1. Rencontre avec le destin

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Paris XIIIème, le 7 décembre 2013,

Le soleil filtre à travers les rideaux et me réveille. Je me lève en soupirant et me dirige tout droit vers la salle de bain.

Quelle sale tête !

Comme tous les matins, mon miroir me renvoie sans pitié, le reflet de mon visage fatigué. Abattue, je me lave la figure, me brosse et m'attache les cheveux, enfile mon vieux peignoir et me dirige vers la cuisine pour me faire un café bien corsé.

Mon cauchemar de la veille où je vois Romain et sa pétasse s'embrasser, tourne en boucle dans ma tête. Cette image reste gravée dans ma mémoire sans que je parvienne à la chasser, du moins pas en restant avachie sur mon canapé ! Je décide d'employer les grands moyens pour me débarrasser de ce mauvais rêve malheureusement réel : j'enfile un jogging, un tee-shirt et un gilet à capuche. Je chausse mes running et pars faire le tour du quartier au trot.

Il m'a quittée ! Je me souviendrai toute ma vie du jour où, mis devant le fait accompli (je l'ai surpris à embrasser une autre fille), Romain, l'homme que j'aimais, m'a avoué qu'il couchait avec sa collègue de bureau depuis plus de quatre mois et qu'il avait décidé de me quitter pour elle.

Son excuse ? Il devenait difficile de vivre avec une personne dont on doit se soucier constamment. Non, je ne suis pas une enfant mais mon passé me rend fragile psychologiquement, du moins, c'est ce que prétendait mon ex. Romain avait besoin d'une compagne en bonne santé qui passerait son temps à le cajoler et à lui mitonner des petits plats, choses que fait sa briseuse de ménage apparemment.

Finalement, je me rappelle qu'à ce moment là, j'ai été étonnée de voir qu'il avait tenu cinq ans sans me faire le moindre reproche et ce, même lorsque j'avais des coups de blues à cause de mes angoisses, que je le suppliais presque de me quitter, en lui disant que je ne le méritais pas et que, s'il décidait de rester avec moi, il aurait à supporter mes fichues névroses, d'autant plus que ça n'allait pas aller en s'arrangeant...

Malgré cela, il refusait systématiquement de me quitter, me promettant un amour éternel, jurant qu'il ne pouvait pas vivre sans moi... Et voilà, ce que je redoutais le plus est arrivé : il me larguait car il voulait vivre avec une personne « normale ». Une personne qui pouvait prendre soin de lui autant qu'il a pris soin de moi. Comment aurais-je pu lui en vouloir finalement ? Il avait rencontré quelqu'un qui lui avait fait oublier qu'il avait une femme dépressive à la maison.

Je secoue une nouvelle fois la tête. Le soir même, il avait fait son sac et était parti chez elle, non sans me dire que je pouvais prendre tout mon temps avant de libérer l'appartement. Et me voilà, six mois plus tard, à me morfondre dans un petit deux pièces du XIIIème arrondissement de Paris, le quartier chinois pas très classe mais peu cher.

Ah oui, au fait, pour la petite présentation, je m'appelle Kiara Moreau et j'ai 28 ans. Physiquement, si ça peut vous aider à visualiser le personnage, je mesure 1,75 mètres, je suis plutôt mince, les cheveux châtains et bouclés, les yeux marrons ternes. En somme, ordinaire voire carrément banale quoi. La seule chose originale chez moi c'est que je suis née le jour de Noël... super, hein ? Je suis certaine que vous enviez ma chance !

Dans la vie, je suis conceptrice-rédactrice pour une agence de publicité parisienne. Concrètement, je trouve le slogan qui fera mouche pour les produits de nos clients. Ça peut paraître glamour mais ça ne l'est pas tous les jours, surtout lorsque vous devez trouver un slogan pour une solution miracle contre le psoriasis ou pour la crème anti-hémorroïde !

Que pourrais-je ajouter ? J'ai eu un passé psychiatrique assez chargé qui ne s'est pas amélioré avec le départ de Romain, mais ça vous l'avez déjà compris. A part ça, je suis une personne plutôt réservée, j'ai peu d'amis proches et, je dois avouer que je ne les vois plus du tout depuis que je ne suis plus avec Romain... En même temps, c'étaient plus ses amis à lui que les miens. Mes seuls véritables amis sont mes collègues de boulot avec qui je travaille depuis trois ans. Ils sont devenus ma seconde famille en quelque sorte.

Tu seras sienne - Règle n°1 : Tu l'intrigueras Où les histoires vivent. Découvrez maintenant