Chapitre 11 - La guerre est déclarée

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(Alan, frère de June, dans le multimédia)

PDV JUNE

Lundi. Jamais je n'ai autant détesté un lundi de ma vie. J'avais décidé de jouer le jeu et donc, je m'étais maquillée différemment. Un trait d'eye-liner, le petit plus, avec une virgule légèrement prononcée, du mascara et un rouge-à-lèvre mat marron clair, je me lâche les cheveux et relève légèrement la jupe de mon uniforme. Je ne mets pas les chaussettes hautes mais à la place des bas "sexy", j'enfile une petite paire de talons que je mettais généralement lorsque je sortais le soir avec des amis à Chicago, noue ma cravate d'un air passablement négligé et enfile mon trench-coat beige épais et à ceinture.

Je me regarde dans le miroir. Décidemment, cette fille aguicheuse et sexy, ce n'est pas vraiment moi. Je n'ai jamais ressenti le besoin de me mettre ce genre de tenues pour prouver à mon ex par exemple que je tenais à lui.

Là, je vais vraiment devoir prendre sur moi. Jouer une nouvelle June tout en restant celle que j'ai toujours été. Ca ne va pas être de la tarte...

Je ne déjeunais pas ce matin-là, me sentant nauséeuse, et restais jusqu'à qu'il soit l'heure de partir dans ma chambre, ne pouvant pas descendre dans cet état devant ma mère.

Quant à mon frère, je ricanais à l'idée qu'il me voit aussi apprêtée pour aller en cours. Si seulement il savait...

Peut-être que dans quelques années, je rigolerai de cette histoire, mais là, tout de suite, j'ai envie de tout sauf d'en rire.

Assise sur mon lit, je triturais les boucles de mes cheveux, révisant le plan. Il va falloir que je la joue soft. Je me suis barrée après avoir insulté le brun vendredi. Si je suis trop avenante, il verra que c'est un piège.

"JUNE! hurle mon frère, descends ou je pars sans toi!

Je sursaute avant de ramasser mon Longchamp bleu marine et d'ajuster les plis de ma jupe.

Quand faut y aller...

Je descends les escaliers, nerveuse, lorsqu'Alan, qui enfilait son manteau, me regarde d'un air surpris.

- Je savais pas que c'était la fashion week, se moqua-t-il.

- La ferme, rétorquais-je. Je ne me suis pas infligée ça de mon plein gré, tu peux me croire...

Il pouffa et se dirigea vers l'ascenseur, tandis que je le suivait, fébrile.

Jamais le trajet pour aller au lycée ne m'a paru si court. Je tremblais presque en ouvrant la portière.

- Attends, June, me retint mon frère. Je ne sais pas pourquoi tu t'es... Préparée comme ça, dit-il, sceptique, mais crois-moi, t'as pas besoin de faire tout ça.

- Oh que si, soupirais-je, sentant des larmes monter à mes yeux. Je n'ai... Je n'ai pas le droit de t'en parler, excuse-moi, dis-je faiblement. Pas tout de suite, en tout cas...

- Hey, qu'est-ce que tu raconte, s'étonna Alan. Tu peux tout me dire, je suis ton grand-frère. Mon rôle c'est de casser la gueule à tous ceux qui te feront vivre un enfer. Et j'ai hâte de rencontrer le premier...

Je riais faiblement avant d'embrasser délicatement sa joue. J'aurais mille fois préféré que tout ça, ce soit à cause d'un éventuel copain dont je n'aurais pas encore parlé mais malheureusement, ma vie avait prit une tournure bien sordide, qui me dépassait...

- Merci, Al, murmurais-je.

Je sors de la voiture et essaie de reprendre contenance. Je ne devais pas avoir l'air de sortir d'un cimetière, au contraire. Alors j'affiche un air assuré et me rends à mon premier cours, ou Eva m'attend. Elle est resplendissante.

Virginity GameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant