Comme Une Aide De L'au-delà ( Terminé / En Correction )

Chapitre 24: Sandy

Il me dit sur un ton autoritaire ou plutôt il m'ordonne de m'asseoir. Il reste quelques instants encore derrière moi, son regard toujours vissé sur ma personne comme me le fait comprendre le malaise que je ressens.
Il s'assoit en face de moi sur le canapé en velours rouge si bien assorti à l'ensemble de la pièce. Je ne sais pas quoi dire alors j'attends qu'il prenne la parole en premier. Chose qu'il met du temps à faire. Comme s'il n'avait rien prévu. Peut-être n'est-il pas aussi efficace qu'il veut le laisser croire. Peut-être l'ai-je pris au dépourvu. Peut-être son assurance n'est-elle qu'illusion. Quand il prend la parole je ne sais si mes hypothèses sont faussées ou non.

- Je gagne toujours.

Pourquoi ? Pourquoi me parle-t-il comme un enfant gâté ? En plus, il a cet air victorieux sur le visage, cet air arrogant, ce ton si calme.

J'ai envie de m'en aller sur-le-champ, seule la pensée des gens qui me sont chères me permet de rester clouée a ce satané sofa.

- Le gagnez-vous honnêtement M. Johnson ?

Son sourire se crispe mais se transforme très vite en un rictus moqueur.

- Évidemment que non, vous souvenez-vous du commerce que nous exerçons Mlle Aguas ?

- Bien sûr, vous avez tenu à me rappeler leur enjeu récemment.

Son rire éclate dans la pièce. Je dois me contenir pour ne pas exploser, je crispe mes poings dans mes poches. J'ai l'impression que les images meurtrières que j'ai en tête défilent sur mon visage.

Comment ose-t-il se moquer de moi aussi ouvertement ?

- J'aime votre franchise.

- Et vous votre tact, dis-je sarcastiquement.

Je n'ai pas pu m'empêcher de lui asséner ça. Une petite vengeance.

Il ne répond pas. Comme s'il ne s'attendait pas à autant de rébellion de ma part. Moi qui viens me rendre et dont la vie est entre ses mains, vie qu'il pouvait juger inutile à tout moment.

Je relève mon regard pour le scruter. Lui ne me regarde plus, il semble dans de profondes réflexions comme en témoigne la veine qui s'est creusée sur son front.

Il relève la tête, une expression lasse s'est peinte sur son visage. Je tente ma dernière chance, s'il n'a pas déjà pris sa décision. Je prends un masque froid et plante mon regard dans le sien. Il ne baisse pas les yeux, moi non plus. Un long échange s'ensuit. Nous continuons à nous scruter l'un et l'autre lorsqu'il ouvre la bouche pour parler puis n'en fait rien. Un sourire en coin apparaît une fraction de seconde sur mon visage mais je reprends l'avantage sur ma joie.

- Tu... Vous...

Je ne lui laisse pas le temps de terminer sa phrase, je sais ce qu'il veut me dire.  

- Oui.

J'ai réussi, je jubile intérieurement.

J'ai gagné !