Chapitre 1: Poudlard Express

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En conclusion, Elena Jedusor n'avait pas du tout été pressée de partir, et prendre le Poudlard Express avait eu le don de la contrarier encore plus.

Elle était montée en avance pour être sûre d'avoir un wagon libre et isolé. Comme vous pouvez vous en douter, n'avoir vécu qu'avec une personne sans jamais voir quiconque d'autre depuis sa naissance n'avait pas fait d'Elena quelqu'un de très sociale.

Elle s'était alors assise seule dans l'un des derniers wagons, regardant par la fenêtre tous les parents qui avaient accompagné leurs enfants parce qu'ils s'aimaient.

Bien entendu, elle n'avait pas eu ce privilège. Personne n'était venu pour lui dire au revoir, personne ne lui avait demandé de lui écrire, personne n'avait les larmes aux yeux lorsqu'on la regardait.

Mais il en était ainsi et elle le savait. Elle ne pouvait pas obliger son père à replier la tente et à prendre toutes leurs affaires sur lui juste pour quelques minutes d'adieu.

De toute façon, Elena le savait, ça ne servait à rien à part à faire pleurer les adultes. Alors c'était mieux comme ça.

Comme elle l'avait espéré, personne ne s'était incrusté dans son compartiment. Le train n'était parti seulement depuis une dizaine de minutes et elle était déjà pressée d'arriver. En vérité, elle n'était pas pressée d'arriver à Poudlard en tant que tel, mais juste de quitter ce train et de pouvoir respirer l'air libre.

Elle se demanda s'il faisait parfois des arrêts, mais au bout de quelques heures, elle en conclut que non. Après tout, ils n'avaient besoin de rien; ils avaient des toilettes et des bonbons, alors pourquoi faudrait-il s'arrêter ?

Elena se mit à contempler le paysage. Il était vrai que, depuis des heures, elle regardait par la fenêtre, mais elle n'avait pas fait attention à ce qu'elle voyait. Et elle s'en voulu de ne pas l'avoir fait plus tôt, car c'était magnifique.

Au dehors, les arbres dansaient sous la douce mélodie du vent. Les feuilles, teintées de vert à violet en passant par tout une palette de couleurs chaudes, valsaient en tombant des branches. Puis elles venaient délicatement se poser sur le sol humide et moelleux. Quelques instants plus tard, elles repartaient en salsa, entraînées par le souffle d'automne.

Par terre, les rongeurs inconscients dormaient ou mangeaient. A certains moments, ils se levaient d'un bon et couraient se réfugier dans le creux d'un arbre, sans doute par crainte de se faire attaquer par les rapaces qui volaient au dessus d'eux dans le ciel gris.

Les gouttes de pluie faisaient la course pour arriver le plus rapidement possible sur la terre gorgée d'eau. Parfois, elles s'écrasaient sur la vitre et continuaient de courir, formant de divers motifs tous différents les uns des autres.

Elena se rendit alors compte de tout ce que les élèves manquaient. Elle en était sûre, aucun d'entre eux n'avait regardé l'extérieur, ou en tout cas, aucun ne l'avait vu comme elle elle le voyait. C'était bien plus magique que tout ce qu'ils allaient apprendre à l'école.

Sans voir ce qu'elle avait vu, personne ne se rendrait compte qu'en vérité, la magie était bien plus à l'extérieur, perdue dans la nature, que dans de stupides humains qui tentaient de jeter des sorts avec tous les moyens qu'ils avaient. A côté de la nature, même la plus belle magie semblait grossière, hideuse.

C'est sur cette pensée qu'Elena enfila sa nouvelle robe de sorcière, à contre cœur. Ils arriveraient bientôt, et elle sentait la panique monter en elle. Elle n'avait jamais été une personne très stressée, mais il fallait avouer qu'entrer à Poudlard pour la première fois, surtout quand on a loupé quatre ans de scolarité, était assez angoissant.

Même si personne ne la voyait, elle ne voulait rien laisser paraître, pas même à elle même. Alors elle se mit à respirer profondément, fermant les yeux et faisant le vide dans son esprit.

Tout allait bien se passer, elle avait vécu bien pire que ça. Et pourtant, c'était compliqué de résister à la peur.

