Comme Une Aide De L'au-delà ( Terminé / En Correction )

Chapitre 27: Sandy

Je suis dehors. Je sors du bâtiment et c'est seulement lorsque je me retrouve dehors que je me rends compte que rentrer équivaut à aller chez Jake, voir Jake, parler à Jake, lui dire.

Des rafales de vent viennent fouetter mon visage avec force.
Il est fort et lorsqu'il s'abat sur moi me provoque des frissons. J'ai l'impression qu'il va pleuvoir. Je me hâte de rentrer dans l'habitacle de la voiture. Le chauffage me réchauffe agréablement mais ne me réconforte pas pour autant.

J'ai prié pour survivre, pour pouvoir le retrouver, je dois assumer mon choix quitte à subir son courroux. J'espère juste qu'il n'est pas rancunier.

La route me paraît beaucoup plus courte qu'à l'aller tellement mes pensées me préoccupent.

Lorsque la voiture entame la courte allée menant chez lui mon ventre se contracte.

Mes clefs en main, mes pieds me dirigent jusque devant la porte d'entrée. La serrure émet un cliquetis lorsque je tourne la clef dans la serrure.

Mes pas résonnent dans l'entrée. Mes pas me font penser aux derniers d'une condamnée à mort.
J'ai l'impression d'aller vers mon jugement dernier. Paradis ou enfer ?
Dans quel état d'esprit est-il ?

J'entends des pas, ils sont traînants, je sais que c'est lui. En attendant qu'il arrive à moi je pose mon manteau et mes clefs, des gestes qui me paraissent si banals en comparaison de la situation dans laquelle je me trouve.

Il apparaît devant moi. Le teint blafard, plus pâle que lorsque je l'ai quitté.

- Où étais-tu? je croyais que tu devais veiller sur moi.

Il dit ça avec une pointe d'ironie dans la voix peut-être ne m'en veut-il pas.

- Alors, où étais-tu?

Mince. Il réitère la question, je vais être obligée de répondre.

- Hum, eh bien...

Je ne sais décidément pas comment lui dire. Il me regarde, sceptique.
J'inspire un bon coup puis sort,

- J'étais là-bas....
Non en fait je n'ai toujours pas d'assurance mais au moins c'est sorti.

- Là-bas? Où ça?

Il ne comprend pas. Je prie intérieurement pour ne pas à avoir à lui expliquer de vive voix. Un éclair de compréhension passe dans son regard.

- Non! Ne me dit pas que... Non! Non! Non! Ne me dit pas que tu as été là-bas! Pourquoi t'as fait ça?

Je baisse la tête. Tout compte fait cela ne se passe pas si bien que ça.

- Mais sérieusement, qu'est-ce qui t'est passé par la tête?

 Il commence à s'énerver.

- Mais tu croyais quoi? Qu'on allait vivre en liberté? Qu'il ne nous traquerait pas? Mais je te retourne la question. Que croyais- tu? Qu'il allait me laisser gagner? Me laisser mener une vie paisible?

- On aurait pu essayer!

- Ah oui? Et comment? Ils seraient revenus et cette fois tu ne te serais peut-être pas réveillé!
Je n'avais pas le choix, si je n'y avais pas été ça aurait été égoïste!

Il ne répond plus. J'ai dit tout ce que j'avais sur le cœur, c'est vrai, que croit-il? Nous n'aurions rien eu d'une vie idyllique si nous l'avions passée à cavaler pour qu'il ne nous retrouve pas.

- Je... Je sais pas quoi te dire mais je n'approuve pas ce que tu as fait, tu aurais pu y laisser ta peau, il aurait pu vouloir se venger de toi, cette chance il te l'a donné pour une raison qui m'est encore inconnue mais je le connais, il ne pas fait ça habituellement, il est rancunier, fais attention s'il te plaît.

Ses iris d'habitude d'un brun brillant se voilent et son expression devient suppliante.
J'ai envie de m'en vouloir devant son visage qui me montre la peur réelle qu'il éprouve pour moi, mais je n'y arrive pas. Je ne m'en veux pas, j'ai l'impression d'être égoïste cette fois.
Je le regarde, j'ai l'impression qu'il attend quelque chose mais je ne fais rien, je ne parle pas, je n' esquisse même pas un geste de réconfort vers lui. Je préfère me diriger vers ma chambre.