Chapitre VIII

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Je m'excuse du temps que j'ai pris pour écrire ce chapitre, j'ai eu un voyage scolaire ainsi que mes vacances qui m'ont pas mal ralenti... En espérant que la suite vous plaise.

...

La cour est déserte. Le brouhaha incessant des élèves a été remplacé par le doux chant du vent à traverse les branches des arbres. Je n'avais jamais vu cette cour aussi calme et paisible. A vrai dire, dans un pareil silence, il devient possible d'admirer ses moindres recoins. Nous avons la chance d'avoir un nombre plutôt conséquences de bancs, arbres et parcelles d'herbes convenablement entretenues.
La nature reprend ses couleurs, c'est le printemps qui montre peu à peu le bout de son nez. Cette saison est définitivement ma préférée. Une saison où tout renaît, tout revit. Alors qu'en été il fait trop chaud, en automne il fait trop gris et en hiver il fait trop froid, le printemps est doux. Le vent ne fouette pas le visage, il le caresse doucement et le soleil ne le brûle pas, il le réchauffe.

Assise sur un banc, je regarde Edward adossé à l'arbre juste en face.
"Apparemment Caleb ne t'a rien dit..."
Ses paroles résonnent comme un interminable écho dans ma tête. De quoi s'agit-il ? Il n'est certainement pas un démon, Cab' me l'aurait dit. Quoi que...
Edward n'a pas dit un mot depuis au moins dix minutes. Il reste là, posé contre son arbre, les yeux dans le vide. Et quels yeux ! Jamais je n'avais eu la chance d'en voir de pareil. Dans l'un flotte un sombre océan perlé de bleu plus clair et dans l'autre se cache un savant mélange d'or et de noisette. Bien sur, je savais que cela existait mais l'avoir en face de vous est tellement différent.
Il n'est pas spécialement beau mais il y a quelque chose chez lui qui le rend parfaitement charmant. Avec ses cheveux caramels mi-longs et ses yeux surnaturels, il doit en charmer plus d'une. Personnellement, il ne m'attire pas, il m'intrigue. Edward Heuston semble cacher de sombres secrets et j'aimerais bien qu'il m'en dévoile quelques-uns. Celui qui a dit un jour "la curiosité est un vilain défaut" mériterait qu'on lui brûle la langue. La curiosité fait partie de mes grandes qualités.
Edward tourne la tête vers moi et s'apprête à dire quelque chose, enfin. Je suis tout ouïe.

-Je ne sais pas trop comment dire ça.

-Avec des mots, audibles et rapides de préférences pour que je puisse rentrer chez moi avec la tombée de la nuit. Dis-je un tantinet agacée et lassée d'attendre.

-Très bien, alors je serai direct, finit-il par dire. Je suis un guérisseur.

-Génial, voilà que maintenant monsieur se prend pour Raspoutine ! Vous avez bientôt fini de vous foutre de moi avec Caleb ou demain vous sortez tous les deux vos baguettes magiques, vos petites lunettes rondes et vos ballais pour m'emmener à Poudlar ?

Je suis fatiguée, je n'ai absolument pas envie de jouer et encore moins d'être prise pour une idiote.

-Je ne suis pas un sorcier, je suis un guérisseur. Pourquoi ne me crois-tu pas ?

-Je ne crois pas en les sciences occultes. Dis-je comme une évidence.

-Vraiment ? Étrange de ne pas croire ce genre de choses quand on est soit même un être doué de capacité hors normes, Démon.

Je fais les yeux ronds et le toise avec amertume. Il ne faudra pas que j'oublie de remercier Caleb pour m'avoir caché des petits détails. Par contre, avec son meilleur ami, il a apparemment la langue bien plus pendue.
Pourquoi l'a-t-il mis au courant de ma condition ? Et est-il au courant de tout ?

-Non, je sais simplement que Caleb s'occupe de toi. Il m'a également dit que tu étais, spéciale.

Je toussote légèrement et interroge mon interlocuteur du regard. Je ne suis pas folle, il vient de répondre à une question que je n'avais pas posée a haute voix.

Sérafine - Tome I: Appelez-moi RafOù les histoires vivent. Découvrez maintenant