Monsieur le président.

Chapitre 2

Histoire : Monsieur le président.

Tout est sous contrôle

Chapitre 2

- Je vais passer par cette porte et j'irai sourire devant les caméras. Tu ne vas pas gâcher ça chéri. Je veux être en haut du classement des plus belles premières dames de toute l'Afrique.

- Mais tu es la plus belle à mes yeux.

- Ça ne suffit pas, tu ne comprend pas. Je ne suis pas seulement ton épouse, je me suis aussi mariée au 15 millions d'habitants de ce pays.

- Tu couches avec 15 millions de personnes si je comprends bien. J'imagine tout ce que tu dois endurer ma femme.

Elle lui jette le bouquin qui reposait sur la commode devant laquelle elle était debout. Il l'a attrapé de justesse en riant pendant qu'elle sortait. Les gardes l'accompagnent jusqu'à la salle de conférence. Elle devait y rencontrer les femmes handicapées pour parler de leur vie professionnelle. Elle aime être première dame, bien que ce soit fatigant parfois. Pas de temps pour soi, pas de temps pour sa fille, pas de temps pour l'essentiel mais elle ne se plaint pas. Elle accepte, après tout c'est grâce à elle s'il est devenue président, elle en avait fait sa mission et elle a réussi. Il pensait se présenter depuis toujours comme son père comme si la république était un héritage, elle savait que ça le rendrait heureux alors elle a payé quelques personnes pour emporter les élections par amour pour lui, pour qu'il puisse devenir président de la république et ainsi accomplir sa volonté pour son cher pays. Est ce qu'elle a des regrets? Non, pas le moins du monde. Si c'était à refaire, elle le referait sans hésitation. Toujours par amour pour lui.
Et puis après tout, le peuple l'aime, il le vénère tous comme il vénèrait son père. C'était de la triche certe mais tout le monde est heureux alors la vie continue et de toute façon dans ce pays le pouvoir se transmet de père en fils, d'autant plus que son père était resté 17ans au pouvoir, seul la mort avait réussi à l'en extirper.

À son retour au palais, le président n'était pas là, une réunion à l'assemblée l'avait appelé. Elle devait accueillir des élèves d'une école primaire venus en visite au palais. Chiants ces gamins pensait-elle mais tellement adorables. Elle se présenta, leur fit un petit discours sur l'importance de l'école et prit des photos avec eux. Les gamins semblaient émerveillés de voir la femme du président, celle qui apparaît souvent à la télé. Elle est fascinante et énormément belle. Son mari le sait, c'est pourquoi il l'a choisi en premier lieu, sa beauté légendaire. La première fois qu'il l'a vu, il s'est dit :《 avec elle, j'aurai de beaux enfants》. Ils ont eu Kalinda après trois ans de mariage, à cette époque lui était maire de sa ville natale et elle professeur à l'université de la capitale. Aujourd'hui, depuis 12 ans, elle est la première dame du Télanda, depuis leur accession au pouvoir, il n'y avait plus eu d'élection dans le pays et ils comptent perpétuer la tradition, c'est à dire se transmettre le pouvoir de père en fils. Quand le peuple s'est soulevé, il y a douze ans de celà, ils ont volé les élections pour rester au palais, lui pense qu'il a gagné pourtant.

À son retour à la maison, le palais, ils partageaient un repas à table en se racontant leur journée. Il ne lui a pourtant pas dit qu'il avait vu la ministre de la santé dans la journée et qu'ils avaient échangé un moment d'intimité quelques parts. Les gardes savent mais les gardes sont muets, ils ne risqueront jamais de dire la vérité au prix de leur vie car oui le président a la gachette facile, il croit avoir le droit de vie et de mort sur tout le monde. La première dame avait pourtant questionné les gardes plusieurs fois.

- Est ce que mon mari me trompe?

- Non madame disaient-ils en choeur.

C'était certe censé la rassurer mais ce n'était pas le cas, elle continuait de douter mais n'en avait pas le coeur net.

***

Malgré son boulot prenant, il avait le temps de se la couler douce avec sa framboise comme il aime l'appeler. Ce qui prouve encore une fois que les intérêts du pays passent en second plan, malgré ses multiples sorties à la télé qui essaient de prouver le contraire au peuple, comment être fidèl au valeur quand on ne l'est pas pour la personne qui partage notre vie.  Le peuple ces pauvres gens qui lui assurent pourtant son train de vie par leur sueur en paient le prix fort et c'est universel, nous sommes tous manipulés quelques parts avec un soupçon de liberté qui nous voile la vérité. Le pays est endetté, le pays est sale, le pays est pauvre d'une extrême pauvreté, la population mécontente est réduite au silence... En gros le pays va mal. Et qui oserait le crier fort?

Personne vous croyez? Non il y a toujours des résistants quelque part. C'est normal, il y a des gens qui ne se laisseront jamais emporté par la mouvance, ils diront non quand il faut et ils se souleveront si c'est nécessaire quitte à y laisser leur vie. Et c'est déjà arrivé, quand certains ont failli contester les résultats des élections. Il les a tout simplement réduit au silence.
Où était la justice pendant ce temps?
Et bien la justice est la justice du président et tant qu'il sera au pouvoir il en fera ce qu'il veut si quelqu'un n'est pas content et bien qu'il meure. Les pouvoirs absolus lui sont ainsi attribués et il en abusait au vu et au su du monde entier.

Qu'avait fait l'ONU?

Monter des campagnes de sensibilisation pour la paix.

Qu'avait fait le reste du monde?

S'arracher les richesses du pays tout en favorisant le chaos et prétendre apporter une aide à ce pays pauvre. Une aide qui venait de la poche des enfants de ce même pays pauvre. Et comment?

Certains ambassades exigents 40.000 francs de frais de dossier pour les demandes de visa, pour chaque personne. Si deux mille personnes deposent chacune 40.000 francs à l'ambassade d'un tel pays tout les jours pendant 365 jours, ce dit pays obtient 29.200.000.000. Faramineux n'est ce pas? Alors on se demande qui reçoit de l'aide véritablement.

Et même s'il y'avait véritablement aide, il y a toujours un intérêt capable de ruiner le pays d'où les dettes impayables des pays africains.

Est ce que nos chefs d'états sont au courant? Évidemment.

Alors? Et bah quoi, c'est L'Afrique.

#RebbeiL
Jeudi 6 octobre 2016 - 05:02