gré du vent, sa chevelure en parfait accord avec le paysage extérieur, chemin bordé d'arbres aux feuilles vermeils.

Vent gris se mit sur ses gardes, retroussant ses babines pour en dévoiler des crocs acérés, du mouvement dans les buissons, un halètement sourd, un gémissement.

Le grognement de mon animal me fit redoubler de précaution, à tâton je cherchais une possible arme sous mes épaisses fourrures mais comme mon départ fut précipité, sur un coup de tête, je réalisai mon immaturité de m'être aventuré loin dans les bois sans la moindre arme en ma possession.


«- Une Lady a toujours ce qu'il faut pour son partenaire, se mit à rire la rousse en lançant un poignard à mon encontre.

- Mer... merci»  bredouillai-je, perdant tous mes moyens.


Le bruit s'approchait lentement, comme difficile à déplacer, tous mes sens étaient en alerte, j'étais prêt à bondir malgré l'arme peu habituelle au creux de mon poing. Une bête noire fit surface, je me jetais dessus quand les cris désespérés de Lyria me clouèrent sur place.


«- Ne le touche pas ou je te tue ! » hurla-t-elle en tombant au sol.


Elle semblait si inquiète pour l'animal qu'elle reparlait comme celle qu'elle était vraiment malgré moi, une sauvageonne. Et je m'accommodais à ses menaces et ses brusques comportements.

Je m'approchai d'un pas méfiant pour m'accroupir à leurs côtés et m'apercevoir qu'il s'agissait d'un sombre loup, un peu plus haut que Vent Gris mais d'une maigreur sans pareil, ses os imprimaient chaque recoin de sa peau, il avait un pelage magnifique d'un noir ténébreux comme avait le jeune loup de mon cadet Rickon, mais dans celui-ci l'on retrouvait quelques tâches blanches sur les pointes de ses oreilles et le museau.

Les contraires font paires - Game of ThronesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant