Chapitre 8 : Première fuite

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Sandy


Dans l'après-midi je ne me sentis pas très bien et je décidai d'aller m'allonger.

Quand je me réveillai je regardai mon réveil et vis que trois heures étaient passées. J'avais dû m'endormir. Je me levai de mon lit mais je fus prise de vertige et tombai au sol dans un bruit sourd puis la porte s'ouvrit sur Carter qui s'agenouilla à mon niveau et me demanda ce que j'avais. Au lieu de lui répondre, je me relevai et me dirigeai aussi vite que me le permettait mon état pour me précipiter dans la salle de bain. Carter me suivit et j'entendis la porte se fermer derrière lui.

Quand il s'approcha de moi je vis une lueur bestiale dans ses yeux et un rictus malsain commença à se dessiner sur ses lèvres. A ce moment je compris qu'il avait eu une opportunité inespérée en se retrouvant seul. Il s'approcha un peu plus près de moi et à ce moment précis je fus prise de vomissement, il détourna le regard et une fois mes vomissements terminés il se retourna pour me fixer et je revis cette lueur dans son regard. Il m'attrapa par les bras de sorte que j'étais désormais en face de lui. Je tentais de me débattre pour échapper à l'étreinte qu'il exerçait sur mes poignets. Il finit par me lâcher en me scrutant et me décocha une gifle si puissante que ma tête partit en arrière et j'entendis ma nuque craquer. Je portai ma main à mon visage et il me dit de ne plus me débattre. Je l'ignorai et il prit ça pour un signe de soumission car il arracha mon t-shirt d'un coup sec. Il me releva et j'en profita pour lui asséner un coup de pied dans l'entrejambe ce qui le fit se plier de douleur. Je sortis en courant avec l'énergie du désespoir. Je me réfugiais dans ma chambre, attrapa un haut ainsi qu'un sweat-shirt que j'enfilais rapidement puis m'enfuis par ma fenêtre sans réfléchir. Heureusement, je n'étais qu'au premier étage je ne me fis donc pas mal.

Quelques heures plus tard je me faufilais discrètement dans l'orphelinat et rempli mon sac de mes vêtements et de mes économies nécessaire à ma survie ainsi que de mon précieux journal.

Je ne savais pas où aller quand je repensai à Jake. Il était parti il y a quelques mois de l'orphelinat et nous avions gardé de bon rapport. Problème, je ne connaissais pas son adresse et la seule solution qui s'offrait à moi était de lui téléphoner à deux heures du matin...

Je marchais un peu au hasard des rues quand je trouvais enfin ce que je cherchais: une cabine téléphonique. Une fois mes pièces insérées dans la fente je croisais les doigts pour qu'il réponde et miracle! C'est ce qui se produisit au bout de la troisième sonnerie. Il avait la voix endormie mais je lui expliquais tout de même ma situation et lui demanda si je pouvais passer la nuit chez lui. Il accepta sans aucune hésitation et me demanda où je me trouvais. Je regardais à travers la vitre taguée de la cabine espérant voir quelque chose de familier à travers la pénombre mais peine perdue mon esprit refusa de coopérer. Je lui dis donc de venir me chercher du côté de l'orphelinat. Il acquiesça à l'autre bout du fil et raccrocha. Je me remis en marche et me félicitai d'avoir une bonne mémoire, ce qui me permit de faire mon chemin à contresens. Arrivé à destination j'attendis quelques minutes avant de voir une voiture roulée dans ma direction. La lumière que dégageaient les phares me permit de distinguer que c'était bien Jake au volant. Il descendit pour venir à ma rencontre et ne dit pas un mot. Je l'accompagnai jusqu'à sa voiture. Une fois dans l'habitacle il me demanda comment ça allait et je lui répondis positivement mais je me doutais que ce qui s'était passé quelques heures plus tôt allait revenir au galop une fois que j'aurais les idées claires. Il n'avait pas l'air satisfait mais il ne dit rien. Il me demanda ensuite ce qui s'était passé et je lui racontais la scène même si j'aurais préféré m'en abstenir car ma vue commença à se brouiller quand les larmes affluèrent. Quand il vit dans l'état que j'étais sa mâchoire se crispa et les jointures de ses doigts blanchirent sous la pression qu'il faisait subir au volant. Il détourna son visage de mes larmes et fixa droit devant lui pendant le reste du trajet. Plus je me rendais compte à quoi j'avais échappé, moins j'arrivais à me calmer. A force de pleurer la fatigue commença à s'emparer de moi et le roulement régulier de la voiture me berçant je sombrai dans le sommeil.

Quand je me réveillai j'étais dans un lit qui m'était inconnu. Je regardais dans tous les sens puis les souvenirs de la soirée dernière me revinrent et je compris enfin où j'étais. Je vis apparaître Jake dans l'embrasure de la porte. Il s'enquit de mon état et m'informa que le petit déjeuner était prêt et à ce moment précis mon estomac se manifesta, apparemment d'accord pour descendre. Il disparut dans les escaliers, moi à sa suite. J'avais tellement faim que je ne me fis pas prier pour m'asseoir et tartiner généreusement un morceau de pain que j'engloutis, ce qui eut pour effet de faire taire mon ventre sans pour autant me rassasier complètement.

Une fois mon petit déjeuner terminé, Jake me montra la salle de bain. Sachant que je n'avais nulle part ou aller il me proposa de m'héberger. Heureusement que j'avais emporté quelques vêtements ce qui me permit de ne pas me sentir complètement démunis. Une fois ma douche terminée je lui demandais où l'on se trouvait et à mon grand bonheur nous nous trouvions à cinq minutes à pied de mon lycée. Déjà un problème de résolue. Maintenant, il va falloir que je résoude celui qui concerne l'orphelinat. Qu'allait-il faire à la vue de ma disparition? J'envoyai un message à Arizona pour lui demandait quand nous pourrions nous voir. J'envoyai une lettre à l'orphelinat pour leur dire que j'avais trouvé un stage qui pourrait aboutir à un travail comme ça je n'aurais pas à me justifier plus tard.

Quelques jours plus tard j'étais soulagé. La direction n'ayant pas cherché plus loin je n'avais donc pas besoin de retourner là-bas.

Je vis Arizona. Elle avait compris que ma soudaine disparition ne collait pas avec mon excuse. Je lui avais donc tout avoué ce qui me fit le plus grand bien car je n'aimais pas lui cacher des choses. Elle fut outrée du comportement de cet éducateur et je me doutais qu'elle allait sûrement en parler à Ethan et Cameron.

Ce qui se confirma lorsque je lus le passage à tabac d'un des éducateurs de mon ancien orphelinat et je ne pus empêcher mes lèvres de se fendre en un large sourire mais les raisons qui était données dans le journal étaient qu'il avait été tabassé puis volé par une bande de voyous. Au moins les garçons n'auront pas de problème pensais-je.

Les jours passèrent à une allure routinière jusqu'aux grandes vacances. L'année avait été éprouvante et j'étais bien contente d'avoir deux mois de répit.

Comme Une Aide De L'au-delà ( Terminé / En Correction )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant