«J'avais déjà vécu un deuil, je refusais d'en subir un deuxième »
Dans un hurlement terrifiant, je me relevais brusquement. Ma respiration était saccadée comme le prouvait mon torse qui se soulevait irrégulièrement. Je mis du temps avant de me rendre compte que je me trouvais dans ma chambre, et non pas dans cette gare terrifiante. Je me rallongeai et tentai de calmer cette frayeur continuelle.
Voilà plus de dix ans que ce cauchemar me hantait. Cet homme au regard écarlate m'effrayait tellement...Je ne saurais dire pourquoi, j'ai fini par réellement imaginer que cet homme terrifiant viendrait un jour me tuer. Et ce qu'il est capable de faire ! Ses pouvoirs, m'apeurent encore plus. Pourquoi rêver de ça ? Je vous l'accorde c'est glauque et j'ai toujours pensé que ceux qui faisait les cauchemars les plus terrifiants étaient ceux qui souffraient le plus.
Parfois je m'imaginais en train de rêver, de passer une nuit tranquille, sans être obligé de hurler parce qu'on vous transperçait la poitrine...Je soupirai et me levai enfin. Je jetai un coup d'œil au réveil : 7H30. C'était bientôt l'heure d'aller au lycée...Une voix féminine hurla depuis la cuisine, au rez-de-chaussée.
- Sennar ! Dépêche-toi de te lever !
Et oui, je m'appelle Sennar Shade et j'ai 17 ans bientôt 18 ans. Je suis en terminale S et mon cours de maths de 8h ne m'attendra pas. Je me dépêchai donc de sortir de ma chambre et dévalai les escaliers. Ma mère, Laure Shade, une jeune femme de 45 ans aux longs cheveux noirs encre comme les miens, aux yeux bleus cernés et à la fine silhouette longiligne, me lança un petit sourire. Elle avait dû m'entendre crier...
Elle était déjà habillée et tenait dans ses mains une corbeille de pain qu'elle posa sur la table où se trouvait déjà mon chocolat chaud. Je l'embrassai rapidement et dévorai mon petit déjeuner avant de remonter rapidement me préparer.
En moins d'une quinzaine de minutes j'étais prêt, sac sur le dos et chaussures aux pieds. Je saluai ma mère et sortis de chez moi. J'avais bien fait de ne pas avoir pris de manteau il faisait encore horriblement chaud en ce mois de septembre.
Le klaxon d'une voiture me sortit de mes pensées. C'était une belle Clio noire. Je vis la vitre passagère se baisser et une tête brune en sortit.
- Allez Sennar ! On va encore être en retard !
Je souris et m'engouffrai dans la voiture à côté du conducteur. Lukas, qui tenait le volant, me salua d'une main et démarra brutalement. La jeune fille derrière lui s'avança et me demanda.
- Encore un problème de réveil ?
Je ne la regardai même pas et me contentai de murmurer.
- Non...Un problème de cauchemar...
Mon amie se tut et ne disait plus rien jusqu'à notre arrivée au lycée. Lukas, quant à lui, conduisait tout aussi silencieusement.
Pendant la durée du trajet, je repensais à mon cauchemar. Mes deux amis étaient au courant de mes terreurs nocturnes. J'avais dû leur en parler car ils s'inquiétaient toujours de me voir tomber de fatigue au milieu de la journée. Je préférais cependant épargner Neera de ces horreurs.
Elle était plutôt sensible et détestait la violence, alors Lukas était mon meilleur confident. Il m'avait conseillé de ne pas dormir mais je m'écroulais de fatigue au bout de deux jours et ce maudit cauchemar revenait me hanter.
J'en avais également déjà parlé à ma mère, mais elle restait toujours silencieuse dans ces moments-là. Elle me disait être inquiète mais je savais qu'elle me cachait quelque chose. Et à chaque fois que j'essayais de lui en parler, elle changeait de sujet, ce qui avait le don de m'énerver. La voix lointaine de Neera me sortit de mes pensées.
- Sennar ?
Je papillonnai des paupières avant de demander.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Ton cauchemar, répéta mon amie. Toujours le même ?
Je baissai les yeux alors que je me remémorai les souvenirs de cette nuit.
Je te trouverais...et je te tuerais...
Ma voix reprit dans un murmure que je n'entendis même pas.
- Oui...
Attentif, Lukas fronça les sourcils en même temps que Neera. Je devais les inquiéter. Encore une fois. Mes amis se firent silencieux. En voyant leur visage fermé, je décidai de détendre un peu l'atmosphère en blaguant. Après tout, c'était de ma faute s'ils s'inquiétaient pour moi.
Je les ennuyais avec mes rêves. Avoir peur d'un rêve...On dirait un gamin ! Mais quand ce cauchemar revenait toutes les nuits depuis aussi longtemps que l'on s'en souvenait, ça en effraierait plus d'un. Lukas changea brutalement de sujet.
- Et...euh...Est-ce qu'ils ont retrouvé Deria ?
Ma poitrine se serra immédiatement à l'entente de ce prénom. Deria...Ma petite amie depuis deux ans. Un visage doux et angélique encadré par de longues boucles blondes, faisant ressortir la bleuté de son regard rieur et de son sourire charmant. Une jeune fille drôle, belle, gentille, rêveuse et attentive. Elle m'aidait dans les moments difficiles, tentant de calmer mes frayeurs.
J'avais trouvé la personne parfaite et je l'aimais terriblement fort. Lukas, Neera, Deria et moi formions un groupe soudés et unis. Malheureusement, le destin me l'a arrachée. Une nuit, elle n'était pas rentrée d'une soirée. Combien de fois l'avais-je appelée ? Et aucune réponse. Les autorités avaient écarté la possibilité d'une fugue et avaient tout de suite pensé à un meurtre ou un enlèvement. Seulement qui pourrait lui en vouloir.
Sans m'en rendre compte, des larmes avaient roulé sur mes joues. Ce n'est qu'en sentant une main sur mon épaule que je remarquai que mes deux amis me fixaient avec inquiétude. Je leur souris difficilement et murmurai.
- Toujours rien...
La disparition de Deria m'affectait terriblement. En plus de ce cauchemar, mes nuits étaient blanches depuis quatre jours. Perdre une personne qui nous est aussi importante est...Je soupirai. J'avais déjà vécu un deuil, je refusais d'en subir un deuxième.
Bonsoir à tous ! J'ai enfin eu le temps de terminer ce premier chapitre et j'espère que vous l'apprécierez :)
Il est un peu court mais je vous promet que les prochains seront plus longs. ;)
En média une jolie musique des VOCALOID intitulée Bad End Night.
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Elémentaires tome 1 : Beginning
Paranormal"Quand j'étais petit j'avais peur du noir...parce qu'IL était là à me hanter. J'avais peur des ténèbres, de l'obscurité, de toute cette noirceur qui LE caractérisait. Aujourd'hui...ces ténèbres ne m'effraient plus. Elles font parties de moi..." Senn...