Chapitre 26

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Point de vue Brittany.

En m'éloignant j'ai le sourire aux lèvres.
Je respire de grandes bouffées d'air marin. Cette soirée m'a permis de ne penser à rien, j'en ai beaucoup profiter. Mais au fur et à mesure, les pensées me rattrapent.
Je repense à Jack, a ma colère, à la détresse d'Elisa, sa haine.
Je repense à ces deux enfoirés, à Alex, à son gang. Il fait chaud, l'air est sec et la brise légère venant de la mer était agréable, mais pourtant je sens venir le mal être. 
Je tente de résister, arrive à la voiture et claque la portière. Je démarre, et roule à une vitesse folle. Ça me permet d'oublier. Mes pensées s'envolent avec la vitesse, j'accélère encore, ma tête se vide. L'adrénaline monte, et je me sens vivante, vivante lorsque la vitesse me grise. Le paysage défile à une allure affolante, je ne veux pas que ça s'arrête, alors je roule au hasard. Peut importe où du moment que ça ne se termine pas.
Au bout d'un moment je décide de ralentir, je m'engage dans une grande rue. Je suis euphorique, il faut que je redescende, je me fume une clope. Peu à peu je reprend contact avec la réalité. Et je me rend compte d'où je suis.
Je n'ai jamais cru au destin, mais aujourd'hui je ne peux pas faire autrement. Sinon qu'est ce qui m'aurais guidée ici ?
La panique monte sournoisement en moi. Doucement mais sûrement.
J'essaye de respirer, de me calmer.
Je tente de démarrer mais mon corps refuse de m'obéir ...
Les souvenirs affluent, les remords aussi. Je me contrôle depuis bien longtemps maintenant, trop pour craquer de nouveau aujourd'hui.
Je réessaye de démarrer mais la panique monte de plus en plus au fur et à mesure que je n'y arrive pas. Je finis par abandonner, et change de plan. Fuir. Avec un effort surhumain je me force à ouvrir la portière, mais ma poitrine se serre, un étau la comprime, ma respiration s'accélère, ma tête devient douloureuse et le monde se met à tanguer. Des tâches noirs troublent ma visions.
Je sens mon dos claquer sur le bitume et une douleur assourdissante explose dans mon crâne ...

                  **************
Nous étions à Miami depuis 3 semaines. Moi et Sam. Il nous reste 4 semaines et je compte bien les dévorer, je suis assise par terre, adossée à ma moto, clope au bec.
Ça fait des heures que nous roulons sur de grandes routes, sans nous soucier de rien. L'adrénaline est une passion que nous avons en commun. L'adrénaline procurée par la vitesse.
Je lève les yeux, me sentant observée. Des lunettes de soleil cache ses yeux mais je suis persuadé qu'il me regarde.
Je souris.
- Arret de mater.
- Je fais ce que je veux me répond il d'un ton joueur, quasi enfantin.
Je lui tire la langue, et le détaille.
J'aime admirer sa carrure imposante, son corps musclé caché par un t-shirt gris, son style désinvolte, et son visage ... je me perd dans ses traits, comme à chaque fois...  Du haut de ses 20 ans il est ... parfait. Ou presque.
je l'aime tellement.
Sam surprend mon regard et s'approche doucement, il sourit, et s'accroupit à ma hauteur. Il enlace ses mains aux miennes, et m'embrasse tendrement ..
Je soupire doucement, ma bouche contre la sienne. Ses mains descendent progressivement sur mes hanches et m'attire à lui. Il m'enlace sans cesser de m'embrasser. Puis doucement il s'arrête mettant fin à notre étreinte.
- Je vais m'arrêter la ... sa voix est rauque. Je risquerais de faire des bêtises.
Sourire aux lèvres il me prend dans ses bras. Je m'agrippe à lui, mes jambes autours de sa tailles ma tête enfoui dans son cou. Il m'embrasse malicieusement puis me pose sur ma moto.
Ma tête tourne délicieusement, je ne veux pas qu'il me lâche.
Comme si il lisait dans mes pensées Sam me regarde droit dans les yeux :
- On rentre. J'ai besoin de m'allonger un peu.
Sa voix grave me fait frissonner.
- Très Bonne idées. je souris. Je t'aime.
Il enfoui sa tête dans mon cou.
- Moi aussi princesse. murmure t il doucement. Je t'aime aussi.
Il se dégage lentement de moi, m'embrasse une dernière fois avant de retourner vers sa moto et d'enfiler son casque. Je fais de même, il tourne la tête vers moi et s'engage sur la route ...
Mes yeux fixés sur lui je n'hurle que trop tard ...
                   **************
Je me réveil en hurlant, je sens les larmes couler sur mes joues, la fin de ce cauchemars ne m'est pas parvenue ... mais je pleurs toujours. Des pleurs amers, de peur et de douleur.
Peu à peu je prend contact avec la réalité. Ma tête et enfoui dans un oreiller, je tente de stopper mes larmes qui coulent à flot. Loupé.
Je souffle, mais l'oreiller m'en empêche. Alors je me retourne. Prenant soin de garder les yeux bien fermés.
Au bout de longues minutes ma respiration se calme.
Je reste ainsi un long moment dans le silence.
Vide et tourmentée.
On interrompt mon silence.

- Tu vas mieux ?
Cette voix grave me coupe la respiration.
C'est impossible.
Je me redresse subitement. Il est la, de dos.
Lorsqu'il se retourne, et que ses yeux noisette me scrute avec intensité, je reste muette.
La panique afflue de nouveau.
- Je te préviens si tu ne te calme pas je rappel l'infirmière et je l'oblige à t'endormir.

Surtout pas ! Je veux pouvoir profiter de chaque seconde avec lui.
Je ne dis rien, me redresse et cale les oreillers contre le mur afin de pouvoir m'y adosser.
Je vois un verre d'eau et une carafe, je me sers et bois longuement. 
Apres quelques minutes les yeux fixés sur mon verre, je m'oblige à le regarder. Enfin.
Au bout d'un an et demi.
Je le scrute, l'examine, analyse chaque partie de son visage presque inchangé.
Presque. Sa mâchoire est plus carrée, ses cheveux plus long. Il a prit quelques centimètres sans doute ou peut être avais je oublié ...
Un t-shirt à manche longue cache son torse que je sais massacré.
Je ne dis rien, mais sens son regard scrutateur sur mon corps.
Je lève les yeux et croise son regard, sa présence me trouble.
Tant de temps c'est écoulé depuis la dernière fois ... trop de temps.
Je respire profondément, essaye de calmer mon cœur qui bat la chamade et ma respiration trop saccadée.
Le silence s'installe.
Pesant.
- Tu veux savoir ce qu'il c'est passé n'est ce pas ? sa voix grave me surprend encore.
Il le remarque mais continue.
- Je rentrais tranquillement d'une soirée chez un pote lorsqu'en arrivant chez moi je constate qu'une voiture est arrêtée à quelques mètres de chez moi, une portière ouverte. Je me suis précipité vers la jeune fille étalée sur le sol. Face contre terre, je panique, vérifie d'abord qu'elle est vivante sans trop la bouger, puis j'appelle le 911. Je ...

Il lève les yeux.
- Respire me dit il.

Je souffle, et respire à nouveau. Il reprend son histoire mais cette fois ci me regarde dans les yeux.
- Les pompiers sont arrivées, quelques minutes après. Ils ont pris ma déposition pendant qu'on te déposait sur un brancard.
Lorsque j'ai découvert ton visage j'ai ...

Une infirmière rentre.
Je la fusille du regard.
Elle me regarde, ressort puis appel le médecin.  Un homme d'une trentaine d'années entre dans la pièce. Ses yeux bleus sont chaleureux et son visage bienveillant.

- Comment allez vous mademoiselle ?
- Bien. Merci rajoutais je.
- Excusez moi. Il sourit. J'aurais dû préciser. Comment vous sentez vous vraiment ?
- Je suis fatiguée, j'ai une tornade d'émotion à deux doigt de sortir, ma tête me fait un mal de chien, j'ai l'impression que des farfadets jouent la fanfare dans mon crâne et j'ai besoin d'une douche et d'air frai.

Le sourire du médecin s'agrandit encore.
- Bien, alors, la salle de douche est sur votre droite, votre paquet de cigarettes dans votre sac sur le canapé, est Enrique vous à apporter des vêtements propres.
Il attend à la cafétéria en bas.
Comme vos parents et votre grand mère d'ailleurs.
- Ils sont la depuis longtemps ? Ma voix est rauque.
- Depuis hier soir mademoiselle

J'écarquille les yeux et le médecin me sourit affectueusement.
- Vous êtes bien entourée mademoiselle.
- J'ai cette chance oui.
- Une fois que vous serez lavée, habillée, que vous aurez mangé et pris l'air, dit il en faisant des guillemets avec ses doigts, pourriez vous remontez ici ?
- Bien sur.
- D'ici 2h ?
- D'accord aucun problème. 
- À toute à l'heure me dit il chaleureusement en sortant.

Je me lève doucement, attrape mes vêtements et me dirige vers la salle de douche.

Je me retourne.
Il me regarde.
- Brittany dit il doucement.
- Sam lui répondis je

Ma voix se casse.

JOKER. (Terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant