Your head's a hurricane, it moves in waves
A perfect storm that keeps you wide awake
But through the silence, you will feel it burn
So take my hand and let's fade away
You know there's nothing here to make us stay
And in the darkness you will see the sun
'Cause this is not enough
And I won't wait for them to cut me up
So give me all you've got
They'll never stop until they see us fall
So let's run.
— Bring me the Horizon.Les semaines sont passées, les journées se sont allongées, la grisaille a laissé place au Soleil et les vêtements sont devenus plus légers, presque autant que certaines attitudes.
L'arrivée du Printemps marque ce qui semble être un tournant pour beaucoup de personnes. Tout le monde flâne, est heureux, on dirait que plus aucun problème n'existe sous le soleil, et pourtant, dans mon cœur, c'est toujours un avis de tempête sans précédent.
Le brouillard dans mes pensées a eu bien du mal à se dissiper, et je dirais même qu'encore aujourd'hui, il est toujours présent et très envahissant.
Ce brouillard et cette tempête ont un nom, un cyclone dévastateur appelé Magdalena.
Elle, encore et toujours.
Elle s'est fait une place dans ma vie, s'est immiscée dans mes songes et mes pensées, et pourtant dans l'immensité des couloirs de notre lycée, nous ne nous sommes croisées que de très rares fois.
Il est étrange de se dire que quand je ne supportais pas son visage, quand je refusais catégoriquement de me retrouver en face d'elle, je la voyais régulièrement au détour d'un couloir ou dans la cour. Aujourd'hui, j'ai l'impression que sans elle, mes journées sont vides de sens.
Elle a supprimé son blog, ou peut-être a-t-elle seulement changé d'hébergeur, et je soupçonne Antoine d'y être pour quelque chose.
Si je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre eux, je sais que je l'ai croisé plusieurs fois avec une blonde qui n'avait rien à voir avec Magdalena.
Je n'ai pas cherché à retrouver cette dernière, bien que j'en eus terriblement envie. Je dois me résoudre à l'idée qu'observer la vie de cette fille via ce qu'elle veut bien en montrer sur internet n'a rien de très glorieux.
Pour le reste, j'ai essayé de lutter tant que j'ai pu contre moi-même, contre ce que je pouvais ressentir. Ce que j'ai peur de ressentir.
La fin de la semaine marquera le début des vacances de Printemps. Elles sont attendues par des milliers d'étudiants, et pour l'occasion, une élève de Terminale organise une grosse soirée, chez elle.
Ses parents sont propriétaires d'une grande maison en banlieue, et puisqu'ils seront en déplacement le jour même, elle a décidé de déroger à cette fameuse règle induite par l'autorité parentale, ce "n'invite personne en notre absence". Son prétexte était simple : elle n'aime pas être seule, surtout dans une si spacieuse demeure, et il ne nous reste que quelques semaines avant de passer notre bac. Autant en profiter tant qu'on le peut encore.
De nombreux Terminales, dont moi, avons été invités.
J'ignore si Magdalena et Antoine seront présents, mais dans le fond, j'espère que ce sera le cas. J'espère la voir.
L'évènement de la coupure de courant s'est perdu quelque part dans les couloirs de l'aile ouest, mais je n'ai pas cessé de ressasser cette scène sans arrêt dans mes pensées, depuis, même de façon complètement inconsciente.
Je me demande ce qu'il serait advenu d'elle et moi si je m'étais écoutée, si j'avais fait ce que j'avais envie de faire ce soir-là ; mais j'en aurais sans doute tiré uniquement des remords ou des regrets. J'ignore ce qui est le pire, pourtant je m'en veux quand même.
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Sublime
Short StoryMag, Maggie, Magdalena... Je la déteste, je l'exècre, je la hais. Je devrais.