Chapitre 7 - L'invitation

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Lundi mardi, mercredi et jeudi, les pommes empoisonnées (c'est comme ça que l'on les a renommé, Eva et moi, à cause de leur apparence sucrée douteuse et de leur véritable goût terriblement amer) ne nous ont absolument pas calculé. On aurait pu être invisibles que ça aurait été pareil. Et Eva et moi en étions ravies. On commençait presque à croire qu'ils avaient trouvé des bimbos plus intéressantes que nous et qu'ils nous avaient oublié.

Mais le vendredi, après le cours de musique, l'heure habituelle que je passais toute seule débuta. Et tout allait bien. Eva était restée avec moi, à cause du plan de ne pas se quitter, même quand on pense être en sécurité. Le truc, c'est qu'elle avait reçu un message de la part d'un surveillant, elle était convoquée chez le secrétaire pour signer un papier important.

Et à peine deux minutes après qu'elle soit partie, Le Brun débarque dans la salle.

Je dois bien admettre que même si il est quelque peu effrayant dans sa manière d'être, et surtout depuis que je sais qu'il s'amuse à dépuceler des filles, il était vraiment très beau... Un beau brun ténébreux au regard sombre et pénétrant... Et après on s'étonne que les filles craquent avant d'avoir eu le temps de dire "ouf"...

J'étais en train de trier des partitions qui trainaient sur le bureau, et comme notre pacte avec Eva nous demandait de les ignorer, je fis comme si j'étais seule dans cette pièce, même si sa présence fraîchement débarquée me perturbait, sentant son parfum enivrant faire décoller la salle toute entière...

- Salut beauté, dit-il de sa voix cassée.

Pas de réponse, pas de geste indiquant que je l'avais entendu non plus. Je continuais de ranger mes partitions.

- Oh, on boude, à ce que je vois? Tu as perdu ta langue, me nargue-t-il. C'est pas grave, moi, j'ai encore la mienne, tu verras, elle fait des merveilles, railla-t-il. Et puis, je les préfère quand elles se taisent, en fin de compte...

Il était répugnant. J'avais bien envie de lui répliquer quelque chose, mais je préférais encore me taire, de peur d'empirer les choses.

Il s'approcha de moi et entoura mes hanches de ses deux bras. Bordel, il était musclé, c'était très agré... NON!

Je le repoussais d'un coup sec, toujours sans un mot, et m'éloignais de lui. A l'autre bout de la pièce, de sorte à ne pas lui faire dos, je rangeais alors des cordes de guitare, des médiators, des capodastres...

Il m'observait ranger en souriant d'un air narquois, comme si il était ravi de la situation.

- J'espère que ta copine blondinette ne se comporte pas d'une manière aussi peu polie envers mon camarade, au rez-de-chaussée...

Et là, mon sang ne fit qu'un tour. Et je compris. Ils avaient du effrayer le surveillant, puisque tout le monde dans cet établissement, élèves comme adultes, fuyaient ces gros cons, pour envoyer un message bidon à Eva... Elle était seule avec ce grand cinglé et du coup, j'étais coincée avec cet enfoiré... Merde!

- Ecoute moi bien, petite merde, commençais-je.

- Oh, elle a retrouvé la parole, c'est exquis, dit-il d'un faux air pompeux. Mais si c'est pour parler de cette manière, je préfère encore que tu ne parle pas...

- Tu n'as pas l'air d'avoir bien saisi que je ne joue pas, hurlais-je presque en m'approchant dangereusement de lui. Pourris moi la vie, mais par pitié, après, fous moi la paix! Putain, t'es beau mais qu'est-ce que tu peux être con, c'est incroyable!

Il s'arrêta un instant. Je compris trop tard que je m'étais beaucoup trop rapprochée de lui physiquement et qu'il prenait un malin plaisir à me voir dans cet état. Et je venais en plus de dire qu'il était beau... Merde.

Virginity GameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant