Chapitre III

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Rien n'a changé ici, les gens au lycée sont restés les mêmes moutons crédules et sans jugement.
J'ai attentivement étudié le comportement de chacun pendant mes quelques heures de cours ainsi que mon déjeuner et je peux affirmer que cet établissement est toujours une bergerie. Une jolie bergerie avec des enseignants craquants certes, mais une bergerie quand même.

La ville, l'école, tout est identique à ce que j'ai quitté il y a deux ans, pourtant j'ai l'impression d'être ailleurs, dans une autre ville, une autre école, une autre vie.
Cette étrange impression me vient certainement du fait qu'aujourd'hui j'ai la prétention de me considérer comme un berger et non comme un piètre petit mouton.
Je ne suis malheureusement pas la seule entreprendre mon avenir comme un lieder. Amber, mon adorable "ex-demi-sœur" mène ce lycée d'une poigne de fer, et il ne m'a fallut que quelques minutes pour m'en rendre compte.
Les regards ne trompent jamais, et ceux à son égard sont soit empreint à la crainte, soit au respect ou encore à l'admiration. Elle est clairement la reine ici et ça me dégoûte qu'une fille aussi pimbêche puisse avoir une quelconque autorité.
Ce qui m'étonne c'est qu'elle n'a posé pas un seul regard sur moi malgré mon arrivée mouvementée au cours de Mr. Queen.
Ahh Mr. Queen...
Stop Raf, aies un peu de dignité merde !

En réalité, après réflexion, ça ne me étonne pas, même lorsque nous vivions ensemble elle n'avais à mon égard qu'une totale indifférence. Je me suis souvent demandé si elle avait vraiment pris connaissance de mon existence, et sincèrement j'en doute encore.

Va-t-elle me reconnaître ? Avec tous mes changements elle ne me reconnaîtra sûrement pas. Le seul moyens d'en avoir le cœur net c'est de me confronter à elle.

Je la vois entrain de se pavaner comme un paon dans les couloirs et de rire aux éclats avec ses deux amies que j'apparente plus à des chiens un peu prêt fidèles. J'avance d'un pas rapide et fière puis la bouscule avec mon épaule.

C'est le moment de vérité, Sérafine est elle vraiment morte?


-Eh la débile, tu pourrais faire attention. Ce pull est en cachemire et on m'a fortement déconseillé de laisser les sales bêtes s'y frotter.


Ravie de sa réponse elle lance un petit coup d'œil à ces deux toutous et souri bêtement. Je ne prends pas deux secondes pour répliquer d'un ton sec et provocateur.


-Comme c'est étrange, la vendeuse n'a sûrement pas eu ce petit conseil étant donné qu'elle a vendu ce pull à une dinde, animal que je considère comme étant une sale bête.


-Mais pour qui est-ce qu'elle se prend celle-là ? Et que fait-elle dans cette école à part envahir mon espace vital ?


Elle agite la main pour me faire reculer comme si je l'étouffais mais je ne bouge pas et le regard avec insistance.
Sans détourner mes yeux des siens je vois la petite à sa gauche s'avancer légèrement et murmurer de façon presque inaudible la raison de ma présence ici.


-Oui ton toutou dit vrai, j'étudie ici désormais, mais je ne suis pas simplement une camarade de classe qui envahit ton espace vital, je suis bien pire.


Un véritable combat prend place à travers nos regards mais soudain son expression change.


-Attends, je ne t'ai pas déjà vu quelque part ?


-Probablement dans tes cauchemars, et ce n'est certainement pas la dernière fois.


J'arbore un léger rictus et, amplement satisfaite, je la bouscule à nouveau pour continuer mon chemin.
Elle ne bouge pas, reste stoïque, encore surprise par mon audace, enfin, j'imagine.
Avant de quitter le couloir je lui lance une dernière réplique:


-Attention Amber, les plus importantes têtes couronnées on finit par rouler sur le sol. Tu as de la chance, la guillotine n'est plus d'actualité mais le principe reste le même, non ?


Elle ne se retourne pas mais je vois ses poings se serrer et ses jambes se raidir. Encore une fois un sourire se dessine au bord de mes lèvres. Je suis tout de même déçue, jamais je n'aurais pensé que mes yeux bleus pourraient me trahir ainsi.
Ce n'est pas le plus important, nous pouvons maintenant et à titre définitif considérer que Sérafine est morte. Jamais elle n'aurait pu répondre ainsi à son "ex-demi-sœur" qui est d'ailleurs entrain de rapporter de façon puéril toutes sorte d'insultes me concernant à un petit nombre d'élèves qui l'entoure. Heureusement que je ne suis pas à Goldentree pour me faire des amis parce que j'en suis très loin.







Je déambule dans les rues de la ville, une odeur particulière de tabac, de pollution et de Chanel n°5 flotte subtilement dans l'air. Une jeune femme me dépasse, elle semble pressée, en retard peut être, l'homme est toujours en retard. Le parfum disparaît avec elle.
Quelques minutes plus tard une délicieuse odeur de crêpe me vient au nez, j'ai faim.
J'ai faim mais je n'ai pas le courage nécessaire pour me rendre jusque-là, par ailleurs je n'ai aucune idée d'ou vient réellement cette odeur et je n'ai pas envie de chercher.
Au moins ce sont des kilos qui ne vont pas dans tes fesses.


Je repense soudain à cette pauvre vendeuse un peu grassouillette. Je revois la tête de son collègue lorsque je suis venue chercher les vêtements que j'avais laissés derrière le comptoir en début de matinée:
Surpris d'abord, puis interrogateur et enfin énervé, très énervé.
Il n'arrêtait pas de réciter des paragraphes du règlement, mais, le plus amusent c'était sans aucun doute la pauvre petite vendeuse qui lui répétait sans cesse "Bien sur que j'y suis autorisé, arrête de dire des conneries Marc !".
Je pense que Pôle emploie a une nouvelle résidente.
Je n'arrive pas à contenir mon léger fou rire et rigole toute seule en pleine rue, comme une idiote.

Je arrête de rire soudainement, je vois l'orphelinat, mon orphelinat. L'orphelinat qui, pendant trois ans, m'a hébergée mais également rejeté et traité comme un animal de cirque.

Trouvé sur le pas de la porte, comme dans les vieux film, avec seulement mon nom et ma date de naissance gravé sur un petit bracelet, je suis très vite devenu une énigme. Aucuns famille et pourtant déposé là par quelqu'un de soucieux, aucune nationalité et pourtant parle très bien un nombre non négligeable de langues, aucun souvenir et pourtant huit ans d'existence.
Effrayant n'est-ce pas ?

Je n'ai pas cherché à comprendre, l'orphelinat non plus. Il est vrai qu'un psychologue à essayer de résoudre ce mystère, pourquoi cette soudaine perte total de mémoire alors que d'après les médecins je n'ai aucun antécédent médical ou traumatisme récent ?
Il a très vite abandonné et c'est comme ça que je me suis retrouvé malgré moi dans la case "étrange".
Oui, d'après les autres j'étais étrange.
Pendant ces trois années je n'ai pas mis un pied hors de l'orphelinat, je n'ai découvert Goldentree qu'après mon arrivée chez Mme. Doths.
C'est seulement à ce moment là que j'ai pu mesuré toute l'immensité de l'hypocrisie dont ces habitants faisaient preuve.

Aujourd'hui je suis de nouveau devant l'orphelinat.
Il n'a pas changé, seulement la façade qui est un peu plus blanche qu'avant mais au fond je sais qu'il n'a pas changé.
J'étais tellement perdue dans mes pensées que je n'avais pas remarqué vers quoi je me dirigeais. Si j'avais su jamais je ne saurait passé par ici, c'est trop de souvenirs.

Je ris, je suis devant un orphelinat qui a participé à la mort de Sérafine et je ris, c'est plus fort que moi je commence à pleurer de rire.

Après quelques instants je fini par me calmer et essuie les quelques larmes encore sur le coin de mes yeux.
Je ris pour tous ces pauvres gens qui, comme Sérafine, ont eu le malheur de mettre le pied dans cette endroit maudit.
Je ris parce qu'aujourd'hui je suis forte et fière d'être face à ce bâtiment pleins de pauvres gens qui n'ont vu en moi que quelqu'un de faible et "étrange".
Je ris parce que un jour je prendrai ma revanche en affichant clairement ma réussite, ma supériorité et le pouvoir dont je suis capable sur ces pauvres gens.


Je regarde une dernière fois ce misérable orphelinat et je lui tourne le dos pour continuer mon chemin. Je n'ai pas l'occasion de faire deux pas qu'un violent mal de crâne s'abat sur moi. Je hurle de douleur, me plie en deux et priant pour que cela cesse mais mon mal s'intensifie.
Je me bat pour commencer à courir, je me tiens la tête et je sans tout mon corps se crisper sous la douleur. Mes joues commencent à s'humidifier de mes larmes, cette fois je ne ris plus du tout.
Je continue à courir pour atteindre à tout prix la maison. Ma tête est comme une montagne russe, dans ma course la douleur s'atténue et s'intensifie de façon irrégulière. Même lorsque celle-ci est moins violente, elle reste insoutenable.
Je suis obligé d'arrêter ma course effrontée un instant pour vomir sur le bord de la route tellement mon corps ne peut supporter cette douleur plus longtemps. Je reconnais très bien l'endroit, la résidence est juste à coté. Encore un petit effort.

J'atteins enfin ma demeure et tente désespérément de monter les quelques marches qui mènent au pas de la porte mais mon corps ne répond plus. Je m'écroule et hurle de douleur. Je tremble de tout mon être et je sens des goutes de sueur perler sur mon front.



-Caleb!


J'utilise le peu de force qui me reste pour crier son nom une fois, puis deux et presque trois, avant de sombrer subitement.







Qu'y a-t-il de si important qui mérite tant de bruit?
Caleb se lève et enfile sa chemise sans la boutonner. Il n'est pas content, pas content du tout. Il est même plutôt en colère.
Premièrement il lui ai appris à être un peu plus distinguée, pourquoi crie-t-elle comme une forcenée sur le pas de la porte.
Deuxièmement il était en pleine méditation. Elle le sait pourtant qu'à cette heure-ci il ne doit pas être dérangé.

Il descend les escaliers sans prendre la peine fermer quelques boutons de sa chemise, il ouvre la porte et découvre un malheureux spectacle. Sa petite protégée est étalée parterre, brûlante et inconsciente.


-Raf? Putain mais qu'est ce que tu as encore fait!


Il lève les yeux au ciel et souffle bruyamment puis prend Raf dans les bras pour l'emmener à l'intérieur.

Sur le balcon de la maison voisine, une jeune femme du nom de Lola regarde la scène avec interrogation et ne manque pas de remarquer les beaux abdos de son sublime voisin. Dommage qu'il y ai déjà une autre femme sinon Lola aurait bien été emprunter du sel à son voisin avec un grand sourire et une tenue légèrement provocante. Lola est jalouse de Raf car elle est belle, elle a l'air intelligente et elle partage sûrement son lit avec ce jeune homme à la peau dorée.
Si seulement Lola savait que ses voisins sont en fait des démons en quête de détresses humaine et qu'ils ne couchent absolument pas ensemble.

Caleb regarde rapidement Lola avant d'entrer.
Il tient Raf comme une princesse et l'admire. Il reste comme ça un moment, ne bouge pas un muscle et garde ses yeux fixés sur la belle endormie.

Elle a bien changée en deux ans, aujourd'hui c'est vraiment une très belle femme et lui c'est un homme comme les autres, il aime les belles choses.

Il pose délicatement Raf dans son lit à lui et se couche à ses côtés. Il lui prend la main et la tient comme on tient la main d'un enfant effrayer, mais qui est réellement le plus effrayé des deux ?







Elle est là, elle me regarde, elle me surveille, elle m'éclaire. La lune a toujours eu quelque chose de magique et de mystérieux.

Je marche seule dans une petite rue, je ne reconnais pas cette ville pourtant je sais parfaitement que je ne suis pas perdue. C'est comme si mes pieds avançaient tout seuls.
Il n'y a pas d'éclairage mais la lumière de la lune suffit. Elle est pleine, ce soir la lune est encore plus belle que d'habitude.

J'avance, arrive à un croisement et sans réfléchir je me prends à droite en continue ainsi mon chemin. Je vois de belles villas défiler au rythme de mes pas. Les jardins sont fleuris une fois de rose puis de lilas, une autre fois de jasmins et de tulipes.

Je m'arrête devant de magnifiques lys blancs et respire lentement leur doux parfum.
Mais rien, je ne sent rien, j'ai le nez enfui dans les fleurs mais je suis incapable de sentir quoi que ce soit, puis je ne les vois plus non plus, tout devient flou et la lumière disparaît peu à peu.

Ce n'est pas ma vue qui ce dégrade, ni mon odorat, c'est la paysage tout entier qui disparaît.

La lune qui depuis le début guidait mes pas n'est plus qu'une petite tâche blanche dans un ciel devenu affreusement sombre.

J'entend un horrible cris de femme percer le silence de la nuit puis je le sent, il est là, il est de nouveau là, juste dernière moi. J'ai peur...


-Calme toi, arrête de trembler, je suis là.


Je commencer à courir mais le sol semble se dérober sous mes pieds, des larmes coulent, elles sont acides et me brûlent la peau.


-Que voulez vous de moi ?


-Calme toi, je suis là, tout près, n'ai pas peur.


-Laissez moi tranquille, je vous en prie, laissez moi en vie.


-Calme toi, ne t'inquiète pas, aies confiance, je suis là.


La rue n'est plus qu'un vide interminable qui m'oblige à stopper ma course. Je m'écroule au sol, en heurtant violemment mes genoux.

Il s'approche de moi mais j'ai beau le regarder attentivement je ne voit qu'une ombre, sans visage, sans corps. L'ombre atteint ma hauteur et enfonce avec fougue son arme dans mon foie.
Je me tords de douleur, ma mort est lente. Je ne distingue plus l'ombre du reste, tout est devenu si sombre...







Caleb n'a presque pas fermé l'œil de la nuit.
Dès qu'elle fait le moindre mouvement il se réveille puis la regarde dormir un moment avant de tenter, en vain, de retrouver le sommeil.

Il n'a pas l'habitude de dormir avec quelqu'un dans son lit. Certes il partagé ses draps avec un nombre impressionnant de jeunes femmes mais jamais encore il n'avait réellement dormi avec l'une d'entre elles encore mois avec une jeune femme telle que Raf. Qu'a-t-elle de si particulier ? Il a beau s'être poser la question maintes fois, il n'a jamais trouvé de réponse.

Il se lève doucement pour ne pas réveiller la belle endormie et se rend sur le bacon de sa chambre.

Il a vraiment bien choisi cette maison, elle est grande, belle et très bien située. Légèrement en retrait de la ville, elle est construite sur ce qui dans le temps était une colline pleine de végétation.

Aujourd'hui il reste encore quelque parcelle de forêts inhabités et mystérieuses, mais le reste de la colline est maintenant dominé par un quartier digne de " Desperate Housewives" qui se paye une vue imprenable sur la ville.

C'est exactement la vue dont Caleb rêvait, ainsi il domine et surveille.

Il fume posément sa cigarette, accoudée à la barrière, contemplant les lumières de Goldentree.
Il fait froids mais Caleb ne juge pas utile de se couvrir, un démon n'a jamais froid.
Il ferme doucement les yeux et commence à fredonne. Il a toujours aimé la musique, il joue même de la guitare, mais son truc à lui, c'est la peinture. Un secret qu'il compte bien gardé caché, toutes ces ouvres sont enfermées dans une petite pièce au sous-sol. Raf n'a aucune idée de l'existence de cette pièce.
Quoi de plus normal lorsque la porte de celle ci est le fond d'un vielle armoire poussiéreuse.

Caleb tire une dernière fois sur sa cigarette puis l'éteint mais il ne va pas se recoucher tout de suite, de toute façon il n'arrive pas à dormir.
Il tourne cependant la tête pour être sur que tout va bien à l'intérieur.

Raf gémit, elle commence à trembler de nouveau et des larmes coulent le long de ses joues.
Il se précipite dans la chambre et se glisser sous les draps chauds.
Il mêle ses doigts à ceux de Raf et de sa main libre il essuie avec tendresse les nombreuses larmes mais elles continuent de couler abondamment.
Caleb approche leurs visages.


-Calme toi, arrête de trembler, je suis là. Murmure-t-il à l'oreille de Raf.


Mais elle gémit de nouveau et son visage se crispe. Son souffle est de plus en plus rapide.
Caleb s'approche un peu plus et pose délicatement sa main libre dans le dos de Raf.


-Calme-toi, je suis là tout près, n'aies pas peur. Murmure-t-il encore une fois.


Mais Raf se débat, elle repousse Caleb, sanglote comme une enfant et respire de façon irrégulière. Elle commence à se faire de plus en plus violente. Il lui attrape les poignets et la retourne brusquement. Elle est maintenant dos à lui, les mains immobilisées sur sa poitrine. Il colle son torse au dos de Raf et enfui sa tête dans son cou.


-Calme toi, ne t'inquiète pas, aies confiance, je suis là.


Ses mots sont presque un souffle tant ils sont faibles.
Raf ne gémit plus, elle crie, elle ramène ses genoux contre son ventre et prend les mains de Caleb pour les serrer plus fort.

Il la prend entièrement dans ses bras et le souffle de cette dernière se calme. Les larmes coulent toujours mais plus doucement, elle s'apaise un peu.
Ils restent enlacés comme ça pendant deux heures, peut être trois.







Je me réveille péniblement avec affreux mal de crâne. Avoir une gueule de bois pareille ça ne dériverait pas être possible!
Mais, je n'aie pas bu hier soir... Ou peut être que si, je n'en su plus trop sur, à vrai dire je n'ai aucune idée de ce qui s'est passez hier soir, ni comment je me suis retrouver ici.

D'ailleurs, ou suis-je ?

Je reconnais cette chambre, j'ai du venir une fois ou deux mais sûrement pas plus. Tout est à son image, grand, luxueux, propre, net, parfait...
Caleb.
Je commence à me souvenir vaguement de ce qui s'est passer hier quand le grincement de la porte me saisi.


-Alors, mademoiselle a bien dormi ? Personnellement, je n'ai pu fermer l'œil de la nuit!


Caleb apparait dans l'encadrement de la porte avec un tasse à la main et sirote bruyamment son contenu.


-Quelle humeur massacrante, c'est très agréable comme réveil.


Il s'avance vers le lit et me tend la tasse de thé.


-Ça te va comme réveil ça ?


-Serait-ce un petit déjeuner au lit ? Bon, c'est vrai qu'il n'y a pas de pain, ni de Nutella, ni de confiture, ni de céréales, ni de...


-Oh ça va, abrège !


-Mais c'est l'intention qui compte, n'est-ce pas ? Faudra quand même que tu m'expliques pour quoi tu as bu de mon thé alors que tu as horreur de ça.


-Comme ça j'ai l'impression de t'avoir donner quelque chose dont je ne voulais plus et non pas l'impression d'avoir fait le majordome à ton service.


-Je comprends, cette pensée aurait flingué ta réputation et ton ego en aurait pris un sacré coup. Dis-je en ironisant.


-Comme je te l'ai déjà dis: l'ironie le matin, tu oublies!


-Malheureusement j'ai surtout oublié comment je me suis retrouvée dans ton lit ! Tu m'expliques ?


-C'est toi qui va m'expliquer ce que tu faisais sur la pas de la porte à hurler mon nom pendant ma méditation avant de t'étaler le long des marches.


-Ho excuse moi d'avoir perturbé la méditation de Monsieur mais comme tu as pu le remarquer, j'étais en train d'agoniser!



Je commence à m'emporter et à hausser le ton.


-J'ai fini par "m'étaler le long des marches" car je compte me reconvertir en tapis de sol dans les prochains jours à venir. Excuse mon d'ironiser mais sérieusement tu te doutes bien que j'avais une raison valable pour te déranger !


-Vu comment tu t'es agitée pendant la nuit, j'aimerais quand même des explications plus approfondies.


-Je ne sais pas, je n'ai pas compris. Je me suis passée par hasard devant l'orphelinat de la ville, moment d'intense fou rire...


Caleb me regarde comme si il venait de voir un ange.


-Un fou rire ?


-Oui, je n'ai pas tout de suite compris pourquoi mais en fait c'était surtout de la moquerie et du sadisme.


Le visage de Caleb s'illumine de fierté, il me regarde les yeux pétillant et pleins d'espoirs.


-Raf, je pense que tu es prête, tu es enfin prête.


J'ai du mal à comprendre pourquoi il a simplement fallut d'un peu de sadisme pour qu'enfin je soir prête, j'ai toujours été sadique, non ?
Je ne peu cependant m'empêcher de sourire.



-Je suis prête!

Sérafine - Tome I: Appelez-moi RafOù les histoires vivent. Découvrez maintenant