Chapitre 9 : Comme un parfum de trahison

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Quelque chose clochait. George Amstrong Custer en était intimement convaincu. Il n'avait simplement pas encore trouvé quoi exactement, voilà tout. Toutes ses unités avaient été dépêchées suite aux étranges événements climatiques survenues plus tôt dans la journée. Wilfrid Fortunberry avait passé plusieurs heures à courir de droite à gauche ne cessant d'interroger scientifiques et érudits. Chose étrange. Le Fossoyeur n'avait pas l'habitude de gaspiller son énergie en batifolant dans tous les sens comme une fillette de 4 ans. Chose plus étrange encore, le général avait eu la nette impression que l'on tentait de le maintenir à l'écart... pourquoi ? Certes la situation était sans précédent, mais cela ne pouvait pas tout expliquer. 

Ruminant ses sombres pensées il porta sa chope à ses lèvres et son regard tomba sur un abruti qui s'affolait derrière le bar. Un nouvel arrivant apparemment. N'était ce pas là une coïncidence prodigieuse que son arrivée si discrète coïncide ainsi avec le brusque changement qui semblait s'opérer dans la ville ? Custer secoua la tête. Des morts il en arrivait tous les jours, le nouveau barman des trois pirates n'était pas le seul à avoir débarqué ce jour là, il était trop hâtif et irréfléchi d'émettre de telles...

Le capitaine des casquettes vertes se figea. Plissant les yeux il distingua parfaitement une ligne sur le visage du garçon. Elle partait de la tempe, suivait la joue du garçon jusqu'au menton. Et sur ce chemin plus de teint cadavérique, où d'os pratiquement visible. Un frisson d'excitation et d'anticipation glissa le long de sa colonne vertébrale. Se rapprochant l'air de rien, poursuivit son examen et en conclu que la sueur avait fini par emporter du maquillage. Pourquoi diantre un fantôme aurait il besoin de maquiller son visage de telle sorte ? 

Le nouveau barman n'avait pas l'air de s'en rendre compte, trop occupé à se disputer avec une jeune fille qui... oui qui lui disait quelque chose. Il la connaissait, c'était une nouvelle recrue si ses souvenirs étaient bons, une certaine... Laura ? Léa ? Éva ! oui voilà Éva.

Et quelques mètres derrière eux se tenait une autre de ses recrues un certain... Samuel. Le pauvre bougre était mort saoul et n'aurait jamais aucune chance de décuver. Il ne semblait pas non plus très emballé par la petite joute verbale qui se déroulait au bar. Un sourire mesquin s'étira sous la moustache blonde de Custer. Voilà une opportunité bien pratique.

- Ah Samuel ! Comment allez vous mon vieux ? Votre soirée se passe bien ? Et si je vous offrais à boire ?

* * *

L'aube pointait son nez lorsque le service d'Erwan arriva enfin à son terme. Il était littéralement épuisé. Appuyé contre le bastingage il observa la ville qui s'étalait devant lui. 

Un mélange disparate et quelque peu chaotique d'immeubles de verre et de béton, d'anciennes battisses, de tipis, de yourtes, de cases, de temples grecques et d'autres structures plus ou moins complexes avait été partiellement avalées par une brume épaisse d'un blanc si immaculé, qu'Erwan eu l'impression que la ville se trouvait sur un nuage. Les pâles rayons du soleil peinaient à traverser l'amas noir et nuageux qui planait au dessus de la cité des morts. D'un gris sale et peu avenant le ciel de Ghost Town semblait à deux doigts de leur tomber sur la tête.

La fatigue s'abattit sur le jeune homme qui se laissa tomber sur un sofa. Il allait juste se reposer une petite minute et puis il rentrerait chez Cléo. Oui, il allait juste... une petite minute...

Erwan était de nouveau dans un endroit sombre. Mais cette fois ci, il pouvait sentir la douceur des draps sous lui et le poids d'une couverture sur son torse alors que sa tête s'enfonçait dans un oreiller moelleux. Il soupira de contentement. Il entendait du bruit autour de lui comme si quelqu'un s'agitait, faisait les cent pas. Mais il n'avait pas envie d'ouvrir les yeux, ni même de parler, ce lit était bien trop confortable et il était bien trop fatigué pour ça. Une chaise racla le sol sur sa droite et les vagues murmures d'une conversation montèrent jusqu'à lui. La discution vira rapidement en dispute, et même si Erwan ne comprenait pas ce qui se disait, il sentait que quelque chose d'important était sur le point d'arriver, quelque chose de grave. 

Une violente secousse lui fit ouvrir les yeux sur le visage de Cléo et il grogna.

- Bon sang c'est une manie chez toi de réveiller les gens de façons aussi brutale ?

- On a pas le temps pour ça Erwan, il faut qu'on se cache et vite ! Samuel à fait quelque chose de grave et t'es en danger !

- Qu'est ce que tu veux dire ? 

- Il a tout raconté au Général Custer, et ce sale type se sert de toi pour son coup d'état tu comprends ?! Il faut qu'on se tire !

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 20, 2016 ⏰

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