Béribéri

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6 Mois.

6 mois qu'il avait passé ici, seul, ses camarades étant morts les uns après les autres. Il les avait lui-même​ enterrés, priant pour la sauvegarde de leur âme.

Il s'en souviendrai, de cette "expédition". Il s'est promis, si le Ciel le lui permet, de se venger de ses tortionnaires.

Et aujourd'hui, il apercevait enfin l'espoir envoyé par les cieux. Cet espoir déchirait les flots devant ses yeux, balayant de chaque côté les attaques de la perfide mer.

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5 Mois.

5 mois qu'il se tenait ici, assis chaque matin sur sa chaise, comme un adolescent normal et studieux. Mais lui, il n'était pas studieux. Il ne voulait pas écouter les paroles inutiles du professeur, il ne les comprenais pas.

Il avait toujours eu un point de vue que l'on écoutait par politesse, mais que l'on écartait ensuite par incompréhension.

Et enfin, il rencontrait l'âme sœur qu'il avait toujours attendu, la personne qui s'immiscerai dans ses pensées les plus profondes.

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4 Mois.

4 mois qu'elle ne l'avait pas vue. Elle lui manque, elle veut la voir et la sentir à ses côtés. Elle sait que bientôt elle sera de retour. Mais cela ne suffit pas. L'espace entre deux êtres ne peut pas être totalement comblé grâce à la communication. Et le vide s'approfondit petit à petit, le coeur se détériore et les pensées aussi.

Compter les jours lui semble long. Mais, assidue, elle accomplit la tâche chaque jour avec le sourire. Son sourire.

Et bientôt elle pourra l'enlacer, l'embrasser et remplir de nouveau son subconscient.

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3 Mois.

3 mois qu'elle ne parle plus. Non pas qu'elle le veuille. Seulement, elle semble invisible même en faisant acte de présence. Alors elle a pris sa décision. Œil pour œil, dent pour dent. Le monde l'ignore, elle ignore le monde.

Mais au bout du couloir réside toujours une lumière, aussi petite soit-elle, qu'elle soit bonne ou malfaisante. Et elle la voit enfin cette lumière, elle l'a enfin trouvée.

Et dans quelque temps, elle connaîtra enfin la paix de l'âme. Elle calmera le tourment et actionnera de nouveau sa mâchoire.

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Ils disent que j'ai les idées noires, je ne pense pas que ce soit vrai.
Eux, ils vivent dans l'espoir, mais ça ne viendra jamais.
Que tombe la pluie ou que brille le soleil, ils resteront inflexibles.
Je ne crois pas aux merveilles, mais aux influences corruptibles.

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*Béribéri signifie "je ne peux pas, je ne peux pas", en cinghalais.

C'est le nom d'une maladie. Il en est question dans un des romans que j'ai lu, et je trouve le nom assez glauque et triste pour désigner une maladie, même si celle-ci est affreuse.

23h58, quelque part en France.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 02, 2017 ⏰

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