Virginity Game

Chapitre 1 - Welcome to New-York

(June Pembroke dans le multimédia)

"June, appelle ma mère depuis le rez-de-chaussée, il te reste trois cartons à monter, qu'est-ce que tu fabriques?

Oui, bon, j'avoue m'être assoupie quelques instants... Ok, j'avais la flemme de monter trois cartons. C'est vrai quoi! J'ai un grand frère, jeune et fort, à quoi ça sert si on ne peut pas l'exploiter?

- J'arrive, Maman, répondis-je, lasse.

En chaussettes, je descends les escaliers et rejoins ma mère, penchée sur un carton posé sur notre nouveau canapé, en train d'en sortir des cadres photos et des biblos décoratifs.

- Maman, sérieusement, raillais-je en prenant une photo posée sur le meuble de l'entrée. Mettre une photo d'Alan dans l'entrée n'est pas la meilleure chose à faire si tu comptes garder tes invités.

Elle me lança un regard de reproche, non sans un brin de malice, avant d'esquisser un sourire.

- D'ailleurs, dit-elle, il est où, ton frère? Dix-neuf ans et incapable de faire ce qu'on lui demande, rouspéta-t-elle.

Je jetais un regard en biais vers la baie vitrée qui donnait sur New-York.

Je vivais à Chicago il y a moins de deux semaines, mais à cause du cabinet d'avocat de ma mère qui s'est délocalisé, nous sommes officiellement à Manhattan. Et il faut bien admettre que c'est une ville splendide. Certes, mes amis me manquent, mais on peut les voir durant les vacances, ce n'est pas comme si j'avais déménagé en Californie, à l'autre bout du pays. Et puis de nos jours, entre les téléphones portables, les réseaux sociaux et j'en passe, je peux leur parler tous les jours.

Grâce au salaire généreux de ma mère, nous avons trouvé un appartement standing avec étage en plein centre de Manhattan. Il est vaste et lumineux, je sens que je vais m'y plaire.

Ramassant mes cartons comme je le pouvais, je finis de les jeter en vrac dans ma chambre à peine aménagée.

Il se trouve qu'elle ne comportait qu'un lit et un bureau. J'avais ma salle de bain personnelle, comme toutes les chambres de cet appartement gigantesque, et j'avais un dressing entier, ce que je trouvais parfaitement ridicule puisque même dans mes rêves les plus fous, jamais je n'aurais assez de vêtements pour le remplir... enfin, on ne va pas se plaindre.

J'ai dix-sept ans et j'entre en troisième année de lycée dans un privé, le Weston High School. Rien qu'au nom, je m'attends à voir des gosses de riches insupportables. Déjà, quand on sait que le lycée se trouve dans le quartier Est derrière Central Park, on sait que les filles seront des filles à papa pourries gâtées, princesses de Park Avenue, qui font leur shopping sur la 5th et qui ont des pass gratuits pour la fashion week à Bryan Park.

Mais je m'en tape, rien ni personne ne réussira à me gâcher le plaisir de vivre à New-York. J'y suis déjà venue en vacances, et chaque fois, j'ai adoré.

J'ai des origines italiennes et argentines. Je sais, pas spécialement commun. J'ai le teint hâlé, les yeux noisettes et de longs cheveux bouclés qui descendent en cascade sur mes épaules qui atteignent le milieu de mon dos et qui sont bruns foncés, néanmoins avec des reflets caramels au soleil. J'aime bien mes cheveux, mais ils sont très indisciplinés. Faut croire qu'on est fait pour s'entendre.

Je ne suis pas très grande de taille, je dois mesurer peut-être 1m65 si j'ai un peu grandi depuis cet été (ne vous moquez pas), j'ai les traits plutôt fins, des yeux en amande et des fossettes. J'ai aussi de minuscules tâches de rousseur.

Niveau style vestimentaire, je suis une fille lambda, je m'habille "comme tout le monde", on ne va pas se mentir. Jeans slim, hauts basiques et unis, ou crops tops pas trop courts non plus (pas vrai maman?), baskets et occasionnellement des talons. J'aime bien les robes et les jupes mais au lycée, puisque j'aurais un charmant petit uniforme (ironie), je n'aurais pas la joie de montrer l'étendue de ma garde-robe à mes petits camarades. Mon dressing restera donc plein la plus grande partie de l'année.

Je suis de corpulence moyenne, bien que mes origines sud-américaines et italiennes m'aient dotées d'un bon postérieur et de cuisses pleines.

Niveau caractère, je suis une vraie tête de mule et je dois admettre que je ne suis pas facile à vivre. Pour mon cher frère, surtout. Mais dans l'ensemble, je suis plutôt sociable, j'adore sortir et rigoler, faire du shopping, aller en soirée. Je fais de la musique, aussi, c'est l'une de mes plus grandes passions. Avec les croissants au caramel de ma mère... C'est mon pêché mignon.

Et dans quatre jours, c'est la rentrée. J'ai hâte de commencer, parce que le déménagement m'a sérieusement tapé sur le système. Je n'ai pas eu de vacances...

Je ne connais pas mon père, il est décédé quelques mois avant ma naissance, mon frère avait deux ans. On n'en parle pas trop à la maison, ce n'est pas "tabou", mais on ne veut pas remuer des souvenirs douloureux pour maman. Tout ce que je sais, c'est qu'il est enterré ici à Manhattan, car ma mère et lui y ont vécu avec Alan, lorsqu'elle était enceinte de moi. Ça a été dur pour elle de revenir, alors on essaie d'être sympas. Je me suis renseignée en douce pour savoir où est le cimetière où il est enterré. Je compte y aller régulièrement dès que les cours commenceront.

- Hey, tête de rat, dit soudain une voix dans mon dos, me tirant des mes pensées.

Je me retourne et vois mon cher frère dans l'encadrement de la porte, en débardeur blanc et en short.

- Dit-il alors qu'il ressemble à un mélange de tous les rongeurs de la planète, raillais-je avant de m'approcher de lui et de lui taper l'épaule. Qu'est-ce que tu veux?

- Tu m'accueilles de la sorte alors que je t'appelais pour que tu viennes manger? Dit-il en faisant semblant de s'offusquer. Je retiens ton attitude, jeune fille, et elle me déçoit...

- Oh la ferme, face de castor, c'est bon, je descends, riais-je.

Mon frère est en deuxième année de droit, il s'est donc inscrit à New-York. On a une relation plutôt fusionnelle dans l'ensemble, je peux lui parler de tout, et je sais qu'il me protègera toujours, mais j'adore lui rendre la vie impossible, c'est l'un de mes passe-temps favori...

Il est sportif de haut niveau, il jouait au hockey à Chicago, mais cette année, il reprendra le football après six ans d'arrêt. Il est donc relativement bien fait, pour un frère. Il a le teint plus bronzé que moi, les cheveux plus foncés, mais surtout, il a des yeux verts. Il a prit les yeux de notre père. Moi, je ressemble beaucoup à ma mère, sauf le caractère, qui me vient de papa. C'est ce qu'ils disent en tout cas. Mais je ne vais pas me plaindre, maman est magnifique et je suis fière de lui ressembler.

Je le suis donc pour aller manger. Et en fermant la porte, jetant un œil à la fenêtre, je me dis que cette année va être une année inoubliable.

Je ne croyais pas si bien dire...