Love.

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Lyria.

Des dizaines de cavaliers chevauchaient devant nous, entre leurs mains flottaient les bannières sur lesquelles le loup gris dévoilait ses crocs aiguisés.

Les deux tours se dressaient devant nous, parfait reflet de l'un et l'autre et seulement reliées d'un pont en pierre en dessous duquel la rivière se laissait glisser dans un bruit d'eau se brisant contre les roches.

Je tirai légèrement sur les brides de ma jument dont les sabots foulaient la terre parsemée d'herbe sauvage sur la terre humide.

«- Nous y sommes » annonça Robb sans quitter du regard l'importante forteresse.

Et il s'élança sur sa monture dans un vacarme, suivi de tous ses hommes.

Des écuyers vinrent à notre rencontre pour s'occuper de nos chevaux ainsi que deux des multiples enfants de Lord Frey pour nous escorter à celui-ci.

«- Un bon repas et un bon lit ne seront pas de trop, chuchotai-je à Robb tandis que nous passions la porte principale.

- Ma Reine, ce lit ne servira pas que pour dormir... »

A son sourire je lui répondis par un coup d'épaule en le sermonnant, car la belle journée à laquelle nous allions assister et la nuit étaient surtout réservées aux futurs mariés.

Bientôt ce sera moi.

Walder Frey était un vieillard au crane dégarni et à la mine farouche et méprisable, assis au fond de la pièce, il semblait tout petit et courbé dans ses épais vêtements sombres.

«- Bienvenus dans ma demeure ainsi qu'à ma table, débuta-t-il. Je vous offre mon hospitalité et ma protection dans la lumière des Sept.

- Merci pour votre hospitalité messire » dit poliment Robb.

L'homme hocha simplement la tête, ses rides creusaient son visage, me répugnaient.

« - Je viens pour vous faire mes excuses, messire. Et implorer votre pardon.

- N'implorer pas mon pardon, votre Grâce » répondit le vieux en engouffrant de la nourriture dans sa bouche où se logeaient des dents jaunies.

D'un bref battement de mains, il fit sortir de jeunes filles par dizaines tandis que j'essayai tant bien que mal de cacher mon étonnement.

Il présenta chacune de ses filles et petites filles en même temps que je les détaillais, livides, vêtues de guenilles, laides. Je fus prise d'un sentiment de peine à leurs égards, en prenant une de ces jeunes filles pour sa femme, il aurait pu améliorer la vie -que je devinais déplorable- de l'une d'entre-elles.

La dernière avoisinait à peine les dix ans, ses prunelles bleues traduisaient une émotion morose et elle leva les yeux vers Robb qui lui sourit du mieux qu'il put, pauvre gamine.

«- Mes Dames, tous les hommes doivent tenir leurs paroles, et un Roi plus que tout. »

Les mots que prononçaient Robb se perdaient dans mon esprit, je ne détachai pas du regard Lord Frey et sa nouvelle femme, ravissante fleur dans les mêmes âges que moi.

«-... je ferais tout mon possible pour que les Stark et les Frey redeviennent amis » acheva Robb.

Seul le bruit des clappements de Lord Frey se laissèrent entendre.

J'étais terrifiée.

Moi qui venais du Nord, et qui avais vécu tant de choses, j'étais terrifiée quand Lord Frey posa les yeux sur moi et me demanda d'avancer.

Les contraires font paires - Game of ThronesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant