3:16 pm // nekfeu

elle

3:16 pm

Mes yeux s'ouvrent légèrement, je soupire et me lève. J'enfile un gilet Nike appartenant à mon ex. Peut être que je devrais penser à lui rendre. Ou peut être pas, il me le vaut bien. Je chausse mes basket et sors doucement de l'appartement. Chaque nuit c'est comme ça, à 3:16 précisément je me lève automatiquement.

C'est comme ça depuis deux ans, depuis la mort de ma mère. Je ne suis pas insomniaque, je suis seulement différente. Les rues sont désertes, le vent frais m'apaise directement.

Je change de musique, Why'd you only call me when you're high, résonne dans mes oreilles. Elle me fait penser à mon ex. Beaucoup de choses me font penser à lui, c'est triste. Après notre rupture il m'appelait seulement quand il était défoncé. Il me disait qu'il m'aimait et qu'il regrettait de m'avoir fait du mal. Mais du jour au lendemain il a arrêté. Peut être parce que son cœur appartient à une autre fille maintenant.

J'arrive devant un petit square où j'avais l'habitude de venir avec mes amis. Amis que je croyais fidèles et loyaux. Amis qui m'ont délaissée à présent.

Je m'assois sur la veille balançoire et me balance doucement.  Je ferme les yeux et pendant un instant je repense à mon ancienne vie. Lorsque tout était rose, que mon sourire était vrai, que mon père était heureux, et que ma mère était là. Tellement de choses ont changés depuis son départ.

Je m'arrête brusquement et baisse la tête. Je chasse les larmes qui menacent de couler. Je me suis promise de ne plus jamais verser une larme. Je relève la tête et aperçois une ombre se diriger vers moi. Je n'ai pas peur, si je devais mourir maintenant, eh bien ce sera le destin. Je ne veux plus échapper à mon destin.

Je distingue une silhouette de garçon, il est assez grand et fin. Il est habillé tout en noir. Une casquette cache ses yeux et sa capuche de sweat est rabattue dessus. Il s'arrête un instant lorsqu'il m'aperçoit. Il finit quand même par s'installer à ma droite.

«Le monde est petit.»

Je souris. J'ai reconnu sa démarche et sa voix. Sur un millions de personnes, combien avais-je de chance de tomber sur mon ex? En effet, les probabilités étaient très minces.

«Tu peux pas savoir à quel point Ken.»