4 - Chrysten

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Chrysten


De retour chez moi, je monte au premier étage où se trouve mon appartement et glisse la clé dans la serrure, soulagée d'être enfin en week-end. Brusquement, Mme Harris ouvre sa porte en ronchonnant dans sa barbe, pour ne pas changer. Je me tourne légèrement vers elle et lui souhaite une bonne soirée, espérant lui arracher une gentillesse.

— Pourriez-vous faire moins de bruit avec vos échasses ! s'enrage-t-elle en pointant d'un doigt tremblant mes chaussures. Je ne les supporte plus !

Pour son amabilité, on repassera !

J'observe mes escarpins en arquant un sourcil étonné, ne comprenant pas d'où lui vient cette idée absurde. Ils sont de toute beauté et m'ont coûté un bras ! Inutile de vous dire que j'ai explosé mon budget ce mois-là. Je tente de conserver mon calme, mais cette femme commence à me sortir par les yeux. Je ne la supporte plus ! Bon sang, mais qu'a-t-elle contre moi ?

— Je suis désolée de vous avoir réveillé.

— Je ne dormais pas ! objecte-t-elle, furieuse. Vous me prenez pour une personne du troisième âge ?!

Elle plaisante, j'espère !

Elle est plus fripée qu'un pruneau gisant au fond de mon réfrigérateur !

— Eh bien, vous devriez ! Sur ce, bonne soirée !

En colère, je m'engouffre dans mon appartement et lui claque la porte au nez, excédée par ses sautes d'humeur à répétition. Une fois à l'intérieur, je traverse le salon et balance mes chaussures avant de m'affaler sur le canapé. Mac ne tarde pas à me rejoindre et à se frotter contre moi, se tortillant dans tous les sens.

— Moi aussi, je suis heureuse de te revoir. Comment s'est passée ta journée ?

Ses ronronnements me font trop craquer. Je le prends dans mes bras et le bombarde de dizaines de baisers, lui arrachant des miaulements de satisfaction. Ces moments de tendresse lorsque je rentre chez moi sont apaisants. J'adore cette boule de poils et elle me le rend tellement bien. Je ne saisis pas pourquoi les gens n'aiment pas Mac. Il est si gentil, si aimant.

— Allez, je vais te donner à manger, dis-je en me relevant. Je t'ai acheté une nouvelle pâtée. J'espère qu'elle te plaira.

Ravi, il me suit immédiatement dans le coin cuisine sans se faire prier. Une fois sa gamelle pleine, je la pose sur le sol devant lui.

— Voilà, mon bébé...

Alors que je le caresse en lui souhaitant un bon appétit, mon téléphone retentit dans mon sac. Je cours au salon et glisse la main dans cette caverne d'Ali Baba. J'ignore comment je parviens à retrouver quelque chose dans ce bazar sans nom. Une fois récupéré, je décroche en m'installant de nouveau sur le canapé.

— Oui !

— Salut, beauté !

— Salut, Bree ! Comment vas-tu depuis hier soir ?

— On ne peut mieux ! gémit-elle de plaisir. Ma nuit a été...

— Non, je ne veux pas le savoir ! la coupé-je aussitôt, avant qu'elle décrive toutes les pirouettes dont elle en a été l'heureuse participante. J'imagine parfaitement ce que tu vas dire. J'en ai malheureusement l'habitude.

La nuit dernière, elle est encore partie au bras d'un homme plus beau qu'une photo de magazine photoshopée. Cette fille est un véritable aimant à avions de chasse. Elle parvient en un claquement de doigts à choper le plus beau mec à la ronde.

Dix sinon rien !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant