UN AMOUR IMPROBABLE [lewen]

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Vendredi 11 Novembre

EXTERNE :

Capucine était dans l'avion qui la ramenait sur le continent américain après son voyage d'une semaine à Londres. Les ventes aux enchères avaient étées assez mauvaises pour elle, car elle n'avait gagné la vente que d'un essai de Picasso.

En descendant la rampe de l'avion, elle eut subitement des nausées qui remontèrent le long de sa trachée en passant par la gorge, jusqu'à la bouche. Elle fila aux toilettes du petit aéroport privé, et elle vomit.

De retour chez elle, elle trouva sa maison sans son mari ni son fils. Ils étaient au travail et à l'école, mais cela ne l'empêcha pas de leur en vouloir de ne pas être présents pour elle.

De nature hypocondriaque, elle eut soudain un doute et fit venir une infirmière à son domicile. Elle lui indiqua ses symptômes, et la soignante lui dit de faire un test de grossesse. Capucine tremblait en tenant dans sa main le petit appareil qui lui indiquerait si, oui ou non, il y avait un deuxième être dans son corps. Une cascade d'urine coula sur l'appareil. Ce fut ce petit geste qui permit de déterminer que Capucine était bel et bien enceinte.

La première fois que son test avait été positif, il y a seize ans, elle avait presque sauté au plafond de joie. A cette époque-là, elle était folle amoureuse et venait juste de se marier. Mais les choses avaient changé. Elle soupçonnait son mari de la tromper, et de plus il n'était jamais présent. Leur fils et les papiers administratifs qui témoignaient du mariage étaient à présent leur unique lien.

Sachant qu'elle n'avait eu que très peu de rapports sexuels avec son mari depuis quelque temps et qu'elle avait passé plus de temps à copuler avec son maquilleur personnel, Sofiane, elle se demandait bien de qui était l'enfant qu'elle portait. Elle songea même à avorter, mais à bien y réfléchir elle ne s'en sentait pas capable.

Puis, aux alentours de vingt heures, Hugo Spencer rentra du travail.

- Salut, dit-il après avoir donné plusieurs ordres à ses domestiques.

- Salut... répondit sa femme, allongée sur le canapé.

- Ça va ?

- Ça pourrait aller mieux...

Mais Hugo était fatigué, il avait faim et surtout il s'en fichait, donc il partit chercher quelque chose à manger.

- J'ai quelque chose à te dire, dit Capucine en se redressant.

- Oui, répondit Hugo en faisant demi-tour à contrecœur.

- Je suis enceinte.

- Quoi ? Comment ça ? Enceinte ? Tu as encore l'âge pour ça ? dit Hugo, effaré.

- Et je ne sais pas qui est le père... ajouta-t-elle dans un murmure.

- COMMENT ÇA TU SAIS PAS ? hurla son mari.

À ce moment, le violent ministre qui lui servait de mari la frappa violement et sa tête heurta la table basse. Elle resta dans les vaps quelques instants, un filet de sang dégoulinant de sa tempe droite.

Le véritable père était Sofiane, le maquilleur personnel de Capucine Spencer. À la base, leur relation n'était qu'une aventure d'un soir, après un dîner un peu arrosé. Un simple baiser tendre et passionnée qui s'enchaîna d'une remontée de température brusque. Mais au fur et à mesure, leurs relations devinrent plus fréquentes, presque régulières et plus intenses.

Quand Capucine repris ses esprits, elle trouva son mari complètement changé. C'était comme si un ange était passé ! Elle était allongée sur le canapé, une fine couverture sur les genoux, et son mari était à son chevet. Il passait une main rassurante dans ses cheveux et murmurait qu'il était désolé. Il lui dit aussi qu'il avait juste eu le temps de réserver un voyage aux Antilles pour eux deux le week-end suivant.