Elle se remit en tête son programme; elle entrerait dans Poudlard le plus normalement possible, comme si de rien était, puis elle irait voir Dumbledore. Elle obéirait ensuite à ce qu'il lui dirait, puis irait se coucher comme si elle avait toujours appartenu à Poudlard. Elle trouvait ce plan simple mais génial.

Contrairement aux autres élèves, elle accordait peu d'importance à sa future maison. Après tout, elle n'y resterait que trois ans, et elle pourrait très bien parler avec les élèves des autres maisons.

De toute façon, elle ne s'attendait pas à avoir des amis, et ça lui irait très bien. Elle était assez solitaire et savait se débrouiller toute seule, autant physiquement que mentalement. C'était l'avantage de ne pas avoir vécu dans une maison: elle était sans famille et sans amis depuis toujours. Et ça continuerait ainsi.

Elena sortit sa baguette et la contempla. C'était une des seule chose qu'elle avait acheté sur le chemin de Traverse, et c'était la plus indispensable. « Bois de pin, Ventricule de Dragon, 32,7 cm, très souple »; elle se souvenait parfaitement de la description faite par Ollivander.

À vrai dire, rien qu'en la regardant, elle avait su que c'était la bonne. Elle avait immédiatement demandé de l'essayer, ce que le vieil homme avait accepté. Lorsqu'elle l'avait saisi, elle avait sentit comme un lien qui se formait entres les deux, comme si cette baguette s'était attachée à son cœur grâce à un fil invisible.

Ollivander avait accompagné le choix de la baguette par ces paroles:

« Vous irez loin, miss Jedusor. Mais faites attention à où vous allez, le cœur de cette baguette pourrait vouloir être maléfique... Ne suivez pas vos racines et cette baguette restera dans le bon chemin ».

Elle avait beau réfléchir, elle ne comprenait pas cette phrase. Ses racines... Ce qui était sûr, c'est que Ollivander lui déconseillait de suivre sa famille dans la magie noire. Sauf qu'elle n'avait pas de famille, à part son père évidemment, mais il avait toujours été du bon côté.

Elle pensait qu'il aurait pu se tromper de nom de famille, bien qu'il semblait sûr de lui. Déjà, lorsqu'elle lui avait dit son nom, le fabricant de baguette avait tressailli. Pourquoi ? Elle n'en savait rien. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'après le lui avoir révélé, l'homme la regardait avec une certaine attention, peut être même avec un peu de crainte.

Elle pointa sa baguette sur son sac et pensa très fort à la formule qui permettait de le faire voler. Celui ci lui obéit tout de suite et se souleva à un mètre du sol.

Elle était contente; déjà, les sortilèges de bases fonctionnaient.

Ensuite, elle tenta d'allumer sa baguette, ce qui réussit. Elle changea sa chaussure - qu'elle avait préalablement enlevée - en un lapin, ce qui fonctionna aussi. Elle finit par dessiner des cercles de lumières dans l'air, les effaça et sourit.

Elle s'entendait avec merveille avec sa baguette, et elle sentait que le vieil homme avait raison; elle allait accomplir de grandes choses.

Certes, cette magie ne serait jamais aussi belle que le spectacle de la nature, mais les grandes choses commencent toujours par des petites choses médiocres.

Soudain, une voix la fit sursauter. Elle venait de nul part et de partout en même temps, comme si elle venait du train elle même. Elle était neutre, ni féminine ni masculine, semblant s'échapper de la vapeur que produisait la locomotive.

« Arrivée à Poudlard dans quelques minutes. Veuillez laisser vos bagages dans votre compartiment, ils seront automatiquement envoyés dans votre dortoir. Toute l'équipe ferroviaire du Poudlard Express vous souhaite une excellente scolarité »

Il fallait se jeter à l'eau. Maintenant. Dans quelques instants, elle sortirait de ce train, entrerait dans Poudlard et ne pourrait plus revenir en arrière. C'était fini. Une nouvelle vie commençait, et elle en était consciente.

Voilà, c'est tout pour ce premier chapitre !
Encore une fois, j'espère que ça vous plaira !
Je ne sais pas exactement quand je vais poster, attendez vous à tout.
N'hésitez pas à commenter pour me donner des conseils !
À bientôt
💘

Elena JedusorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant