Lord.

850 40 2
                                    

NDA : les médias n'ont pas forcément de lien avec le chapitre, je partage juste des gif (s?) qui me plaisent :)

Lyria.

Les premiers rayons de soleil prirent place dans ma chambre occasionnelle, les domestiques s'activaient déjà de l'autre côté à en croire les pas pressés derrière la porte.

Bien longtemps que le confort d'un lit avait été oublié, je tuerai pour passer quelques instants de plus dans ce grand lit aux draps majestueux de soie.
Ce mot devenait une torture intérieure, tuer, quand les morts laissés derrière moi ne cesseront-ils de s'accumuler ? Nul ne savait.

Après une énième lecture du seul héritage maternelle que je possédais, je me laissai glisser dans un bain chaud, voire brûlant pour une fille du Nord telle que moi, deux femmes étaient venues pour m'apporter de quoi m'habiller convenablement, telle une Dame mais je déclinai le plus gentillement possible de porter leurs effets, préférant mes haillons volés il y a quelques mois à une femme peu hardie.

La sensation si agréable de se sentir propre après des semaines à dormir dehors, à la belle étoile quand je ne ressentais pas l'obligation de tuer un brave marchand ou un palefrenier pour survivre un jour de plus dans ce monde qui m'était inconnu, bien différent de là où j'avais grandi, au delà du mur.

Mon véritable chez-moi.

Quelques coups à la porte me sortirent de ma rêverie et j'attrapai le vestige de robe pour m'en couvrir le corps encore humide.

Le Stark regardait les pierres tantôt grises tantôt blanchâtres du mur sans avoir remarqué que je le détaillais du regard, il avait des cheveux bruns et de magnifiques reflets roux le long de ses boucles, des yeux bleus perçants et une barbe le vieillissant assez bien, toujours vêtu de ses fourrures et une large cape noire recouvrant sa tunique marron.



«- Robb, je veux dire, mon Seigneur, me repris-je mi-amusée mi sérieuse. Vous souhaitez me parler ?

- Ne vous a-t-on pas fait parvenir de belles étoffes ? demanda-t-il en posant ses yeux sur ma robe rose poudrée, déchirée et, de par son humidité, collant chaque parcelle de mon corps.

- J'ai décliné, je ne suis pas une Dame.

- Si tel est votre désir, capitula le brun. Je viens vous escorter dans la grand-salle pour que vous soyez rassasiée avant votre départ, nous avons pris soin de vous faire partir avec une monture, une jument robuste et-

- Merci mais j'ai pas besoin d'tout cela. »



Il ouvrit la bouche en signe d'objection et s'apprêtant à répliquer mais aucun son ne sortit, peut-être s'était-il rendu compte de ma gêne.

Les habitants du peuple libre n'étaient pas faits pour cohabiter avec des personnes comme ce Robb Stark, nous ne nous sommes agenouillés pour personne.
Comment même se faisait-il que je sois encore en vie à déambuler dans Winterfell plutôt que d'être morte sous le coup d'une flèche en plein cœur, pourquoi m'épargner alors que mon poignard frôlait la joue du jeune Bran Stark.
Baiseurs de bétail, voleurs, sauvages.


«- Nul besoin de chevaux, je n'ai pas forcément l'habitude et d'là où je viens nous avons des mammouths et-

- Impossible, rit-il tout en regardant le sol, le château qu'il connaissait de long en large lui semblait plus intéressant que moi. »



Mon sang ne fit qu'un tour.

« - Impossible. »

J'attrapai mon fidèle poignard pour le jeter au cou du Stark avant de lui souffler :



«- Seigneur ou pas, redis une seule fois que je mens et je te les coupe pour m'en faire un dîner » menaçai-je en encrant mes yeux dans son regard... envoûtant.



Il était beau, plus beau que tous les hommes me courant après, rien à voir avec les brutes sans respect avec qui j'avais été à deux doigts de faire une erreur, Robb Stark m'avait laissé la vie sauve et me considérait en femme et point en sauvageonne sanguinaire comme pouvait conter certains, je n'étais pas sanguinaire, mais jamais il ne connaîtrait la rudesse du monde dans lequel je vivais avant, ce monde que j'avais fui.
Je haïssais ces petits riches au destin tout tracé, pouvant finir roi, marié à une sublime femme, je les haïssais ces seigneurs, autant que je les enviais, on ne choisit pas son destin.

Une larme roulait doucement le long de mes joues rougies, je laissai tomber mon arme au sol avant de me retourner pour réprimer un sanglot.



«- Je n'ai pas faim, réussis-je à prononcer faiblement. Merci mais je n'ai pas faim. »



Le bruit de ses pas s'éloignant laissait place à un silence effrayant, une sauvageonne n'avait passa place ici, elle demeurait dans le Nord, le vrai.

J'y retournerai, la seule promesse que je fis à mon père fut que je reviendrai après, une jeune fille inexpérimentée confrontée à un monde totalement nouveau, voilà ce que j'étais mais, comment me blâmer pour ma soif d'aventure à travers les vallées, les jambes endolories après des heures de marche sans relâche à travers les immenses forêts du nord et la neige m'handicapant, montant jusqu'aux genoux, comme essayant de m'aspirer dans son nuage blanc immaculé.

J'avais fait une promesse que je comptais tenir, une sorte de serment qui me rappelait pourquoi j'étais ici.

Garde précieusement l'arme et le carnet...

Je ne savais pas quand je reverrai les miens mais une chose était sûre, mon retour aura lieu seulement après avoir assouvi ma vengeance qui, pendant des années alimentait une rage sans précédant, tuer Tywin Lannister de mes propres mains.

Les contraires font paires - Game of ThronesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant