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J'ouvre les yeux, réveillé par les rayons du soleil qui percent à travers les rideaux. Je m'étire avant de me retourner dans le lit, espérant avoir l'occasion d'admirer Linda, ma femme, en train de dormir. Mais sa place est vide et je me demande pourquoi est-ce que ça me surprend encore puisque c'est comme ça depuis la naissance de notre fille.
Après m'être étiré une énième fois, je décide de me lever et enfile un tee-shirt, récupère mes lunettes de vue et sors de la chambre avant de descendre les escaliers en sifflotant.
Des gazouillis parviennent à mes oreilles, me guidant ainsi jusqu'à la salle à manger où j'y découvre mon épouse, préparant le biberon de Graziella, installée dans son transat. Je soupire d'aisance face à ce tableau parfait et m'avance vers ma petite puce pour lui embrasser tendrement le front. Ses petites menottes, qu'elle balance gaiement, s'agrippent à ma monture qui glisse sur le bout de mon nez. Je retire sa petite main en riant.
- Non, non, non ! Pas les lunettes de papa, chérie.
Linda s'approche de nous, biberon en main. J'entoure ses épaules de mes bras et pose un doux baiser sur sa tempe.
- J'ai dormi comme un bébé à tes côtés. Et toi mon amour, tu as passé une bonne nuit ?
Je sens son corps se raidir dans mes bras tandis qu'elle tourne soudainement la tête vers moi, ses yeux venant se planter dans les miens de façon assassine. Je crois que si un regard avait été capable de tuer quelqu'un, alors je serais mort à l'instant même.
- Tu te fous de moi, c'est ça ? Demande-t-elle, irritée.
Je la lâche et recule de quelques pas. Son ton est tellement sec qu'il me pousse à adopter une position de défense, il vaut mieux instaurer une distance de sécurité, sait-on jamais...
- Qu'est-ce que j'ai dit de mal ?
J'ai droit à un autre regard assassin avant qu'elle ne se concentre à nouveau sur notre fille. Elle la prend dans ses bras et quitte la pièce pour aller s'installer confortablement dans le canapé et nourrir le bébé.
Peut-être que je ne devrais pas, mais je la suis et ose :
- Pourquoi t'es fâchée mon coeur ?
Elle lève les yeux au ciel et soupire bruyamment.
- Je te signale que c'était à ton tour de t'occuper de Grazie hier soir ! - Merde ! Elle a fait des siennes cette nuit ? - Non, tu crois ?!
Aoutch ! Ah les femmes, ce sont des forces de la nature, capables de monts et de merveilles, mais aussi susceptibles de tout renverser sur leur passage lorsqu'elles sont sur les nerfs, de vrais ouragans. De leurs yeux charmeurs, elles vous séduisent, vous amadouent avec leurs caresses sensuelles et vous mettent à terre avec des mots bien placés.
