Chapitre 2: Pou du lard

350 25 1
                                    

Elena sentait les autres élèves se lever, courir, marcher, discuter, pleurer, rire. C’était un bourdonnement constant qui atteignait ses oreilles et qui ne faisait qu’accélérer son angoisse. Comme à son habitude, elle garda son calme et ne laissa rien paraître, ne voulant montrer aucun signe de faiblesse.

Elle se leva et, même si l’idée ne lui plaisait pas, laissa son sac à sa place, ne prenant que sa baguette et une enveloppe dans sa poche. Ce sac était tout ce dont elle avait besoin pour vivre, et personne chez elle ne pourrait lui renvoyer des affaires.

Elle sortit de son compartiment et regarda autour d’elle. Un troupeau d’élèves ne cessaient de se pousser, de hurler, de gesticuler, de grogner et de bourdonner.

On aurait dit des animaux attendant leur repas. Elle sentait l’odeur du stress, la transpiration, l’angoisse, l’impatience.

Elle voulait à tout prix sortir. L’air frais lui manquait. Elle voulait le sentir sur sa peau, faire voler ses longs cheveux noirs. Elle voulait respirer.

Après ce qui leurs avaient paru des heures, le train ralentit, puis s’arrêta. Tout ce passa très vite. Tout d’abord, tout le monde avait arrêté de bouger, même de respirer. Puis ils avaient tous foncés dehors, en hurlant plus que jamais.

Elena en faisait parti. De l’air. Enfin. Même si elle n’était pas encore arrivée à Poudlard, une vague de soulagement l’envahit. Elle avait déjà passé une étape. Ensuite, tout dépendrait de Dumbledore.

Un homme énorme les attendait sur le côté. Il était grand et gros, faisant le double d’Elena en hauteur et son triple en largeur. Il avait une énorme touffe qui lui servait de cheveux, qui s'emmelait  avec sa barbe tout aussi hirsute.

« Les premières années, suivez-moi ! »

Il gueulait ça, tenant une lanterne pour les éclairer. Il n’avait pas l’air méchant, mais pas très intellectuel non plus.

Elle hésita à obéir. D’un côté, bien qu’elle ait quinze ans, c’était sa première année, elle était nouvelle. Puis elle se rappela du plan. Faire comme tout le monde. Passer inaperçu. Il était sur qu’elle ne passerait pas inaperçu si elle se promennait avec des gamins de onze ans.

Elle en conclut qu’il fallait d’abord suivre les élèves plus âgés, puis qu’elle irait voir le directeur une fois au château.

Alors, comme les autres, elle s’installa dans une diligence. Malheureusement, elles n’étaient pas aussi nombreuses que les wagons du train, et elle se fit vite rejoindre par un troupeau de gamines.

Elles étaient plus jeunes qu’elle, bien plus jeunes, et semblaient très stressées. Elena aurait été compatissante si elles n’avaient pas gloussé tout le long du voyage.

Discrètement, elle écoutait leur discussion. Celle ci ne lui apprit rien de très important, à part qu’elles étaient en deuxième années, que trois d’entre elles étaient à Poufsouffle et que les deux autres étaient à Gryffondor.

Elles ne cessaient de se plaindre puis d’être pressées, de se poser des questions totalement inutiles concernant le banquet et de rigoler en ignorant Elena.

Après une dizaine de minutes, elle aperçut le château. Il était immense.

Ses hauts murs de pierre étaient ornés de nombreuses fenêtres éclairées. Des gigantesques tours s’élevaient jusqu’au ciel, le rendant mystérieux.

Il reposait sur une montagne, semblant être né de celle ci. Autour, un grand parc s’étendait, suivit d’une étrange et ténébreuse forêt sans fin. Plus loin, un long lac noir s’approchait, où naviguaient les premières années.

Tous les regards étaient pointés sur le château, et tous semblaient émerveillé. Elena était bouche bée. Elle savait que Poudlard était génial, mais pas que le château était si extraordinaire.

Pendant un instant, elle fut heureuse d’être venu, oubliant toutes ses pensées noires. Elle regrettait presque de ne pas être arrivée plus tôt.

Les diligences s’arrêtèrent devant la porte, et les jeunes filles descendirent en hâte. La plus grande les suivit plus calmement.

Tous les élèves se rassemblèrent devant un majestueux portail qui s’ouvrit. Devant, un homme d’une cinquantaine d'année, de longs cheveux bruns et gras lui tombant sur les épaules et le crâne dégarnit, arrêtait les élèves, une liste à la main.

Il tenait une drôle de machine qu'il passait sur le corps de tous les élèves, les faisant entrer un par un après avoir vérifié leur nom sur la liste.

Elena sentit la panique la submerger encore une fois. Son nom n’y serait pas. Lorsqu’elle arriva à la hauteur de l’homme, elle s’empressa de dire:

« Ne perdez pas votre temps. Mon nom n’est pas sur la liste, je suis une nouvelle. J’aimerais parler au directeur, s'il vous plaît »

Malgré son stress, sa voix était étonnamment calme, et elle s’en surprit elle même.

L’hideux la regarda d’un oeil mauvais puis appela un homme qui se trouvait plus loin. Celui ci s’approcha lentement. Il était grand, portant une longue cape noire qui lui donnait l’air d’une chauve souris.

Il marchait majestueusement, son regard noir et froid se posant sur la jeune fille. Elle devait avouer qu’il lui fallu une certaine force pour soutenir son regard. Puis, d’une voix toute aussi froide, il demanda:

« - Que puis-je faire pour vous, miss… ?

- Jedusor. Mon nom est Jedusor. J’aurais besoin de voir le directeur, s'il vous plaît. J’ai besoin de venir à Poudlard.

Elle avait dit ça le plus poliment possible, voulant à tout prix partir de l’entrée pour éviter les regards un peu trop curieux des élèves.

- Et comment pourrais-je savoir que vous n’êtes pas un mage noir ? Reprit l’homme d’une voix glaciale en haussant un sourcil.

Déconcertée et contrariée de devoir le faire devant tout le monde, Elena prit l’enveloppe de sa poche et l’ouvrit. Elle en sortit une lettre qu’elle montra à l’homme.

- Ceci est ma lettre d’admission à Poudlard. Je l’ai reçu il y a cinq ans. Ceci est la véritable signature d’Albus Dumbledore. Vous pouvez me faire passer tous les test que vous voulez, je ne ment pas. Maintenant, je voudrais voir le directeur.

Elle avait dit cela en chuchotant, d’une voix presque menaçante. Peut-être même un peu trop car l’homme lui saisit le bras et l’emmena à l’intérieur.

Elle ne savait pas si elle devait ressentir la crainte de se faire reprendre ou de se faire passer des test, ou de la joie d’avoir pu obtenir ce qu’elle voulait en entrant dans le château.

L’inconnu ne l’avait pas lâché et il ne lui accordait aucun regard. Elena le suivait tant bien que mal, même si parfois elle devait courir pour rester à sa hauteur.

Ils avaient marché ainsi durant de longues minutes lorsque l’homme s’arrêta enfin.

Ils se trouvaient devant une porte en bois, encadrée de deux gargouilles. L’inconnu marmonna quelque chose qu’Elena n’entendit pas, puis la porte s’ouvrit sur un escalier de pierre en colimaçon.

L’homme la fit passer devant et elle s’empressa de monter les marches, l’adulte sur ses talons. Elle stoppa sa course lorsqu’elle arriva devant une porte. Il toqua.

Un grand homme aux longs cheveux argentés et à la barbe tout aussi soyeuse ouvrit la porte. Il les regarda de ses yeux bleus, et les fit entrer.

- Que puis-je faire pour vous, Severus ?

Bonjour tout le monde !
Et voici un nouveau chapitre, j'espère que ça vous plaît !
Comme toujours, je t'en pris, donne moi ton avis même si il est négatif, j'adore recevoir des conseils !
Je tient à préciser que cette histoire vient seulement de mon imagination, et que je l'ai réfléchie depuis des années, donc je ne copie personne.
J'écris tout mes chapitres à l'avance, en ce moment même je commence le chapitre 7, mais je commence prendre mon temps pour publier au cas où je veuille faire une pose.
Voilà, je pense que c'est tout, à bientôt !
🌹

Elena JedusorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant