Les contraires font paires - Game of Thrones

"I promise you"

Robb.

Le soleil peinait à apparaître, où était-ce moi qui m'étais levé tôt.

L'aube ne tarderait pas à faire surface, je ne dormais déjà plus à cause des râles de mes deux loups s'amusant à jouer près de mon lit, à savoir lequel des deux possédait la carrure la plus imposante et la force la plus démesurée.

Vent-Gris vint à ma rencontre, léchouillant le bout de mes doigts dépassant du couchage.

Je quittai le fin drap du lit et mis l'armure d'un gris flamboyant, ma première pesée fut pour Snow, Jon aussi devait avoir revêtu la tenue noire depuis longtemps déjà, ma famille me manque, savoir mes sœurs et Père prisonniers de ces moins-que-rien de Lannister cultivait en moi une rage sans précédant. Cette nuit nos troupes partiront pour surprendre les Lannister et nous nous battrons dans le sang et la chair avec force et fierté comme Père l'aurait fait, le Lion marche vers le Nord mais ce territoire appartient au Loup.

Tous dormaient encore quand je sortis piétiner la terre poussiéreuse, les deux loups me suivirent alors que je m'enfonçai à nouveau dans le bois.

Toujours ces feuilles craquant sous mes pieds et le trottinement de mes deux bêtes, toujours mon anxiété quand je traversais le bois sous les grands arbres majestueux.

Le mélodieux son de l'écoulement de l'eau parvint à mes oreilles, il devait probablement y avoir une source ou une rivière et je pressai le pas pour y accéder plus vite.

L'odeur si singulière de la sève s'écoulant des arbres envahissait mes narines mais très vite une odeur différente se répandit, une odeur loin de la nature, une odeur plus animalière, humaine à vrai dire.

«-Vent-Gris, reste à mes côtés » murmurai-je à mon fidèle compagnon.

Le glissement de l'eau sur les pierres se mélangea avec la voix angélique d'une personne hors de mon champ de vision, je m'aventurai sur une pente de terre pour ensuite me jeter derrière l'épais tronc d'un arbre.

Je sortis ma tête pour mieux savoir à quoi j'avais à faire, ou plutôt à qui j'avais à faire.

Mon cœur ne put s'empêcher de tambouriner dans ma poitrine et je fus pris de violentes douleurs au creux de mon ventre.

Elle était de dos, baignant sa peau claire dans l'eau limpide tout en chantant innocemment. De l'autre côté de la rive elle y avait posé son sac où ce même carnet dépassait près du magnifique poignard dont la couleur or brillait par le reflet des rayons du soleil.

Ses cheveux étaient plus longs qu'auparavant et traçaient de magnifiques ondulations retombant jusqu'à ses reins. Je m'appuyai contre une branche suffisamment solide pour supporter mon poids et l'examinai de plus bel.

J'esquissai un sourire en la voyant s'extasier sur les êtres vivants présents dans l'eau de la même couleur que ses yeux.

Un craquement détourna mon attention. La branche se brisa sous mon poids et par réflexe je mis mes deux mains devant moi pour amortir la chute qui m'attendait, tout droit dans la source.

Je rouvris les yeux, tout était bleu et je ne respirais plus, un léger filet rouge suivit le courant de l'eau et je levai la tête vers la surface pour prendre une immense bouffée d'air comme ci c'était la dernière.

Lorsque je pris conscience de mon ridicule et de Lyria qui me considérait d'un air outré, je voulus répondre lorsque sa main s'abattit sur moi et me fit trébucher.

«-Par les sept enfers, que faites-vous ? m'offusquai-je.

-M'seigneur, c'est peu poli d'espionner une femme, répliqua-t-elle en me tournant le dos pour rejoindre l'autre rive. »