Puissance 1 000 (Terminée)

Volutes et Conséquences

ALEX

- Mais bordel Camille, t'essayes de tuer quelqu'un ou quoi ? Je te préviens, si je me reprends encore une balle dans la tronche, je te la fous dans le cul !

Sa réponse ne se fit pas attendre. Sa raquette vola pour venir tomber avec précision à mes pieds, épargnant de peu mes précieux orteils, et son corps athlétique suivit le mouvement en sautant sans difficulté par dessus le filet. Arrivé devant moi, il pointa son index sur mon torse d'un air rageur.

- Ah ouais ? Fais donc ça, tiens, et je me ferais un plaisir de te foutre ma main dans la gueule, ça me défoulera

- Ca te défoulera ? Parfait ! Je suis pas contre te refaire le portrait moi aussi, ça remettra peut-être tes couilles en place, parce que ça fait un moment qu'elles ont disparu on dirait !

Le ton monta encore d'un cran, au point que les joueurs des courts voisins s'arrêtèrent pour suivre notre échange

- J'y crois pas putain, c'est toi qui me dis ça ? Entre nous Alex, ça fait combien de temps que t'as pas baisé, hein ? On dirait que je suis pas le seul à avoir déposé mes couilles dans les mains d'une gonzesse. Sauf que moi j'en suis conscient et je le reconnais. Au fait, elle va bien Lise ? Tu crois qu'elle s'éclate comme il faut à Londres ?

Mon sang ne fit qu'un tour. Il voulait se battre, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Et il allait me trouver. Fallait pas trop me chercher non plus aujourd'hui.

- Qu'est-ce que tu me parles de Lise là ? Elle a rien à foutre là-dedans ! C'est pas parce que t'as un problème avec ta gonzesse qui t'a laissé au chenil pour le week-end que tu dois me mettre dans le même sac. Je suis libre comme l'air moi, je baise qui je veux quand je veux ! Il est pas arrivé le jour où une meuf fera de moi son toutou ! Rejette pas ta frustration sur moi mec !

- Ma frustration ? MA frustration ? Putain, mais tu t'es regardé récemment dans une glace Miller ? Tu pues la frustration, tu suintes le mec au garde à vous. Si on voyait pas tes burnes gonflées à l'hélium à 2 km, on pourrait se rabattre sur le néon qui clignote sur ton front. Tu sais celui qui dit « J'en peux plus Lise, laisse-moi te toucher, t'embrasser, rentrer enfin ma grosse queue dans ta petite chat... »

Avant même qu'il ait eu le temps de finir sa tirade, mon poing était parti à la rencontre de sa mâchoire, sans même me demander mon avis. Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas battu, mes articulations non plus et elles me le rappelèrent illico. Mais mes reflexes revinrent vite, stimulés par les réactions de Camille qui ne se laissait pas faire. Il cognait dur ce connard, et bien, mieux que moi je devais l'avouer, mais j'avais les couilles pleines et la rage qui allait avec. Ca compensait sa supériorité physique. Le combat aurait pu durer un moment si Nathan n'avait pas décidé qu'il en avait assez supporté pour aujourd'hui. Visiblement, il n'était pas sensible plus que ça à cette testostérone qui enflammait l'air ambiant. Dommage. Comme exutoire, on faisait pas vraiment mieux qu'une bonne baston. D'un mouvement de tête, il invita le 4ème larron à l'aider à nous séparer avant de nous mettre une calotte bien vivace à chacun, comme à deux gosses mal élevés.

- OK, c'est bon les filles, fini de faire mumuse. Dégagez du court, vous me saoulez, vous êtes pires que vos gonzesses à vous crêper le chignon. Il se passe quoi entre vous là ?

Camille releva la tête et nous fixa tous d'un air mauvais, marmonnant un truc dans sa barbe. Je savais ce qui le mettait dans cet état. Et si au début, ça m'avait fait bien marrer, maintenant qu'il avait mis Lise sur le tapis, je relativisai. Beaucoup. Par superstition je levai même les yeux au ciel au cas où, envoyant une prière silencieuse à qui de droit, lui demandant de ne jamais me faire tomber aussi bas. D'autant que je devais bien l'avouer, mon sort était lié au sien, que je le veuille ou non.