One Shot : Tokio Hotel

À jamais (2/2)

Le claquement de la porte les fit sursauter.

- Épargnez-moi vos démonstrations d'amour.

Bill aimait comparer ces deux-là à un vieux couple d'amoureux transits tant ils étaient proches, mais rien de tel entre eux.
Georg reprit contenance, fourra discrètement l'enveloppe dans la poche de son jean et se tourna pour faire face à Bill, lui lançant un sourire moqueur.

- Tu crèves de jalousie parce Tom m'a toujours préféré à toi.

- Ben voyons, lâcha Bill en rigolant.

Le blond s'avança et posa les sacs remplis de vivres sur le lit de son frère, il distribua ensuite les différents menus et commença à manger, tout en surveillant son double du coin de l'œil.
Celui-ci croqua dans une première frite, puis une deuxième et une troisième avant de prendre une bouchée de son hamburger. Refoulant un haut-le-cœur, il tenta de manger un peu plus mais abandonna rapidement. Il fit un sourire désolé à son cadet et tendit son sandwich à Georg. Celui-ci ne se fit pas prier et engloutit le tout en à peine deux minutes.

Au cours de cette journée, Tom reçut la visite d'autres proches et il fallait avouer que toute cette agitation l'avait épuisé. Mais il était heureux d'avoir vu les personnes qu'il aimait le plus au monde. Et ce fut sous le regard bienveillant de son frère que Tom s'endormit, vidé de toutes ses forces.
Bill prit sa main et la serra, comme s'il avait peur que Tom ne lui échappe et s'en aille loin de lui. Il le fixa longuement, pensant à quel point il avait besoin de lui dans sa vie.
Dans ses yeux, on pouvait y lire tout l'amour qu'il éprouvait pour son grand frère, on y voyait aussi toute l'admiration qu'il portait à Tom.

Il commençait à se faire tard et Bill était toujours au chevet de son jumeau. Ce soir-là, il ne put le quitter. Tout son être lui hurlait de rester près de son double. Tom avait besoin de lui, de sa présence, il le ressentait au plus profond de lui.

Un frisson lui parcourut le dos et lui glaça le sang. Il secoua la tête comme pour chasser les mauvaises pensées qui pourraient s'emparer de lui et continua d'observer le brun.

Mais fatigué, le blond se mit à piquer du nez. Pourtant, au bout de deux heures, il ne dormait toujours pas. Comment le pourrait-il dans pareille situation ?

Il somnola. C'est tout ce qu'il arrivait à faire en ce jour maudit.
Une pression sur sa main le poussa à ouvrir les yeux, mais bien trop lourdes, ses paupières se refermèrent aussitôt.

- Bill...

Cette fois, son nom prononcé dans un souffle pénible le tira complètement de son état presque léthargique et il se redressa brusquement, serrant un peu plus la main de sa moitié.
Il se pencha vers lui et lui caressa la joue.

- Je suis là Tom, je suis là.

- Bill...je suis...désolé.

À ces mots, le cœur de Bill se serra. Désolé de quoi ? Hein ? Il ne pouvait pas parler comme si tout était fini. Rien n'était fini, il ne pouvait en être autrement pour lui.

- Tu n'as pas à être désolé. Tu vas te battre...tu...

- Bill..., le coupa-t-il

Tandis qu'il attendait la suite de ses paroles, les battements dans sa poitrine s'accélérèrent et ses yeux s'embuèrent de larmes.
Tom se mit à tousser et à cracher du sang sous les yeux apeurés de son frère, celui-ci était sur le point de faire venir une infirmière, mais la main de Tom le retint avant même qu'elle ne puisse atteindre la sonnette. Le brun avait une chose importante à lui dire, une toute dernière requête à lui faire.

- Il y a une chose que je veux que tu me promettes...commença-t-il difficilement.

- Non...ne fais pas ça Tom. Ne parles pas comme si...comme si...tu ne peux pas partir. Tu ne peux pas....finit-il dans un sanglot incontrôlé.