C'est bien ce que je pensais : il a une magnifique demeure, du moins, vue de l'extérieur. En me retrouvant devant l'imposant portail en fer forgé noir, je ne doute pas un seul instant que l'intérieur est aussi riche et opulent que l'extérieur. Une voix masculine et tintée d'un accent légèrement snob grésille dans l'interphone lorsque j'appuie sur le bouton d'appel.
- Maison Varins ?
Je sourcille. Un maître d'hôtel ? Après le chauffeur, je ne devrais pourtant pas être surprise !
- Bonjour, ici Kiara Moreau, j'annonce d'une petite voix. Monsieur Varins a laissé son portefeuille chez moi. Je suis venue le lui rapporter, rajouté-je comme pour excuser ma présence en ces lieux totalement éloignés de mon propre milieu.
- Monsieur Varins vous attendait, répond enfin la voix de snob au bout de quelques secondes de silence.
Il m'attendait ? Il devait savoir que je viendrais lui rapporter son portefeuille. En poussant le portillon, je reste figée, la bouche grande ouverte : c'est somptueux ! L'allée de petits gravillons blancs se divise en deux chemins qui contournent une grande fontaine ronde ornée de statues d'anges, et se rejoignent devant le porche. La maison de deux étages est en pierre de taille avec une belle toiture bleue et de grandes fenêtres. La double porte d'entrée noire semble immense et lourde. Je sonne. Un homme m'ouvre en moins de trois seconde.
- Bienvenue, Mademoiselle Moreau, dit-il avec raideur. Je suis Albert, le maître d'hôtel de Monsieur Varins.
C'est bien la voix de snob entendue dans l'interphone. Apparemment, il n'y a pas que la voix qui soit snobe chez lui. Ses cheveux sont gris. Ses yeux semblent trop petits pour son long visage rougis et sa veste en queue de pie lui donne une allure guindée. Son nez proéminant plissé me laisse penser que ma tenue, jeans clair, pull noir et bottes noires plates, ne lui convient pas.
Il me fait toutefois entrer et me conduit tout droit dans un petit salon, me donnant à peine le temps d'admirer l'entrée aux murs crèmes majoritairement occupée par une console carrée en verre et le grand escalier en marbre blanc.
Quand je dis petit salon, je veux parler d'une pièce qui fait la taille de mon appartement. Etrangement, moi qui m'attendait à de l'opulence, je suis déçue. Le salon est décoré de manière très sobre et épurée dans des tons de beige et de bleu roi. Le mobilier est certes chic et certainement couteux, mais simple. On a l'impression d'être dans un hôtel de grand standing avec un côté chaleureux en plus. Moi qui m'attendais à découvrir des dorures au plafond et des fleurs de lys sur la moquette...
Le maître d'hôtel m'annonce et Monsieur Varins se lève avec un petit sourire. Il semble avoir moins bonne mine qu'hier. Je lui tends son portefeuille en cuir.
- Je ne l'ai ouvert que pour avoir votre adresse, je dis avec précipitation.
Il fronce les sourcils.
- Je vous jure que je ne vous ai rien volé ! Je l'ai trouvé dans la salle de bain et... je suis venue vous le ramener.
Il se fige et écarquille les yeux. Je m'empresse de poursuivre :
- Je sais que j'aurais dû vous le rendre hier, mais je devais dîner avec mes parents et je n'ai trouvé votre portefeuille que tardivement...
Je m'enfonce dans des explications laborieuses en bégayant. Le vieil homme éclate de rire.
- Je n'ai pas pensé un seul instant que vous pourriez voler quoique ce soit ! répond-il à ma question muette.
Je baisse les yeux, soudain gênée. Heureusement pour moi, ma peau mâte héritée de ma grand-mère maternelle qui avait des origines italiennes, ne laisse transparaitre aucune rougeur. Mon hôte m'invite à m'assoir.
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Tu seras sienne - Règle n°1 : Tu l'intrigueras
RomanceUn jour, alors que je rentrais chez moi, un vieil homme s'est écroulé devant moi en pleine rue. C'est ainsi que j'ai fait la connaissance de Ludovic Varins, riche veuf dont les yeux verts métallisés et son grand intérêt pour ma vie privée m'ont intr...