-Chapitre 4-

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Angélique entre, toujours aussi rayonnante.

- Bonsoir Perle, pas trop fatiguée?
- Non ça va, j'ai eu l'occasion de me reposer.
- Tant mieux, parce que nous sortons!
- Nous sortons?! M'affolai-je.
- Oui, après le dîner, je passerai te chercher dans ta chambre.

Je n'eu pas le temps de répondre qu'elle avait déjà refermé la porte.
Je ne sais pas si je dois me réjouir ou m'inquiéter. Allons-nous simplement sortir dans les jardins ou allais-je pour la première découvrir le monde qui se cache derrière ces barrières? Un sentiment d'exitation traversa mon esprit mais fut aussitôt calmé lorsque la porte se rouvrit.

- Inutile de t'apprêter, rajouta Angélique avant de refermer à nouveau ma porte.

Le dîner se déroula dans le plus grand des calmes. Les règles sont bien claires et appliquées. Mon père est en bout de table. Il a le choix d'engager un débat ou non. Ce soir, il n'avait rien trouvé à dire. C'est plutôt une bonne nouvelle.
À la fin de chaque repas, nous avons l'autorisation de déambuler dans le palais. Père dit que c'est uniquement pour notre digestion. Mais nous en profitons pour s'amuser un peu. Seulement ce soir, je dois rejoindre ma chambre car Angélique m'y attend.

Je dus attendre une dixaine de minutes avant qu'Angélique arrive. Elle ne dit pas un mot et me fait un léger signe de tête, m'incitant à la suivre. Nous sortons donc de ma chambre et traversons une multitude de couloirs pour enfin se trouver devant l'entrée. Je me pose un tas de questions. Que pouvait-on bien faire dehors à une heure si tardive? Elle m'emmena à l'arrière du palais. Mes espoirs de découvrir l'extérieur s'évanouïssent alors peu à peu. Soudain, elle sort du chemin de pavés pour nous enfoncer dans la pelouse. Plus nous marchons et plus la luminosité se fait faible. Je dois tellement plisser les yeux pour entrevoir Angélique qu'ils sont presque fermés. Seule la lune nous éclaire désormais. Je réalise que nous sommes entourées d'arbres. Je ne me suis jamais aventurée ici. Une maison apparait au loin. Elle est éclairée par un faible lampadaire. Le silence d'Angélique commence à se faire inquiétant. En arrivant devant la porte, elle sort un trousseau de clés et insère l'une d'elles dans la serrure. Elle ouvre la porte, me laissant entrer en première.

- Tu viens d'avoir 17 ans, c'est l'âge auquel tu dois commencer à t'occuper de ce genre de choses, dit Angélique.

Je rentrais alors dans la maisonette, y découvrant des montagnes de malles en fer qui remplissaient quasiment la pièce. En m'approchant, je découvris nos prénoms inscrits sur certaines de ces malles. Je m'arrêta sur une malle avec mon nom gravé. L'ouverture est fermée par un cadenas. Angélique s'approcha et me tendit une de ses clés. J'entrepris alors d'ouvrir la malle. La malle au dessus tout comme celle d'en dessous ne gênèrent en rien l'ouverture de la mienne car elle s'ouvra latéralement.
Une pile de lettres s'écroula à mes pieds me faisant reculer de surprise. Je m'accroupie et admira les nombreuses qui m'étaient dédiées. Mes yeux s'illuminèrent quand je réalisai qu'elles provenaient de l'extérieur.

- Tu ne dois pas en parler à tes petites soeurs, ajouta Angélique. Leur jour viendra à elles aussi de découvrir leur boîte aux lettres. Tu peux désormais y venir lorsque tu auras du temps libre. La clé t'appartient. Elle ouvre également la porte.

Je ne répondis pas et m'empressa d'ouvrir l'une d'entre elles. Le parfum m'est étranger et l'écriture est raffinée. Je découvres avec surprise que mon expéditrice à connaissance de mon existance. Ai-je également des expéditeurs? On ne dirait pas. Je me retournes pour poser la question à Angélique mais elle a disparu. Je sors précipitemment de la maison. Soudain, une voix grave me fait sursauter.

- Excusez moi? ...

PerleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant