Chapitre 1: Seul.

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C'était une magnifique journée d'été, la chaleur étant malgré les nuages insupportable, le coucher de soleil était d'une beauté rare. À l'horizon de l'Afrique Centrale, l'étoile de feu descendait lentement sur la terre sèche, formant milles et une ombres mouvantes aux contours rouges et orange... Les arbres, secs et souples à la fois, étendaient leurs maigres branches asséchées vers un ciel si pauvre en eau, creusaient la terre de leurs racines dans ce sol si dur.. Les ombres formés par ce soleil ardent appartenaient à différents animaux de la savane : antilopes, zèbres, vautours, rhinocéros, gnous... Chacun d'eux broutaient l'herbe sèche, toujours en surveillant du coin de l'oeil les fauves alentours. Les oiseaux sifflaient de temps à autres, un fleuve boueux coulait péniblement, emportant poissons et plantes marines, glissait entre des pattes de crocodiles ici et là...

Mais, alors que cette journée d'été avait des apparences normales, elle n'en restait pas des moins très spéciale.

On les entendaient, les Jeep des chasseurs blancs, on la voyait, la femme et son bébé courir.

- Au secours, à l'aide, quelqu'un...

Gémissait-elle sans cesse.

Les brindilles craquaient bruyamment sous ses pieds nus, griffants sa peau noire, affolant les oiseaux, signalant sa progression...

-Aidez-moi...

Le bébé pleurait, affolant une multitude d'oiseaux.

-Chut, chut.. dit-elle en s'arrêtant devant un acacia.

Doucement, la jeune femme de couleur de peau sombre posa l'enfant dans le creux de l'une des racines, qui lui, était métisse...

-Chut... Ça va aller, ils ne te trouveront pas, ils ne te trouveront jamais..

Alors, l'enfant arrêta de pleurer, puis joua avec une magnifique plume d'un bleu turquoise. Elle semblait très douce, et très grande par rapport au poing de l'enfant.

La maman rigola et pris la plume entre ses doigts. Le bébé se remit à sangloter.

-Oh, c'est tout. Tiens, je te la rend.

Des petits doigts se refermèrent sur l'objet.

-Mais fais attention, cette plume est gigantesque ! Son bec doit être cinq fois plus grande que ton poing ! Il faut dormir maintenant...chut..

Soupirant, la jeune femme s'allongea contre le tronc, déposa ses jambes meurtries entre les racines. Ses yeux se fermèrent, mais son esprit cogitait toujours. Ils vont la retrouver, ils vont la tuer... Le sang se mit à battre dans ses tempes, ses membres se tendirent, les larmes lui montèrent aux yeux.. « David.. » pensa-t-elle..

Puis, la femme se releva, enleva un collier retenant un très beau pendentif en argent qui ornait son cou et le donna au bébé, celui-ci le pris et laissa la plume de coter. Sur le morceau d'argent était gravé « Madrik ».

-Ne le perd pas, d'accord ?

L'enfant sourit, puis s'endormit lentement.

« Pourquoi est ce que tout ça est arrivé ??? » pensa t-elle

Épuisée, la jeune maman s'adossa contre le tronc une nouvelle fois et referma les yeux...

Sur mes tracesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant