Chapitre 2 : Le règlement de compte.

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Le lendemain...

- Bonjour Maman !

- Oh ! Susan, bien dormi j'espère ?

-Hum... Oui maman !!

- Aujourd'hui, salade de fruits et thé au citron.

- Ouah ! Pourquoi pas des toasts et un bon chocolat chaud ?

- Pitié Suz ! dit -elle dans un soupir.  C'est pour lundi, il faut que tu sois en forme ! On dirait que tu n'as pas envie d'être une pompom girl.

- Maman, c'est le cas ! marmonnai-je.

La sonnette de la porte retentit :

- Va ouvrir chérie, c'est sûrement Marge.

Ma mère adore Marge simplement parce que Marge adore Jenna. C'est mathématique ! J'ouvre la porte :

- Marge ... marmonnai-je.

- Ta tenue est ridicule ! lança-t-elle.

Ça voulait dire " Bonjour ".

- Bonjour Marge ! dit ma mère.

- Bonjour Mme Collins,dit Marge avec un air d'ange. Votre mari va bien ?

- Oui il est en voyage d'affaire... Il te dit bonjour.

- Super.

Marge s'assoit, juste après mon frère, Bill, descend...

- Marge, tu es là, j'aurais voulu que tu déjeunes avec nous hier ! Je voulais te demander comment on fait une thèse ...

- Tu ne sais pas comment on fait pour écrire une thèse ??

Encore leurs discussions d'intellectuels. Fatigants ! Bill a lui aussi sauté une classe. Il est en 9 ème année. Franchement je crois que je suis la fille qui a raté sa vie dans cette famille...

- Sinon ! Susan, tu as hâte pour l'entrainement de lundi  ?

- Oh Marge, soupira ma mère, toujours aussi positive. Tiens, je t'ai fait du bacon.

Elle déposa du bacon dans l'assiette de Marge :

- Miam ! Merci, Mme Collins.

- De rien, eh ho ! Vous allez être en retard ! lança-t-elle en regardant sa montre. Allez-y, je vous emmène en voiture.

- Merci beaucoup, Maman, dit Bill.

- Allez, Ne t'inquiète pas, Marge. J'ai mis du bacon dans ton déjeuner, lança ma mère.

Elle lui tendit un sac en carton que j'observai avec envie.

- Qu'est-ce que je vais manger Maman ? demandai-je

- Tu verras, tiens ! Bill !! Qu'est-ce que tu fais ? Ne joue pas avec le chien des voisins... Tiens, ton panier-repas. Allez dans la voiture !

Elle nous conduisit au lycée avec bonne humeur. En fait, ma mère est une seconde mère pour Marge. Elle a des soucis familiaux, et demande aux services sociaux d'être placée en famille d'accueil. Et devinez chez qui ? Chez moi ! Et bien sûr, toute ma famille a eu de la compassion pour elle, mais pas moi. Les cours se passèrent dans l'ennui. Je n'étais douée en rien. En fait, je comprenais les exercices, mais ça ne m'intéresse pas. J'ai besoin d'action dans ma vie ! J'ai remarqué que ce matin tout le monde me regardait de travers... Et je n'ai pas pu faire semblant d'entendre " Vous avez vu Susan Collins... Oui, elle est genre "une pompom girl"... Elle a trop le melon ! Elle a pris la place d' Aguema!" J'en ai marre de tout ça. Je vais aller lui dire ses quatre vérités à cette Aguema... Elle va voir quelqu'un qu'elle n'a jamais vu auparavant :

- Aguema !!

Je l'interpellai dans la grande cour.On avait fini les cours de la matinée. Elle est toujours en train de parler avec des gens. D'habitude, je ne suis pas le genre de personnes à faire un scandale mais là... Elle commence à me fatiguer.

- Aguema ! Je t'appelle, retourne toi !

Grand silence dans la cour. Mais Aguema se retourna lentement : c'était une fille très élégante, métisse avec des lunettes et des cheveux un peu crépus, elle était très jolie, mais décidément c'était une commère :

- Tu m'as appelée dit-elle avec le ton le plus normal possible.

- Hum, oui ... bredouillai-je. C'est quoi, heu... Cette, cette histoire comme quoi j'ai volé ta place pour l'équipe de pompom girl  ?

- Je te demande pardon ? dit-elle avec un ton d'incompréhension et d'innocence.

- Ne me dis pas que tu n'as pas vu les gens me regarder comme si j'étais une sale menteuse ?

Aguema prit une longue respiration et me souri. C'est un de ses grands talents, ramener quelqu'un à la lumière. Son sourire illumine la tristesse ou la colère qu'il y a dans notre cœur. Mais ma colère est trop grande. Tout le monde est pendu à sa bouche se demandant bien ce qu'elle allait dire, quand :

- Mais c'est le cas.

- Hein ?

Alors là ! Tout le monde avait répondu en même temps :

- Hum, ne te vexe pas mais tu mens tout le temps. Tout le monde sait que tu es jalouse de moi. Alors tu t'es vantée d'être dans l'équipe des pompom girl, mais pas moi.

Je sens de la chaleur dans ma tête, je vois Bill et Marge derrière moi. Étonnant, mais ils sont toujours là pour me soutenir :

- Tu te rends compte des mensonges que tu me racontes, Aguema ? dis-je enfin. Non mais tu n'as pas honte de mentir comme ça ! 

- Ça ne se fait pas ma petite, de raconter des mensonges, dit Marge, quand on est bien élevé, on raconte pas n'importe quoi...

- Oh toi, ferme là, rétorqua Aguema, je dis la vérité. Tout le monde le croit ...

- Je ne parle pas des gens, je parle de toi ! Tu mens ! Et tu t'imagines des choses comme si j'étais jalouse de toi. Jamais je ne serai jalouse d'une fille hypocrite et qui raconte des mensonges. Sache que jamais je ne mentirai comme ça, et je suis pour la justice et la vérité ! Quand je pense que j'étais amie avec une fille pareille ! Beurk, des menteurs, pff. Je m'en vais.

Et je tournai les talons quand :

- De ... bredouilla Aguema.

- Quoi ? lui criai-je. Tu veux du pain ?

Marge m'attrapa la main et on partit à la bibliothèque. 

- Je ne t'ai jamais vue aussi énervée ... murmura Bill.

- Je pense que tu as déjà été aussi triste, pas vrai, Suz ? demanda Marge.

- Je ne pleure jamais, marmonnai-je, c'est pour les faibles ...

- Hein ? dirent Bill et Marge en chœur.

- J'ai rien dit ! annonçai-je.

- Mais si, insista Bill, tu as dit " Je ne pleure jamais c'est pour les faibles..." avec une grosse voix de démon ...

- Mais non Bill, répliqua Marge, tu exagères. Tu as dit ça avec une voix de femme autoritaire.

- C'est sûr que pour une jeune fille de 15 ans...continua Bill. C'est quand même étrange de parler comme ça...







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