Sérafine - Tome I: Appelez-moi Raf

Chapitre VII

CHAPITRE VII

J'entends des réflexions venir de tous les coins de la classe mais je m'abstiens de toutes réactions et pose mes cours sur mon banc pour m'asseoir.

-Attendez Mlle Taylor, pouvez-vous me suivre hors de la classe.

-Je pense avoir assez dérangé ce cours pour aujourd'hui Mr Queen.

- Mademoiselle Raf Taylor, veuillez immédiatement quitter ma classe !

Étonnée, je récupère les cours que j'avais au préalable mis sur ma table mais Mr Queen me fait comprendre que c'est inutile.
J'obéis donc et me dirige vers la porte pendant qu'il m'emboîte le pas.

- Si vous vous inquiétez pour ces petites égratignures, merci mais c'est inutile.

- Je pense que vous n'avez pas vu l'état de vos blessures.

- Je vous assure que dès demain le tout sera guéri, ou presque.

- Et bien sûr, vous avez eu une panne de réveil ? Est-ce que vous vous foutez de moi mademoiselle Taylor ?

- Je n'oserais pas.

- Vous allez immédiatement changer de ton. Je n'aime pas votre attitude nonchalante ni vos retards à répétition. J'aimerais une explication pour tout ça.

Il montre du doigt les blessures sur mon visage et, avec une certaine incompréhension, il fixe ma joue brûlée.

- Il n'y a rien à en dire, cela ne vous regarde pas. Maintenant, si vous le voulez bien, j'aimerais aller m'instruire avec les autres moutons dans cette classe.

Mr Queen fronce les sourcils et s'étonne de ma réplique.

- Je crois que vous ne comprenez pas bien mademoiselle, le ton que vous empruntez pour me répondre me déplaît et vous apportera des ennuis. Maintenant, si vous le voulez bien, j'aimerais une explication. Ne venez pas dire que cela ne me concerne pas étant donné que cette histoire vous a mis en retard et que vous avez perturbé mon cours avec votre entrée pour le moins étonnante. Ne me dites pas non plus que vous avez eu une panne de réveil !

- Très bien, je vous avoue tout, ce secret est trop lourd... Dis-je, faussement affectée. J'ai vu une vieille femme se faire voler son sac. Héroïquement, je me suis lancé à la poursuite du vilain voleur mais malheureusement, mon pied a rencontré le bord d'un trottoir qui a finalement rencontré mon arcade sourcilière. Tragique, je sais.

- Et votre joue ?

- Mais soyez un peu patient, je n'ai pas fini ! Lorsque je me suis relevée, le voleur que j'avais presque rattrapé m'a envoyé une poêle brûlante en pleine figure.

Mr Queen affiche un air dubitatif.

-Une poêle brûlante ? Au milieu de la rue ? Vous me prenez pour un idiot ?

Je soupire. Il est vrai que mon histoire complètement loufoque n'est absolument pas crédible mais j'espérais qu'avec une réponse aussi invraisemblable il abandonnerait tout simplement. Peine perdue...

- Quelqu'un vous a-t-il blessé volontairement ?

- Vous vouliez une raison pour mon retard, je vous en ai donné une. Si vous voulez un mot de mon tuteur, vous l'aurez.

Je m'approche de la porte derière laquelle les élèves n'arrêtent pas de chahuter depuis notre départ.

- Attendez ! Je n'obtiendrai aucune autre explication de votre part, ça, je l'ai bien compris. Mais je ne peux vous laisser entrer comme ça dans ma classe. Sans vouloir vous offenser, vous semblez sortie d'un film d'horreur.