Trois

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Coffee stains and diner booths

Les trajets en train étaient toujours très longs, ça je peux vous le dire. Mais le regarder semblait faire passer le temps plus vite. Il m'avais en quelque sorte mise en transe.

Le café est chaud. Vous le savez ? Je n'avais jamais réalisé à quel point le café pouvait être chaud jusqu'à ce que le train s'arrête brusquement, et suite à ce mouvement, mon café se renversa totalement sur moi. Le café fait mal.

Ce jour était très spécial pour moi, un jour que je n'oublierais jamais. Nous étions tout les deux descendu au même arrêt, allant, apparemment, dans la même direction. J'avais décidé dans manger un morceau au snack-bar du coin ( celui qui est à coté de chez lui, vous vous souvenez?) et j'imagine qu'il allait aussi manger au même snack-bar que moi. Ma solitude avait prit le dessus, et j'imagine que c'était ici que tout commençait.

« Puis-je m'asseoir avec vous ? » Je déclarai, faisant très attention à la forme dont je disais les mots. Peut-être pouvait-il lire sur les lèvres.

Je pointais même la place vide en face de lui, lui signalant que je voulais m'y asseoir.

Il leva son pouce, un petit sourire prenant forme sur son visage. Il continuait de regarder le menu, et décida de prendre un steak d'aloyau. Je ne savais même pas si je devais avoir confiance en la nourriture de ce snack-bar.

« Savez-vous lire sur les lèvres ? » écrivais-je sur une serviette en papier, et en mordant ma lèvre, la faisant glisser vers lui.

« Je ne suis qu'à moitié sourd. » Il dit, d'une voix grave et cassée. Il ne parlait définitivement pas beaucoup.

« Le langage des signes ? » lui demandais-je un peu trop fort, mes joues devenant d'un rouge profond. Il acquiesça.

Le reste du repas était extrêmement silencieux, un silence inconfortable. J'imagine qu'il pensait la même chose.

J'avais décidé de goûter au steak d'aloyau, souhaitant goûter à quelque chose de nouveau. Et ce n'était pas mauvais, j'avais jugé ce snack-bar un peu trop vite.

« Vous avez une tâche de café. » me dit son portable après que le très beau jeune homme dont je ne connais pas le nom eu tapé des lettres dessus.

« Oops. » Je dis, regardant mon jean. Je n'avais même pas remarqué.

Il sourit à mon absurdité, marchant vers son appartement et me laissant seule aller prendre mon prochain train pour rentrer chez moi.

Deaf (h.s)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant