2 - Disparu et seule

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Ça fait six mois que Natsu a disparu. Six mois. Six longs et terribles mois. Je me sens plus seule que jamais. Notre fils, Sting, ne comprend pas pourquoi son père n'est plus là, je ne peux pas lui expliquer, moi-même, je n'en sais rien.

Aucune trace.

Au vue de notre dispute, le mois qui suivit sa disparition, j'ai été incarcérée. La police m'avait nommée suspecte numéro un du meurtre de mon mari. Mari dont j'étais enceinte de huit mois.

Les conditions de vie avaient été atroces. Je ne pouvais pas voir mon fils, je ne voulais pas qu'il me voit dans cette prison. J'avais été libérée au bout de 18 jours. Ça semble court mais je peux vous promettre que j'ai cru que dix ans étaient passés.

Mais ma liberté avait un goût amer. Autant physiquement que mentalement. Je n'avais pu retravailler, j'avais maigri, la nourriture de prison étant mauvaise plus le stress de sa disparition, de mon état, alors le médecin m'avait mise en arrêt forcé. Je comptais l'ignorer mais, il est mon médecin depuis que je suis enfant, il m'a devancée et a prévenu mon frère de ma grossesse. Résultat, mon frère m'avait interdit d'entrer au bureau et avait ordonné à sa femme de me surveiller. J'aimais beaucoup Mira mais la cohabitation était mal passée. J'avais été des plus amère.

Heureusement, cette dernière n'était pas rancunière. Et puis, ça c'était fini. Pour le bien de nos rapports familiaux, elle avait abandonné en me faisant promettre des tas de choses qu'elle me rappelait sans arrêt.

Luxus, mon père et Igneel avaient porté plainte contre la police pour son mauvais jugement, surtout que dans notre quartier, il y a des caméras de vidéo-surveillance et on voit bien Natsu sortir de chez nous et que personne d'autre n'est sorti ensuite.

Mais ça ne nous avançait à rien. Car nous n'avions aucune trace de lui. Sa carte n'avait pas été utilisé, son téléphone était éteint, sa voiture introuvable, comme lui. Comme s'il avait disparu de la circulation, ou même de la surface de la terre. Pouf. Disparu en un éclair.

Mais nous continuions à vivre, sans lui. J'allais bientôt accoucher de notre deuxième enfant, la nostalgie me gagnait encore plus. Il avait été si heureux et si présent lors de la naissance de Sting...

Chaque soir, je regardais la porte, j'attendais qu'il rentre, qu'il m'embrasse, me serre dans ses bras en caressant avec amour le deuxième fruit de notre amour, qu'il prenne Sting dans ses bras, lui faisant des bisous baveux et des chatouilles qui le feraient rire aux éclats... Mais je rêvais. Natsu avait disparu. Il lui était arrivé quelque chose de grave et c'était ma faute.

A cause de ma colère et de ma fatigue, mes mots avaient dépassé mes pensées et j'en subissais les conséquences... Tout comme mes enfants, mon beau-père, nos amis, nos familles, tous subissaient les conséquences de mes actes irréfléchis...

Natsu... Mais où es-tu ? Seras-tu là à la naissance de notre petite fille ? Ou vas-tu être un fantôme, comme aux deux ans de Sting, la semaine dernière ? Je ne te reproche rien Natsu... Je veux juste que tu rentres à la maison... Reviens, Natsu, je t'en prie...

Mais je me voile ma face. Natsu a disparu. Natsu ne va pas revenir... Natsu doit être mort...

Un sanglot m'échappe à cette pensée. Je n'arrivais pas à croire qu'il soit mort. Non, ce n'était pas possible. Il n'avait pas le droit de mourir. Et je le savais. Je le savais au plus profond de moi-même, Natsu n'est pas mort ! Peu importe l'avis des policiers ou des médecins ! Il ne peut pas être mort...

- Lucy ? M'appela Lisanna, la meilleure amie de Natsu ainsi que la sœur de Mirajane. Lucy ! Tu pleures ! Tu as mal quelque part ? C'est le bébé ?

- Non... J'ai si mal, Lisanna... Je m'en veux tellement...

- Ce n'est pas ta faute, assure-t-elle en comprenant ce que j'insinuais et en me prenant dans ses bras. Allez, calme-toi, Sting va s'inquiéter s'il te voit aussi triste. Tu dois être forte pour lui et pour cette petite poupée qui va bientôt pointer le bout de son nez ! Me sourit-elle.

- Tu as raison, me calmai-je.

Elle me prit les mains, me sortant de ma chambre pour m'attirer à l'étage inférieur. On faisait un repas en famille pour célébrer la naissance de la petite Ultear, la fille de Grey et Juvia, ma meilleure amie et le meilleur ami de Natsu. C'était leur deuxième enfant, leur aîné, Rogue, était le meilleur ami de mon fils, ils passaient tout leur temps ensemble et faisaient déjà les quatre cents coups à la crèche, au grand désespoir des auxiliaires puéricultrice.

- Ah ! S'écria Mavis, ma belle-sœur, la femme du frère de Natsu, Zeleph, qui était enceinte de son premier enfant « biologique » en tirant son fils adopté, Gadjeel. Lucy, on attendait plus que toi pour le gâteau !

Je reconnais bien Mavis et sa gourmandise ! Et sa récente grossesse n'arrange rien !

Je ris doucement en attrapant mon fils. Il veut jouer, il n'a pas envie que je l'embête mais je veux qu'il mange du gâteau.

- Aie ! Sting ! Tu mets des coups de pieds à ta sœur ! Le grondai-je.

- Sting ouer ! Pleurnicha-t-il. Rogue ! L'appela-t-il au secours.

- Pas de Rogue ! Vint Grey à ma rescousse. Il va manger du gâteau en l'honneur de sa petite sœur !

- Eh ! Intervint aussi mon frère, l'air pas content. Depuis quand tu tapes ta mère et ta sœur ? Gronda-t-il son neveu.

L'effet fut immédiat. Sting ouvrit grand les yeux et se cacha dans mon cou en pleurant encore plus fort. Mon frère avait de l'autorité mais il ne savait pas doser, si bien, qu'il effrayait les enfants.

- Luxus ! C'est malin, tu l'as effrayé !

- T'inquiète, petite sœur, il va se calmer ! Et viens manger ! Tu n'as pratiquement rien avalé !

- Oui et ce n'est pas bon pour ma nièce ! L'approuva Mira.

Je souris doucement en m'installant avec mon fils qui s'était calmé. Luxus nous donna une part et le petit blond tourna la tête en gonflant ses joues.

- C'est incroyable à quel point il te ressemble ! Surtout quand il boude ! Fut stupéfait Luxus. Tu ne trouves pas, papa ?

- Si ! Lucy faisait la même tête ! Se moqua mon père. Petit Sting ressemble à sa maman ! Lui sourit-il en lui pinçant doucement le nez. Ah ! Enfin un sourire ! Celui-là, tu ne le tiens pas de ta mère !

- Non, c'est celui de son père, sourit Igneel en posant une main sur l'épaule de mon père.

- Oui, comme son père, approuva Jude.

Un silence suivit cette échange. Ma vue se brouilla et je me fis violence pour ne pas pleurer devant tout le monde. Au contraire, je leur souris en leur souhaitant un bon appétit et je me concentrais sur mon fils qui semblait affamé.

Plus personne ne fit allusion au père de la soirée.

Même si tout le monde ne pensait qu'à lui... Qu'à lui et à sa douloureuse absence...

AmnésieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant