Os Leobin

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Le train s'éloignait de toi sans que je ne puisse te dire au revoir, ou adieu, je ne sais plus, je n'ai jamais su. Ce moment que nous avons partagé intimement, passionnément, je le ressens maintenant comme une trahison, un passage inutile de ma vie. Si j'avais su que moi, à 26 ans, allait regretter ce petit jeu que je te proposait, je n'aurai jamais essayé de m'attacher à toi. Tes mots, ceux d'hier, encore doux, flottent devant mes yeux comme sur la houle, sans jamais disparaitre.
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Les lampadaires s'allument, je regarde dehors. Tu n'est toujours pas revenu, que se passe-t-il ? Je commence à sérieusement m'inquiéter. Pris de panique, je cours dans le vestibule et prend ma veste en coup de vent. Les gens me regardent courrier, j'ai envie de leur crier de se bouger, de m'aider, de te sauver. Te sauver de quoi ? Je ne sais même pas pourquoi tu n'est pas là. Tout en courant, je prend mon téléphone et tape sur ton contact. La sonnerie. Elle m'angoisse, me dérange. Puis le répondeur :
"Bonjour ou bonsoir, ceci est le répondeur du merveilleux Lee Hongbin, qui que vous soyez, laissez-moi un message ! Je répond normalement en 2 jours maximum, si c'est urgent, bah... vous pouvez toujours appeler la police !"

En temps normal, ton répondeur m'aurait fait rire. Seulement là, j'envisage sérieusement de contacter la police. J'arrive à la supérette, où tu m'as dit être parti il y a maintenant 1h30. Je rentre et écume tous les rayons, sans t'apercevoir. Un rire nerveux sort de ma gorge, ce n'est pas la première fois que tu me fait ce coup-là. La dernière fois, tu étais rendu chez un inconnu. Je m'étais inquiété qu'il t'ai fait quelque chose, mais tu avais su me rassurer. À présent je ne suis plus sûr de rien. Je sors précépitemment du magasin et entame un sprint vers chez "l'inconnu". Oui, je me souviens de l'adresse. C'est depuis cet événement que j'ai arrêté de toujours de faire confiance. L'immeuble apparaît et je défonce littéralement la porte d'entrée, avant de prendre les escaliers et de monter au 3eme. La sonnette était sur la droite, mais l'appartement étant allumé, indiquant une présence, j'entrais comme un voleur. Je n'aurais jamais dû au final. Notre relation aurait pu continuer normalement si je t'avais attendu tranquillement chez nous, et je n'aurait jamais pu douter de toi. Mais te voir là, allongé sous l'inconnu, de te voir le laisser faire mille et une caresses sur ta peau nue, fut comme une révélation. Une révélation de ce que j'avais toujours soupçonné. C'était trop beau de croire que c'était un de tes anciens camarades de classe. En fait, je ne veux même pas savoir qui est cet homme, si tu as eu un coup de foudre ou juste un moment d'envie charnelle. Un sourire se dessina sur mon visage, ce sourire qui ne sort que lorsque je me rend compte que la vie n'en a rien à foutre de moi, ce sourire que tu déteste voir. D'ailleurs, je suis toujours spectateur de cette scène, aucun de vous deux de m'a remarqué. Je me retourne et sort calmement, en prenant grand soin de vous enfermer dans cette salle. Tu n'as qu'à crever, j'en ai plus rien à foutre. Je ne suis pas triste, du moins je ne crois pas, juste en colère, déçu, souillé. Mes pas se dirigent vers notre appartement, mes mains empoignent toutes mes affaires, je me dirige vers la gare et prend le premier train qui arrive. Je ne sais pas où il va, de toute manière je n'ai aucun endroit où aller, ma famille n'habite pas dans ce pays. Mon portable vibre. Alors, ça y est ? Tu t'es rendu compte de ton erreur ? Je regarde l'écran,

"Léo."

"Léo."

"Léo !"

"Léo t'es où ?"

"J'ai besoin de toi, je suis bloqué dans un appartement, avec Hakyeon, viens nous aider s'il te plaît."

"Léo ?"

Et ça continue. Je ricane. Il n'a vraiment aucun tact. Depuis quand tu m'appelle Léo ? Ce n'est plus Léo-hyung ? Léo-chat ? Tu crois vraiment que je vais venir hein. Tu peux rêver haricot, je suis partit et ne compte pas revenir.
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"Yobo !! Le dîner est prêt !"
"J'arrive Hyukie ! Je termine ce chapitre !"

Je me dirigeais vers la cuisine et m'asseyait.

"Ton autobiographie avance bien ?"
"Oui, ça va. Certains passages sont un peu difficiles pour moi. Je suis rendu à ma période de dépression après la rupture avec mon premier amour."
"Ah... Tu le dis si tu as besoin d'aide hein ? Si tu veux un thé, un café..."
"Merci Hyunkie, j'y penserais. Mais repose toi aussi s'il te plaît."
"Hum...
Dis, tu aimes mon gratin ??"

Je lui souriait. La vie ne m'a pas totalement abandonné au final...

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