Dépendance amoureuse

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Il est près de 2h30 lorsque nous nous décidons à rentrer. Le groupe se disperse, Sébastien d'un côté avec ses deux colocataires et Émilie, Sidonie, Cécile, Vanessa et moi de l'autre. Nous quittons les quelques autres amis venus nous rejoindre tard dans la soirée et qui ont décidé de continuer la soirée. Vanessa est toujours aussi triste de ne pas avoir trouvé son Lucien mais n'en parle à personne. J'aime me confier à elle, mais vu les circonstances, je ne pense pas que se soit le moment.

Afin d'éviter de devoir rentrer seules jusqu'à chez nous, nous dormons ce soir dans la coloc de Sidonie, Cécile et Vanessa. Une fois arrivée dans leur appartement, nous déplions le canapé lit du salon et Cécile, Vanessa et Sidonie décident de nous rejoindre dans le salon avec leurs matelas. Ambiance dortoir. Nous finissons la soirée tranquillement, faisons tourner une bouteille de pina colada beaucoup trop sucrée.

- J'ai beaucoup trop bu, nous confie Vanessa.

Tout le monde se met à rire bêtement.

- Moi aussi, je pense que je vais dormir toute habillée, renchérit Cécile.

- Arrêtez les filles !! nous dit Émilie, on a quasiment rien bu.

Pourtant, Émilie est de nous la seule à avoir bu autant depuis le restaurant jusqu'à maintenant. Elle tente de se lever pour prouver qu'elle n'a pas trop bu, mais tombe aussitôt sur le fauteuil du salon, se cogne au mur juste derrière et n'arrive plus à se relever. Nous rions toutes aux éclats, même elle malgré sa tête endolorie. Celles qui le peuvent encore se lèvent et se dirigent vers la salle de bain. Nous nous débarrassons de nos habits et prenons les tee-shirts et autres shorts que nous donnent nos hôtes. Et retrouvons Émilie, couchée sur le lit plongée dans un sommeil plus que profond.

Ce matin, malgré mon mal de tête, je prends conscience petit à petit de tout ce qu'il s'est passé hier. J'ai obtenu un stage dans une des meilleures boîtes de com' de Paris. Cela m'étonne encore moi-même, je ne réalise pas ce qu'il m'arrive. Mon téléphone sonne et je tente de m'extirper du lit dans lequel je suis profondément installée. Ce message de Sébastien, me fait ensuite réaliser que je suis officiellement en couple avec lui. Tout le monde dort encore, je me dirige sur la pointe des pieds dans la cuisine. Lorsque j'ouvre la porte elle grince légèrement mais personne ne se réveille. L'odeur familière du bois peint me détend automatiquement. Chaque fois que nous faisons une soirée, nous venons dormir ici et chaque fois je suis celle qui se réveille en premier, j'ai donc pris l'habitude de préparer le petit-déjeuner pour tout le monde. Je connais cette cuisine comme si c'était la mienne et j'aimerai qu'elle le soit. Elle est assez grande pour que l'on puisse y manger à 6, les propriétaires y ont installé un piano de cuisine avec un four intégré et un très grand frigo américain. Le reste de la pièce est assez classique, des meubles en bois peints en jaune, une table et des chaises en bois assortis. Les fille sont plutôt maniaques, tout est rangé à sa place et il n'est pas difficile de trouver ce dont j'ai besoin. Avant même leur réveil j'ai le temps de tout préparer et de prendre une douche. Je remets mes habits de la veille et emprunte une culotte de Vanessa qui se réveille alors que j'entre dans sa chambre.

- Bien dormi ? Me demande-t-elle en s'étirant de tout son long.

- Bien, et toi ? Je lui réponds en affilant sa culotte en-dessous de ma serviette.

- J'ai faim, mal à la tête...et, elle fait une pause pour réfléchir à ce qu'elle va dire ensuite. Et j'ai rêvé ou tu as embrassé Sébastien hier ?

- Oui, tu as rêvé...

- Ah mince, je ne pensais pas avoir bu autant...

- C'est lui qui m'a embrassé, je réponds avec le sourire jusqu'aux oreilles.